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Vers une reprise du nucléaire au Japon ?


jeudi 20 décembre 2012

Plus d'un an et demi après l'accident de Fukushima (Japon), le nucléaire pourrait « ressusciter » au pays du soleil levant. L'issue du dernier scrutin législatif pourrait radicalement changer la donne énergétique.


par Guillaume Duhamel, Zegreenweb
Ils sont des millions à avoir dit « non » au nucléaire. Parfois dans la rue, parfois devant les bureaux du désormais ex-Premier ministre Yoshihiko Noda, toujours en procédant à d'importantes économies d'énergie. Ce « travail de sape » a fini par payer, Tokyo ayant fixé un objectif de démantèlement de la totalité des centrales atomiques nippones d'ici trois décennies.

Un succès historique pour les associations de protection de l'environnement quand bien même cette mesure, en quelque sorte déjà effective avec l'arrêt de la quasi-totalité des structures nucléaires du pays (NDLR : seuls les réacteurs numéros trois et quatre de la centrale d'Ohi sont actuellement en service), fait aussi le lit des énergies fossiles, dont les importations ont grimpé de façon vertigineuse ces derniers mois.

Allant de pair avec le retour aux affaires de Shinzo Abe, qui fut déjà Premier ministre du 26 septembre 2006 au 25 septembre de l'année suivante, la victoire du Parti libéral-démocrate (PLD) au scrutin législatif pourrait néanmoins tout remettre en cause. Ce dernier est en effet pro-nucléaire et se pose en « parti réaliste », « privilégiant les défis économiques, principale préoccupation des citoyens, devant la question des centrales atomiques », résument nos confrères du Monde.
 
De quoi s'interroger quant au maintien du plan énergétique adopté par le précédent gouvernement. Fervent défenseur d'un Japon à la balance commerciale excédentaire, le PLD a fait part de sa volonté d'examiner la totalité des réacteurs du pays sur une durée de trois ans. Il se prononcera ensuite sur leur relance.

En attendant, le succès du PLD s'est immédiatement traduit par une hausse importante du cours des actions des principales compagnies d'électricité japonaises, celui de TEPCO (Tokyo Electric Power COmpany), exploitant malheureux de l'unité de Fukushima-Daiichi, bondissant de 33 % avant-hier à la Bourse de Tokyo. La reprise de l'activité nucléaire n'est toutefois pas le seul fait du nouveau gouvernement dans la mesure où le verdict de sécurité préalable doit être prononcé par l'Autorité de régulation nucléaire, un organisme créé en septembre dernier qui « prévoit de définir de nouvelles normes de sécurité plus sévères que les précédentes dans le courant de l'année prochaine, de superviser l'élaboration de plans de prévention et de secours par les régions hébergeant des installations atomiques et de se prononcer sur leur sûreté », détaille le site Internet du quotidien.

Ci-devant président de l'Autorité française de sûreté nucléaire, interrogé par l'AFP, André-Claude Lacoste considère cependant qu'« il reste beaucoup à faire au niveau des industriels et exploitants en termes de prise de conscience et de gestion de la sûreté ». Des propos corroborés par la ministre de l'Ecologie Delphine Batho, interrogée par Lemonde.fr et selon laquelle « il est nécessaire de relever encore les normes de sûreté nucléaire, en envisageant tous les événements extrêmes qui peuvent affecter les centrales, et ce de manière transparente ».
Reste à savoir si telle est aussi la logique de M. Abe et de ses troupes...

Crédits photos : Wikimedia Commons / Mugu-shisai - Hirorinmasa
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3 commentaire(s)
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Commentaire par patrig k
vendredi 21 décembre 2012 11:35
[ Reste à savoir si telle est aussi la logique de M. Abe et de ses troupes ] ...mais aussi [ Ils sont des millions à avoir dit « non » au nucléaire] Ne vous emballez pas ainsi, il semble que la catastrophe annoncée à Fukushima, a généré le réveil de millions de japonais, que la démocratie ne se limite pas au bulletin de vote, qui n'est ni un chèque en blanc, ni un passe droit et quelque soit les thèmes. Une lecture simpliste d'un résultat électoral, pour anticiper une politique énergétique qu serait gagnante pour les pronucléaire. A propos, si TEPCO à gonfler son cour de bourse, c'est le moment ou jamais, qu'ils versent leur part, pour financer les quelques 100 milliards d'euros, estimation des dégats causés... Transparence et équilibre des masses..
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Commentaire par jmdesp
vendredi 21 décembre 2012 19:23
Tepco étant de fait nationalisé le gonflement profite immédiatement au gouvernement. Enfin virtuellement, car rappelons le un cours de bourse n'est que de l'argent virtuel tant que vous ne trouver pas un investisseur prêt à vous prendre *tout* à ce prix là, ce n'est pas de la monnaie sonnante et trébuchante. Le futur est effectivement pas évident, dans le passé le PLD a su retourner sa veste, hyper-productiviste dans les années 60 et menacé politiquement par les effets de la pollution à outrance à l'époque, il a su corriger la barre et reprendre à son compte les nouvelles exigences de la population. Il y a une différence cependant, l'impact sanitaire de cette pollution à l'époque était réel, comparable aux centaines de cancer provoqué par l'usine Ilva en Italie, et optimiser les installations en fin de compte rapportait plutôt plus que cela ne coutait, là où celui de Fukushima en modélisant la propagation atmosphérique et en utilisant la règle LNT de l'OMS s'estime à 2 ou 3 cancer radio-induits par an sur 50 ans, contre autour d'un demi-million qui arrivent naturellement. Un effet sensiblement inférieur à celui des radiographie en utilisant la même règle LNT (et à coté des radiographie indispensables, un certain nombre sont effectuées sans raison sérieuse) On peut même se demander si la pollution atmosphérique des centrales thermiques allumées en remplacement des centrales nucléaire, facteur de pollution bien identifié, n'a pas un impact sanitaire supérieur. Mais si c'est d
[3]
Commentaire par jmdesp
vendredi 21 décembre 2012 19:25
difficile donc de faire entendre à beaucoup ce message en France, c'est pire au Japon où l'exigence de sécurité peut être manique. Ceci dit la stratégie actuelle a un coût économique énorme, qui même n'est pas vraiment soutenable à terme.
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