Par Raphaël Claustre
- Comité de liaison des énergies renouvelables
Auteur
Raphaël Claustre est Directeur du CLER (Comité de Liaison
Energies Renouvelables) depuis 2007. Il est ingénieur en physique de
formation. Il a réalisé son mémoire de fin d'étude au Four Solaire de
Mont...
Eolien : monter un projet va virer au cauchemar !
Par Raphaël Claustre
- Comité de liaison des énergies renouvelables
mercredi 31 août 2011
L’éolien est encadré par de nouveaux règlements supposés bénéficier aux deux parties : l’industriel et le citoyen. Mais le résultat n’est-il pas l’instauration d’un parcours du combattant empêchant tout réel développement ?
Le gouvernement a promulgué fin août plusieurs décrets et arrêtés précisant les règles administratives applicables aux parcs éoliens, avec pour objectif affiché l'idée d'apporter des garanties tant aux riverains qu'aux producteurs.
Avec des éoliennes de 12 à 50 mètres, il faut faire une « déclaration » si l'installation est en dessous de 20MW, et, si elle est au dessus, il faut une « autorisation » ICPE, c'est-à-dire correspondant aux installations classées pour la protection de l'environnement. Et il faut une autorisation de ce type chaque fois que l'installation comprend « au moins un » aérogénérateur d'une hauteur supérieure à 50 mètres.
Cela va permettre, pense Mme Nathalie Kosciusko-Morizet, ministre de l'environnement, de "lever les freins" à l'éolien terrestre, en raccourcissant les procédures d'instruction des projets et en réduisant les contentieux.
Bonnes intentions... Mais quelle est la réalité ? En dessous de 50m, il s'agit de petit ou moyen éolien. Toutes les éoliennes que l'on installe aujourd'hui mesurent de l'ordre de 80m à 100m à la nacelle, pour une puissance de 2 à 3 MW. Autrement dit, dès la première éolienne, les installations sont classées ICPE. Pour installer des centrales à gaz par exemple, cette mesure ne s'applique qu'à partir de 20 MW !
Au-delà de cette question de puissance, le parcours est semé d'embuches pour développer des énergies locales et renouvelables. Citons en simplement quelques unes...
- Il est désormais interdit d'installer moins de 5 machines.
- L'arrêté est très inquiétant sur la question des radars. Sous le prétexte que leur efficacité peut être menacée, on fixe de très larges périmètres où l'on ne pourra installer d'éoliennes. Rien n'impose aux opérateurs des radars de chercher des solutions, même si elles existent, avec les développeurs éoliens.
- Enfin, les schémas régionaux viennent ajouter une couche de contrainte supplémentaire aux zones de développement éolien. En effet, les Zones de Développement Eolien c'est-à-dire les zones que les élus locaux ont identifiées comme favorables à l'éolien, devront désormais se trouver dans des zones définies comme favorables à l'éolien à l'échelle régionale. En somme, on empile les niveaux de planification ce qui réduit peu à peu les territoires où l'éolien pourra se développer et le rôle que pourront jouer les citoyens dans la définition des projets.
Bref, cela devient un vrai cauchemar de monter des projets en France. Pas étonnant dans ces conditions que la France ait échoué à tenir ses objectifs pour 2010 : seulement 15 % d'énergies renouvelables dans notre électricité alors que les directives européennes et lois françaises nous engageaient à atteindre 21 %.
Il y a maintenant urgence à se mobiliser pour nos objectifs de 2020 : 23% de la production énergétique, avec un triplement de la production d'éolien terrestre.
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et les pêcheurs ...on va leur donner 30 % des taxes pour qu'ils restent a la maison ...mais c'est quoi ça !!!
de plus l'éolien c'est bien faible et surtout aléatoire ...d'où le besoin de relancer le thermique ...ça n'a rien de renouvelable ni d'écologique tout ça !
Quand tous les pays du monde profitent des énergies propres pour revitaliser les zones rurales, une minorité en France s'acharne à essayer de détruire toute activité économique dans les campagnes pour les transformer en parc d'attraction à destination des jeunes retraités néo-ruraux qui s'arrogent le droit de détruire toutes perspectives à la jeunesse parce qu'ils veulent une maison de vacance dans un musée vivant et s'estiment plus propriétaire du paysage que ceux qui y vivent depuis des générations... Ca va finir en jacquerie contre les beaux esprits du XVIe arrondissement de Paris toutes ces histoires...
le seul avenir selon vous sont ces ventilateurs monstrueux , sales et tous comptes faits trés polluants ...heureusement qu'ils ne tournent pas tout le temps !
Pour votre information, Carl, la majeure partie des gens dans ce pays n'ont pas envie de voir la France ravalé au rang de pays du tiers monde ou les seuls emplois
consistent à être le serviteur de touristes oisifs. On ne construit pas une nation uniquement avec des livreurs de pizzas.
vous voyez Alter je ne suis pas un abruti d'anti éolien ou anti nucl
Avec le programme éolien du Grenelle de l’environnement ce sont plus de cinquante milliards d'euros pris sur la facture d'électricité des Français qui sont en jeu.
Cette production de kilowattheures subventionnés, et inutiles entrainera une hausse de plus de 30% du tarif de l'électricité des ménages alors que huit millions de personnes vivent désormais sous le seuil de pauvreté avec moins de 954 euros par mois.
Les « niches fiscales issues du grenelle de l’Environnement seront concernées en cas de rabot général dans le cadre de la lutte contre le déficit public a déclaré hier sur France info Mme le Ministre de l'Écologie Nathalie Kosciusko Morizet »
La Fédération Environnement Durable rappelle qu'elle avait déposé à la Commission Parlementaire sur l'éolien le 4 mars 2010 un dossier pour demander l'arrêt des tarifs anormaux, des subventions et niches fiscales qui profitent aux industriels de l'éolien et aux affairistes.
Cinquante milliards d'euros d'économies représentent pour le budget de la France un montant cinq fois supérieur à celui de l'ensemble du programme de rigueur mis en place par le premier Ministre François Fillon
Communiqué de presse de la Fédération Environnement Durable
http://environnementdurable.net/documents/pdf/CP31aout-2011-df.pdf