Par Nicolas Goldberg
- Consultant en Energie
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Diplômé de l'Ecole Supérieure d'Electricité (Supélec), Nicolas Goldberg est consultant en Energie. Il est intervenu chez plusieurs acteurs majeurs du domaine de l'énergie,...
La Cour des comptes n’enterre pas le nucléaire
Par Nicolas Goldberg
- Consultant en Energie
jeudi 02 février 2012
Le rapport de la Cour des Comptes avance des chiffres sur le coût du nucléaire qui paraissent considérables. Mais la filière, qui opère sur de très longues périodes, devrait bénéficier à terme de cette transparence sur des prix "tout compris" et qui restent compétitifs.
Combien de temps sera exploité le parc nucléaire ?
Plus d'une vingtaine de réacteurs a aujourd'hui 30 ans : leur prolongation est donc inévitable puisqu'il n'existe pas de moyens de production pouvant remplacer à court terme 20 réacteurs nucléaires. C'est ce qui est déjà prévu par l'exploitant, puisque EDF table sur une moyenne d'exploitation du parc de 53 ans et demi, moyennant des travaux pour prolonger la durée de vie de son parc. Reste à financer les investissements et la maintenance future des centrales.
Les coûts de maintenance et de prolongation nuiront ils à la compétitivité de l'atome ?
Si la mise à niveau post-Fukushima préconisée par l'ASN n'a eu que très peu d'impacts sur ce prix (15 milliards d'euros n'étant que très peu rapporté à la production nucléaire), la maintenance et les prolongations tiennent un rôle prépondérant dans la réévaluation du prix de production. Au final, la Cour des Comptes avance un coût qui se rapproche de 49 €/Mwh. C'est le prix qu'avait demandé EDF au début des négociations sur la loi NOME lorsqu'il a fallu fixer le niveau auquel EDF devait vendre son kWh nucléaire aux nouveaux opérateurs indépendants. Le prix de 42 €/MWh qui a finalement été retenu est sous-estimé et ne tient pas compte des investissements dans le parc vieillissant. Voilà donc un point sur lequel EDF et la Cour des Comptes tomberont d'accord.
Comparé aux autres énergies, ce coût est toujours avantageux face à ceux de l'éolien ou du gaz estimés autour de 70 €/MWh, sans parler du photovoltaïque dont le coût peut s'élever à 400 €/MWh selon la technologie utilisée. Cependant, et comme on pouvait s'y attendre, une hausse du prix de l'électricité pour le consommateur est à redouter.
Une incertitude politique ?
Les coûts des déchets et du démantèlement nucléaire sont bien inclus dans le prix du kWh, mais ils dépendent justement du temps pendant lequel les centrales nucléaires pourront fonctionner. La centrale de Fessenheim, dont les deux réacteurs ont 35 ans, fournira très certainement un contre-exemple de cette durée de vie estimée. Si Nicolas Sarkozy l'emporte, la centrale ne sera pas fermée d'autorité et continuera de fonctionner, à condition toutefois qu'EDF juge raisonnables les coûts de rénovation. Mais les réacteurs alsaciens seront, en cas de victoire de François Hollande, très probablement fermés dans les cinq ans à venir, principalement pour des raisons politiques. Dès lors, comment seront financés le démantèlement et la gestion des déchets alors qu'il manque 18 ans d'exploitation pour rentrer dans ses frais ?
Le démantèlement nucléaire est il maîtrisé ?
C'est le point sur lequel la commission a le moins voulu s'exposer. Et pour cause : les retours d'expérience sont aujourd'hui insuffisant pour se prononcer. La réévaluation du coût a tenu compte de l'actualisation des devis qui portent désormais le coût du démantèlement des réacteurs à eau pressurisée à 18,4 milliards d'euros. Proche du coût annoncé en 2006, cette estimation ne tient pas compte des autres installations, comme la Hague ou Super Phénix, qui sont néanmoins intégrées par EDF qui estime le coût de démantèlement de l'ensemble des installations autour de 35 milliards d'euros.
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Au fait, pourquoi ces guillemets à incertitudes ?
[Réponse de l'auteur]
Nous sommes d'accord et qu'il faut également demander à ce que le prix reflète bien les opérations de maintenance qui vont devoir être menées. C'est en ça que le nucléaire en sort renforcé. Pour les guillemets, c'est parce que c'est le mot employé par la CdC
Si ça ce n'est pas un enterrement, c'est quand même une belle oraison funèbre...
Ce qu’écrivait la CDC en 2005 :
[ … EDF, du fait de son endettement, ne dispose que d'un embryon d'actifs dédiés par rapport à la masse à financer, et tout repose, sur sa capacité à disposer d’actifs suffisants …]
L’évolution sémantique : Un embryon incertain ?
Le terme en qualificatif employé par la Cour concernant ces réserves, et ce n'est pas anodin que de le signaler, est précisément : « embryon » ! C’était en 2004 pour une publication en janvier 2005.
C’est seulement en 1979, le programme nucléaire était alors largement entamé, tant en construction qu’en projet de construction, que la commission PEON avait envisagée la question de ces charges. La commission avait alors évalué dans un premier temps à 16% de l’investissement pour le cout des démantèlements (hors traitement) ! Cette charge, qui avait été ajustée à 15% du coût complet en 1991, et ramenée à la puissance installée pour le calcul de la provision, soit 12 ans plus tard. […//…C’est un conseil d’administration de juin 1999 qui a (avait) donné son accord à la constitution et l’organisation générale d’un portefeuille d’actifs dédiés. À la fin de l’année 1999, un premier portefeuille avait été constitué à hauteur de 1,1 Md€…//…] et suite à suivre ....
Soit 20 ans plus tard, et déjà à cette époque pas moins de 20 milliards d’euros d’ajournement à provisionner (pas moins de 130 milliards de FF, c’est parlant à l’égal presque du scandale du Crédit Lyonnais), et si l’on se réfère à cette provision de 1,1 Md€. Sachant que cette constitution est composée d’actifs, dont la valeur boursière de l’EDF…Faut-il rappeler que les agences de notation viennent justement de dégrader l’électricien national, dès lors que leur évaluation ont ici un sens, tout au moins pour ce qui concerne de leur compétence à noter les entreprises sous statuts privés, et non pas comme ils se donnent le pouvoir de noter les États !
A moins bien sur de considérer que désormais, il s’agisse d’États PRIVES !
Au-delà des bagarres de chiffres, à moitié plein à moitié vide, l’autisme comptable , qu’aucun de ces perroquets patentés , les commentateurs de tout bord confondu, non guère exprimé jusqu’à lors, la moindre remarque à leur sujet, ni de la revendication première, à les faire intégrer dans la maison mère, la fée dénudée et mise en faillite, par les Mines & Émérites…
La Besson compagnie de la Sarkozie, et de sa symétrie archéologique socialiste… !
[...//...Si la mise à niveau post-Fukushima préconisée par l'ASN n'a eu que très peu d'impacts sur ce prix (15 milliards d'euros n'étant que très peu rapporté à la production nucléaire)....//...]
Diplômé de l'Ecole Supérieure d'Electricité (Supélec), Nicolas Goldberg !
Est ce à dire et en conclure que ces travaux imposés par l'ASN , seraient déjà exécutés ?
Car enfin , tout de même, l'impact de ce point précis, ne sera connu, si ces travaux sont un jour réalisés, et si EDF veuille bien nous ouvrir leur livres comptables, chose que vous oubliez de dire, que ce tabou là autant que le Colbertisme nucléaire , n'est malheureusement pas prêt d’être levé ... !
Mon grand père, qui n'était pas un artiste, me disait ceci ...
"" C'est à la fin du bal, que les sonneurs sont payés """ ...
Cette simple pirouette de vocable, fout par terre , vos arguments arbitraires et partisans pro nucléaire .. Non recevable dans un débat , jeune homme de bonne famille .. !
@ L'auteur
En gros la cour des comptes a compté la totalité des dépenses engagées depuis le lancement du programme. Le coût des 49.5€ prend en compte les subventions publiques. Si on les enlève, on retombe grosso modo sur l'estimation faite dans le cadre de la loi nome (~42€). La cour des comptes n'a donc rien emmené de réellement nouveau sinon de confirmer ce qu'on savait déjà.
@ Patrig k
Vous écrivez: //Car enfin , tout de même, l'impact de ce point précis, ne sera connu, si ces travaux sont un jour réalisés, ...//
On parle ici de l'impact d'une dépense supplémentaire de 15 milliards sur le coût estimé du Mwh. Comme on connait la production du parc nucléaire, il est facile pour celui qui maitrise la division et la multiplication de calculer l'impact, pas besoin d'aller fouiller dans les comptes d'EDF...
Donc la mise en niveau de 15 G€ pour par exemple les 20 prochaines années avec une prod. annuelle de 420Twh donnerait un surcoût de 15G€/(20X 420Twh) soit 1.8€/Mwh. Donc comparativement au 49.5€/Mwh final du rapport, il est exact que ce n'est pas ça qui a fait monter la note, l'auteur a parfaitement raison!
en plus il sait pas lire,