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Ne nous privons pas de gaz et pétrole non conventionnels !
vendredi 08 juin 2012
Olivier Appert, président du Conseil français de l'énergie, estime qu'il ne faut se fermer aucune solution. Il n'y a pas le "tout pétrole", le "tout-nucléaire", le "tout-gaz", le "tout-renouvelable"...
L'émergence des ressources fossiles non conventionnelles est-elle compatible avec le développement des énergies renouvelables ?
Lors des récents débats sur les hydrocarbures non conventionnels, plusieurs opposants ont justifié leur position par leur certitude que les nouvelles ressources énergétiques condamneraient les énergies renouvelables. Ma conviction profonde est que les défis énergie / environnement sont tels qu'il ne faut se fermer aucune solution. Il n'existe pas de panacée qui règlera tous les problèmes. Les renouvelables ne sont pas aujourd'hui la panacée, pas plus que ne l'était le tout pétrole dans les années 60, le tout nucléaire / tout charbon des années 70 ou le tout gaz plus récemment.
Le système énergétique mondial est confronté à trois défis majeurs : la croissance inéluctable de la demande d'énergie tirée par les pays émergents, les émissions de gaz à effet de serre liées à l'énergie et la dépendance majeure (85%) vis-à-vis des énergies fossiles.
Le secteur énergétique présente une grande inertie, la durée de vie moyenne du parc résidentiel et tertiaire est notamment de l'ordre de 100 ans. Il est indispensable de s'engager dès maintenant dans la transition vers un système énergétique durable. Mais celle-ci prendra du temps. Pendant encore des décennies, le monde dépendra des énergies fossiles, même si leur part dans le mix énergétique devrait décroître.
La récente étude de l'Agence Internationale de l'Énergie, Energy Technology Perspectives 2010, illustre la nécessité de mettre en œuvre toutes les technologies pour approvisionner le monde en énergie, facteur essentiel de nos économies et de nos modes d'existence. Afin de satisfaire en 2050 l'objectif de réduction d'un facteur 2 des émissions de gaz à effet de serre, l'efficacité énergétique jouera un rôle déterminant représentant 40% de l'effort nécessaire. Les renouvelables couvrent 17% du gap. A noter que l'enjeu du déploiement des technologies de captage et de stockage de CO2 (CCS) est estimé à 19%. Dans ce scénario volontariste, les énergies fossiles couvrent encore 50% de l'approvisionnement énergétique. Il est donc indispensable de développer l'efficacité énergétique, la substitution vers des énergies moins carbonées, le nucléaire, le CCS, les renouvelables : en parallèle, il faut s'assurer de la disponibilité d'énergies fossiles.
Les politiques énergétiques doivent viser 3 objectifs distincts mais étroitement liés comme le souligne le World Energy Council : les 3A, Accessibility, Availability, Acceptability. Une énergie moderne doit être accessible à des prix suffisamment bas pour les personnes les plus pauvres et soutenables (des prix qui reflètent les coûts réels). Une énergie disponible est une énergie dont la continuité d'approvisionnement est assurée à long terme et la qualité du service à court terme. La recherche d'une énergie acceptable concerne toutes les formes d'énergies et comprend de multiples aspects : pollution locale, changement climatique, dégradation des écosystèmes, etc.
La révolution des hydrocarbures non conventionnels aux USA montre que ceux-ci représentent une source d'énergie abondante et à bas coût dont l'impact sur l'économie et l'emploi est d'ores et déjà important. Il subsiste un débat sur l'impact de ces ressources sur l'environnement local et global. Il appartient aux responsables politiques de mettre en place de façon pragmatique les réglementations adaptées. Il leur appartient aussi de mettre en place en parallèle un cadre technique et économique permettant le développement des énergies renouvelables.
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Il faudrait peut être que certains comprennent que nous ne voulons pas en Europe de l'idéologie du tous contre tous : l'énergie est un bien de consommation comme un autre et n'a pas à être spécialement bas. Voir les pays socio-démocrate comme le Danemark qui taxent très fortement l'énergie tout en ayant un système social qui tient la route. La tradition européenne c'est de lutter contre la pauvreté par la redistribution des recettes de l'impôt, ce qui est totalement l'opposé de la tradition américaine de ne pas avoir de filets de sécurité et de compter uniquement sur le fait de garder artificiellement des prix bas pour ne pas que les pauvres meurent trop... En Europe quand les prix augmentent on préfère aider les gens à baisser leurs consommations, aux USA on subventionne les foreurs. Donc si vous voulez tenir ce discours, allez donc aux USA, mais vu que là bas les compagnies de gaz de schistes doivent vendre en dessous de leur prix de production pour trouver des acheteurs et sont déficitaires de plusieurs milliards, on peut douter de la durabilité économique de cette solution.
http://www.enerzine.com/12/11812+le-gaz-de-schiste-contribue-au-rechauffement-climatique+.html
C'est en outre une très mauvaise exploitation de ce gaz qui pourrait l'être dans l'absolu à plus forte valeur ajoutée que sous forme combustible. Et même sous cette dernière forme il pourrait être nettement mieux utilisé qu'il ne l'est maintenant. De plus les énergies renouvelables sont pour la plupart de plus en plus compétitives avec le gaz de schiste comme on le voit aux Etats-Unis avec l'éolien entre autres. Donc à part faire rentrer de l'argent dans les caisses des lobbyistes et producteurs d'énergies polluantes aux dépend de l'avenir, cette forme d'exploitation est une gabegie sans intérêt pour les populations et nous fait prendre du retard pour l'avenir.