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L’énergie éolienne progresse en Turquie
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vendredi 23 septembre 2011
Bien que le pays soit encore largement tributaire des énergies fossiles, les autorités turques soutiennent l'expansion de l'éolien
Discrète sur le front de l'actualité environnementale, la Turquie n'en mène pas moins, à l'abri des caméras, une politique énergétique qui fait de plus en plus la part belle aux énergies renouvelables.
L'éolien onshore en particulier est désormais dans les petits papiers des pouvoirs publics et on vient encore d'en avoir la preuve avec l'annonce avant-hier par EDF Énergies Nouvelles de la mise en service d'un parc d'une capacité de 30 mégawatts (MW) à Seyitali, dans la région d'Izmir, sur la côte ouest du pays.
Implanté dans une zone « aux conditions de vent particulièrement favorables », a souligné la société dans un communiqué de presse, ledit parc est constitué de 15 turbines de 2 MW de capacité chacune, lesquelles ont été fournies par l'entreprise allemande Enercon. Le projet a par ailleurs été mené en collaboration avec Polat Enerji, filiale à 50/50 d'EDF EN et du groupe Adnan Polat, « développeur reconnu et expérimenté et partenaire local (de l'électricien français) depuis 2008 ».
Si les particuliers et l'environnement y trouvent évidemment leur compte, l'inauguration de ce nouveau complexe marque aussi une étape supplémentaire dans l'essor d'EDF EN de l'autre côté du Bosphore. Elle succède en effet aux mises en service en 2007, 2008 et 2010 des parcs de Burgaz (14,9 MW de production), Sayalar (34,2 MW) et Soma 1 (79,2 MW). Ainsi le groupe français peut-il à présent se prévaloir de disposer en Turquie d'une capacité installée de 158,3 MW bruts (54,9 MW nets) « ainsi que 205,8 MW en construction ».
Le développement de l'énergie éolienne doit cependant être relativisé. D'abord parce que le pays demeure largement dépendant de ses structures fossiles, ensuite parce que le projet de barrage d'Ilisu, en Anatolie, quoique lâché par les banques européennes, n'a pas été abandonné en dépit des menaces qu'il fait peser sur l'écosystème et sur plus de deux cents sites archéologiques - dont celui d'Hasankeyf, vieux de neuf siècles. D'une capacité de 1 200 MW, cet ouvrage symbole des grandes ambitions hydrauliques d'Ankara serait le deuxième plus important de Turquie et pourrait être achevé en 2013. Sa construction au-dessus du Tigre, qui a été chiffrée à 1,2 milliard d'euros, se traduirait en outre par le déplacement de quelque soixante mille riverains.
En conséquence, de nombreuses associations écologistes ferraillent depuis de longues années pour tenter de faire plier les autorités, jusqu'ici en vain. Si ces dernières sont manifestement enclines à accélérer le déploiement des technologies propres, le fait est qu'elles n'ont pas pour autant cédé le moindre pouce de terrain sur ce dossier. Ce qui n'est pas sans créer des tensions avec le voisin irakien, qui de son côté redoute une aggravation des pénuries d'eau et exige un partage juste des eaux du Tigre et de l'Euphrate. Il ne manquerait plus qu'il se fâche tout rouge...
Crédits photos : Peupleloup
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Il faut bien garder à l'esprit que pour des raisons techniques, la part de l'énergie éolienne à une limite dans le mix final:
Plus on mets d'éoliennes plus ça devient compliqué. La limite dépend beaucoup de la régularité du vent et des possibilités de foisonnement. En général, à l'échelle d'un pays, cette limite est comprise entre 20 et 50%, le reste étant forcément assuré par l'énergie fossile ou l'énergie Hydroélectrique de barrage, si elle est disponible, qui est très complémentaire avec l’éolien. D’où l’intérêt de l’état Turc à poursuivre en parallèle le développement de l’hydraulique.