Par Jacques Foos
- Professeur honoraire au CNAM
Auteur
Professeur au Conservatoire national des Arts et Métiers, Jacques Foos a tenu la chaire de "rayonnements, isotopes et applications", de 1983 à 2008, formant ainsi plusieurs centaines d'ingénieurs...
Des rayonnements nucléaires bons pour la santé?
Par Jacques Foos
- Professeur honoraire au CNAM
lundi 26 juillet 2010
Le Canard enchaîné a accroché notre chroniqueur le Professeur Jacques Foos qui commentait, après une émission d'Arte, la situation sanitaire réelle autour du site de Tchernobyl. Pour lui, le Professeur Canardeau mérite les palmes !
Le titre de cet article : «Pas de bile pour Tchernobyl» présente deux défauts :
- le premier est que, en comparaison, Jean Bruce mériterait le Prix Nobel de Littérature pour les titres de ses romans de la série des OSS-117..
- le second est qu'il dit le contraire de mes propos puisque j'avais commencé cette chronique en écrivant : «Bien sûr, Tchernobyl fut une terrible catastrophe et nous devons tous lutter pour assurer sur la planète une sûreté équivalente à celle qui prédomine dans notre pays et rester vigilants».
En dehors de ces remarques, il est vrai que le Pr Canardeau ne trahit pas mes propos sur cet effet hormésis. Jusque là, deux accidents avaient montré qu'une dose faible (quelques dizaines de milligrays) délivrée quelques heures avant une irradiation à dose plus élevée était peut-être susceptible de diminuer l'effet de cette seconde dose et pouvait faire alors décroître le risque de cancérisation.
Ainsi, les expériences menées sur les animaux séjournant de façon continue dans la «zone interdite» de Tchernobyl et soumis à des doses de rayonnement bien supérieures à la moyenne naturelle, réagissaient de façon positive à un excès plus important encore de dose de rayonnement par rapport à une autre population d'animaux vivant ailleurs. Le journaliste d'Arte indique que cet effet permettrait peut-être de limiter les effets secondaires sur les patients traités par le rayonnement pour vaincre le cancer dont ils sont victimes.
Je ne dis pas autre chose. Bien sûr, il faut savoir faire la part des choses ; il est certain que l'on peut avoir simultanément un effet global, dû à l'hormésis, sur une population et un effet, au niveau d'un individu, différent du fait d'une susceptibilité individuelle importante aux rayonnements. Toutefois, je ne comprends pas que l'on ne fasse aucune étude poussée, rigoureuse et scientifique, sur ce phénomène qui, bien sûr, ne réjouit pas les antinucléaires.
Par ailleurs, dans son article, le Pr Canardeau cite Bella Belbeoch qui fait état d'une étude publiée dans Radiation Research, une revue scientifique, (numéro de février 2008) qui indique que 117 cancers ont été diagnostiqués sur une cohorte de 6 242 personnes irradiées à Taiwan (voir ma chronique sur lexpansion.com) entre 1983 et 2008. Des cancers diagnostiqués ne sont pas, heureusement, des décès par cancer. Ces personnes avaient reçu une dose de 48 milligrays en moyenne (ce qui représente, sur un an, 15 fois la dose naturelle). Or, sur une population-témoin, aussi nombreuse, mais n'ayant pas reçu un excès de dose de rayonnement par rapport à la radioactivité naturelle, le nombre de cancers déclarés sur la même période serait de 720 environ et non 117 !
Voilà donc que la Criirad confirme mes chiffres et mes propos ! Voilà un nouvel encouragement pour exiger des recherches plus approfondies dans ce domaine !
Soyons sérieux : nous avons tous dans notre entourage malheureusement connu des personnes qui ont dû se battre contre le cancer. Même en cas d'issue heureuse, les effets secondaires, pendant et après le traitement, sont redoutables. Et si cet effet hormésis était prouvé ? Cela serait d'ailleurs conforme avec ce que l'on connaît aujourd'hui du fonctionnement des processus biologiques (en l'occurrence, c'est ce qu'on appelle une réponse adaptative. Si c'était vrai ? Si cet effet permettait de diminuer l'impact de ces effets secondaires ?
Car, en y réfléchissant bien, ou bien l'hormésis n'est qu'imagination et on se retrouve dans la situation d'aujourd'hui ou bien il existe bel et bien et alors ... quel gâchis et quelle honte ! Quelle responsabilité pour celles et ceux qui crient au loup sans savoir !
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En tout cas, ca contribuera à favoriser les projets nucléaires les plus improbables et dangereux comme celui de la construction des mini-centrales en plein coeur de Paris...
C'est toujours la même histoire. Les grands patrons quittent le navire avec le magot laissant les victimes de leurs voracités sur le carreau. On a beau s'insurger contre cet état de fait, malheureusement rien ne semble pouvoir changer la donne... D'ailleurs, ce sont toujours les catastrophes qui réveillent un peu l'opinion public avant que ce dernier ne se laisse distraire par les plans de comm bien affutés des entrepreneurs.
Avant c'était tchernobyl, aujourd'hui la louisiane avec BP, et un jour... Paris ?...
http:// dai. ly/ bfvMXo
[...//...- le premier est que, en comparaison, Jean Bruce mériterait le Prix Nobel de Littérature pour les titres de ses romans de la série des OSS-117..//...]
Au dernière nouvelle, le Canard Enchainé est une revue journalistique satirique qui n'a pas , à ma connaissance, de vocation littéraire ! Quand à OSS 117 , serait ce cet agent secret qui aurait infiltré les réseaux informatiques de Greenpeace et de Stéphane Lhomme l' ex-porte parole du Réseau Sortir du Nucléaire ?
M. Jacques Foos, l’auteur qui a l’air d’en connaître un sacré rayon, pourra certainement nous renseigner à ce sujet ....
En tous les cas sa référence "hum" OSS 117, et de ce point vu là, est complètement hors sujet, autant que l’étaient certainement les fouilles de ces barbouses qui avaient été mandatés par Gadonneix l'ex de l’EDF, et dont nous attendons encore à ce jour des suites judiciaires sur cette affaire ! Le proc Courroye serait-il encore préliminairement par là ?
[...//...à celle qui prédomine dans notre pays et rester vigilants»...//...]
Monsieur Philippe Billard sera content d'apprendre que la prédominance de cette vigilance soit de nouveau le "néo CREDO" atomique national ! Lui justement qui la pratique pourtant depuis de nombreuses années dans la sous traitance pour la maintenance des réacteurs en tant que décontamineur, et que malgré l'affirmation de l'auteur, il est sans cesse menacé de licenciement et de quasi interdiction de reprendre son activité dans le secteur hautement sécurisé du nucléaire, nous dit-on ! Le trop vigilant ? Ou le trot à taux pour les savants..
Philippe Billard (délégué CGT maintenance nucléaire) est depuis quatre années consécutives harcelé par la gouvernance de l'EDF, jusqu'à même remettre en cause les dernières élections au CHST ou il a été pourtant élu par les employés, c’est dire que sa vigilance doit être intact…Celle de l’EDF l’est elle autant ? Le sera-t-elle encore tout le temps, à être dans l’obligation de revendre son électricité à prix coutant à ses concurrents ? Le sera elle encore au bout de 40 ans , 50 ans , et pourquoi 60 ans comme l’exigerait désormais le Résident partant…
La sous-traitance en chiffres
Nous sommes environs 22 000 salariés qui effectuons quasiment 90 % des travaux en centrale nucléaire, qu’ils soient d’arrêt de tranche ou de fonctionnement. Nous sommes des salariés sans réel statut car à chaque passation de marché nous passons d’une convention collective à une autre sans même qu’EDF et ses entreprises sous-traitantes n’aient obligation de maintien des avantages d’une convention à l’autre. C’est pour cela que disparaissent peu à peu les conventions de la métallurgie et du bâtiment pour être remplacées par celles de Syntec ou nettoyage, tirant par là les avantages vers le bas.
Il y a en moyenne 7 conventions différentes applicables aux salariés sous-traitants mais la plus usitée aujourd’hui est la convention Syntec, convention de bureau d’étude, convention qui, comme nous l’avons vu, est la plus rentable pour les employeurs.
Il faut dire qu’aucune convention collective appliquée aux sous-traitants ne prévoit* l’exposition aux rayonnements ionisants.
* NDR : ils veulent " fixe les taux d'exposition" tout le monde aura compris.
http://www.sanu.fr/?Philippe-Billard-devant-les-Prud
http://www.sanu.fr/IMG/pdf/Cahier_acteur_14_11juin2010_A4.pdf
La CIPR (Commission Internationale de Protection Radiologique dont les recommandations sont reprises et adaptées par les législations nationales) reconnaît depuis des années que "toute dose de rayonnement comporte un risque cancérigène et génétique".
Le soit disant "effet Hormésis" n''est qu'une illusion (défendue par un très petit nombre de pro-nucléaire) et qui est contredit par les instances internationales comme la CIPR et les différents organismes officiels des pays ayant une industrie nucléaire ainsi que par toutes les études sérieuses sur le rayonnement ionisant depuis des dizaines d'années.
Cordialement,
Mathias Goldstein,
Webmaster de Infonucleaire.net
Dr Foos, semble être un expert en la matière.
Dans le reportage d'Arte, on fait un simulacre de reproduction de cet effet avec des mulots. Mais les victimes des zones contaminées sont exposées de façon chronique pendant des années. Il ne s'agit en aucun cas d'un effet Hormésis.
La scientifique qui voulait soit disant étudier cet effet, n'avait en rien besoin d'envoyer ses mulots à Tchernobyl pour reproduire une exposition à de faibles doses, à moins d'une intention manifeste de vouloir démontrer que la vie dans les zones contaminées est possible. A-t-elle étudiée ensuite la descendance de ces mulots exposés à de faibles doses. Combien de temps ont-ils été exposés. A-t-elle reproduit l'expérience avec des mulots exposés in utéro? Non bien sur. Elle s'est contenté de fabriquer une imposture scientifique totale à des fins de communication.
Utiliser dans un reportage, puis dans un article soit-disant scientifique cette hypothèse médicale (par encore vérifiée à grande échelle) pour évoquer les effets bénéfiques d'une exposition à des radionucléides est une manipulation intellectuelle, c'est à dire un MENSONGE. Merci Dr Faust pour votre probité intellectuelle.