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Quotas CO2 : l'Europe s’attire les foudres des compagnies aériennes
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vendredi 30 septembre 2011
Intransigeante sur le dossier des quotas de dioxyde de carbone dans le transport aérien, la Commission européenne pourrait toutefois être désavouée par la Cour européenne de justice, qui vient d'être saisie par les États-Unis
Les compagnies aériennes ont-elles le sentiment de contribuer déjà bien assez à la lutte contre le réchauffement climatique en ayant, pour un nombre croissant d'entre elles, substitué au kérosène traditionnel des biocarburants (au demeurant pas tous avantageux sur le plan de l'empreinte écologique « réelle » (*) ?
Quant à la résolution historique adoptée il y a un an presque jour pour jour par les pays membres de l'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI) en vue d'un plafonnement des rejets carbone à l'horizon 2020 et qui doit entrer en vigueur l'an prochain, doit-elle désormais être perçue comme une pantalonnade ?
Toujours est-il que les compagnies aériennes dans leur ensemble, tout comme la Commission Européenne (UE), n'ont pas souhaité lâcher le moindre pouce de terrain : l'intégration dans le programme d'émissions de CO2 défini par Bruxelles, synonyme dans leur cas d'un « dédommagement » financier couvrant 15 % desdites émissions sur chaque trajet, est aux yeux de leurs dirigeants un véritable scandale.
« La Commission a tout faux », ont ainsi commenté hier l'Association des compagnies aériennes (AEA), l'Association des compagnies régionales (ERA) et l'Association internationale des transporteurs aériens (IACA) dans un communiqué commun publié au lendemain de la présentation des règles applicables en matière d'allocation de quotas à titre gratuit aux compagnies aériennes, dans le cadre d'un Système communautaire d'échanges de quotas d'émission (SCEQE) qui n'a jamais fait autant parler de lui.
Une facture astronomique
Dénonçant « une méconnaissance grave de la réalité économique » du secteur, les trois organismes ont estimé qu'« une compagnie aérienne moyenne devra acquérir 27 % des quotas de CO2 » pour pouvoir couvrir ses rejets durant la période 2012-2020 et ont évalué à dix-sept milliards cinq cents millions d'euros l'investissement total d'ici la prochaine décennie (NDLR : à vingt-huit euros le prix la tonne de dioxyde de carbone en 2020). Et d'appeler Bruxelles à revenir prestement à « la réalité ».
Le ministère russe des Transports et l'Administration de l'aviation civile en Chine (CAAC), qui avaient tous deux annoncé la couleur, ont de leur côté fait savoir qu'ils étaient hostiles à « toute décision unilatérale et contraignante [...] sur la question des émissions carbone dans l'aviation». Hors de question pour Moscou et Pékin non plus de mettre la main à la pâte donc. De nombreux autres pays dont l'Inde seraient également outrés par le caractère arbitraire de la décision de l'Union Européenne aux dires d'Hong Lei, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.
Les passagers devraient eux aussi grincer des dents, la Commission ayant indiqué que les prix des billets pourraient être majorés dès l'an prochain en vue de soulager les compagnies aériennes. Il est par exemple question d'une augmentation de vingt-quatre euros sur un aller-retour transatlantique. Les compagnies peuvent toutefois choisir de ne pas faire payer le consommateur pour que celui-ci ne soit pas tenté de transiter par des hubs qui n'entrent pas dans le dispositif continental, des plate-formes moyen-orientales par exemple.
Il ne fait en tout cas pas le moindre doute qu'elles ferrailleront jusqu'au bout contre la nouvelle législation, censée entrer en vigueur en janvier prochain. Reste à savoir si leur détermination aura finalement raison de l'intransigeance de Bruxelles. Intraitable sur ce dossier jusqu'à présent, la Commissaire européenne à l'Énergie Connie Hedegaard pourrait néanmoins finir par lâcher du lest. D'autant que les États-Unis, qui à l'instar de la Chine, de l'Inde et de la Russie, jugent ce système contraire au droit international, viennent de déposer plainte devant la Cour de justice européenne.
Celle-ci rendra son verdict dans le courant de l'année prochaine. Et pourrait briser net les desiderata de la Commission européenne...
(*) On pense ici aux essences alternatives élaborées à partir de jatropha, plante sur laquelle la compagnie allemande Lufthansa - entre autres - a jeté son dévolu mais dont l'exploitation intensive provoque vraisemblablement d'importants dommages collatéraux) Crédits photos : flickr - Joe Jones / Bill Abbott
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1 commentaire(s)
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Commentaire par ZATLA
jeudi 06 octobre 2011 21:44
Une petite question pourquoi les ETATS UNIS et ISRAEL ne sont pas soumis au quotas carbone y a t'il la aussi un droit de véto??
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