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Ancienne responsable d’une agence de conseil en communication, Sophie d’Anhalt a quitté le monde de la publicité pour celui de la presse professionnelle de l’environnement...

Et moi, et moi et moi, combien émets-je ?


lundi 05 juillet 2010

Et nous, que consommons-nous en carbone, dans tous nos actes
quotidiens et via les produits que nous achetons ? Et combien "coûte" la Coupe du Monde de football en CO2 ? Un dossier de "l'usine à GES" d'après le livre anglais "How bad are bananas".


Fondateur de Small World Company, un cabinet de consultance carbone associé à l'université de Lancaster (Royaume Uni), Mike Berners-Lee passe sa vie à convertir chacune de nos habitudes en émission de gaz à effet de serre(GES). Un travail de Romain dont il vient de publier la somme dans un livre accessible et drôle, du moins pour ceux qui pratiquent la langue de Lady Gaga : How bad are bananas (Editions Profile Books). En un peu plus de 200 pages , Mike Berners-Lee passe au crible climatique le plus fin de nos actes quotidiens et nos actions les plus folles. De quoi considérer sous un drôle d'angle une journée (à Londres) de Mister Carbon et Miss Kyoto.

Extraits (voir le dossier complet sur l'Usine à GES) :

Sitot levés, nos héros prennent une douche. Mais attention, nos personnages vivent chacun leur vie. Dans son appartement, Miss Kyoto dispose d'une chaudière individuelle au gaz dernier cri. D'une durée de 3 minutes, son passage sous la douche ne contribue à émettre que 90 grammes équivalent CO2 (90 g éq.CO2). Bien que situé sur le même palier, le loft de Mister Carbon diffère de celui de Miss Kyoto. L'eau chaude sanitaire y est produite par un cumulus électrique. Et Mister Carbon n'est pas un adepte de la toilette de marins. Chaque matin, il passe un bon quart d'heure sous l'eau chaude. Ce récurage sérieux a un prix : 1,7 kg.

Après avoir compté les coûts respectifs d'un repassage de chemise et du trajet domicile-travail, en vélo et en 4x4, vient l'heure du déjeuner :

A quelques semaines de l'été , Miss Kyoto traque les kilos superflus.Aussi ne s'accorde-t-elle, at noon, qu'une assiette de riz blanc et une bouteille d'un demi-litre d'eau de source. Ce que notre héroïne ignore, c'est que le bilan carbone de sa collation va du simple au triple selon le mode de culture adopté par les riziculteurs et le type de cuisson de la céréale. Décernons lui la moyenne de l'addition carbone, soit 800 g éq.CO2 pour sa platée. Le même problème se pose pour sa boisson. Selon qu'elle est tirée d'une source locale ou d'une grande source internationale, le bilan carbone de la bouteille de 50 cl oscille entre 110 et 215 g éq.CO2.
Mister Carbon n'a pas une minute à lui. Et son heure de déjeuner est aussi consacrée à la lecture de la presse. Pas question de la passer dans un restaurant. C'est au pub que notre ami dévore son hamburger (2500 g éq.CO2) et avale sa pinte de bière (500 g éq.CO2 pour une bière anglaise, le double pour une bière internationale). Le tout en feuilletant le journal. Là encore rien n'est simple. Selon la pagination, le nombre de pages en couleurs, le type de papier, le poids carbone du journal oscille entre 390 et 820 g éq.CO2.

Tous les événements de journée sont ainsi disséqués. Avec des tableaux synthétiques comme celui-ci :





























Le soir Mister Carbone regarde la Coupe du monde de football sur son téléviseur à écran plat. En une heure, il va consommer 220 g eq. CO2. Mais bien sûr la World Cup elle-même, dans sa préparation et son déroulement, a coûté très cher : 2,8 millions de tonnes (mais 100 ou 200 fois moins que la guerre en Irak).







































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