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Ancienne responsable d’une agence de conseil en communication, Sophie d’Anhalt a quitté le monde de la publicité pour celui de la presse professionnelle de l’environnement...

1 carré de chocolat, 3 carrés de carbone...


jeudi 07 juillet 2011

Initié par de petites chocolateries, l'allègement du bilan carbone contamine la planète chocolat.


Les croqueurs lui connaissent trois qualités : être noir, au lait ou blanc. En voici une quatrième : sous l'impulsion de petits producteurs, le chocolat est doucement en train de se décarboner. Le mouvement a été lancé, il y a une poignée d'années, par des chocolatiers belges et suisses. Deux patries reines du chocolat européen.
 
100 g de chocolat, 280 g de CO2
  
Créés en 1933, les Chocolats Halba travaillent de longue date sur les questions de traçabilité de leurs produits. Il était naturel que l'entreprise zurichoise s'interroge sur le bilan carbone de sa production. La mission a été confiée à la fondation suisse MyClimate. Verdict : la mise sur le marché d'une plaque de chocolat noir de 100 g génère entre 150 et 180 g de CO2, contre 220 et 280 g pour une tablette de chocolat au lait. Pour alléger son bilan, Halba a choisi
de compenser une partie de ses émissions en participant à des opérations de reboisement de forêts tropicales, gérées par la société Pureprojet. Résultat : seize produits Halba vendus aux Pays-Bas et en Allemagne sont désormais labellisés « Carbon Neutral Product ».
 
Chez Dolfin, la vision est un peu plus large. Il s'agit de réduire l'empreinte écologique et sociale de l'activité de la chocolaterie belge. Comme pour son concurrent helvétique, tout commence par un Bilan Carbone®, réalisé par co2logic, selon la méthodologie développée pour l'Ademe. La réponse de l'entreprise se fera en trois temps. Dans sa charte sociale et environnementale, la compagnie dirigée par Jean-Jacques de Gruben s'engage à réduire ses émissions. Pour ce faire, elle participe au financement d'un projet MDP en Inde. Avec
d'autres partenaires européens, Dolphin finance la réalisation d'une chaudière à biomasse (déchets agricoles), grâce à laquelle un village du Rajasthan produit son électricité, sans émettre de CO2.
 
Chocolat bio et renouvelable
  
Tout l'effort n'est pas réalisé en compensation. Chaque année, le chocolatier belge consacre 15 000 euros à l'amélioration de sa performance environnementale. Un audit énergétique de ses installations permet d'identifier les sources d'économies les plus évidentes. Le
changement des sources lumineuses, l'installation de minuteries et la réduction de la température des locaux permettent de réduire d'un quart la consommation d'électricité. Grâce à un contrat particulier, les électrons consommés sont réputés être produits par des énergies renouvelables.
 
Fort de ce bilan, Dolphin se proclame premier chocolatier belge neutre en carbone.
L'entreprise n'en reste pas là. Elle développe une nouvelle marque, vitrine de son savoir-faire éthique et environnemental. Baptisée Tohi, cette gamme est la première du Royaume à intégrer les principes de commerce équitable (labelisée Max Havelaar), à n'utiliser que des emballages issus de forêts durables (label FSC). Les matières premières proviennent toutes de l'agriculture biologique, certificat Certisys à l'appui. Enfin, les crédits carbone (URCE) générés par la petite centrale électrique indienne compensent largement «  les émissions persistantes » de Dolphin.
 
Signe des temps, Kraft Food se joint à la danse de ses petits concurrents. Le premier chocolatier de la planète (Milka, Cadbury, Côte d'Or) souscrit à l'appel lancé lors de la conférence climatique de Cancun, en décembre dernier. Signe de sa bonne volonté : le géant de Northbrook s'engage à abattre d'un tiers ses émissions de CO2 entre 2005 et 2015. Ça vaut bien un petit carré ?


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1 commentaire(s)
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Commentaire par jonathan lelievre
mercredi 03 août 2011 13:53
Article intéressant, merci. Si on peut évidemment apprécier l'effort des petits producteurs en matière de diminution de leurs Emission de CO2, il est tout aussi dommage que les gros producteurs attentent leurs impulsions pour pouvoir s'y mettre. Ce sont eux qui polluent le plus et qui ont les plus gros budget, on pourrait donc attendre plus de leur part.
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