Participez aux débats sur l'énergie de demain
 - Directrice de recherche au CNRS

L'Union Européenne pose le cadre de l'après Copenhague


mercredi 16 juin 2010

Dans une communication publiée début mars, la Commission européenne fait le point sur les avancées et limites de la Conférence de Copenhague et énonce ses priorités en vue de Cancun et au-delà. Parmi ces dernières figurent la limitation du réchauffement global en deçà de 2°C et l’adoption d’un accord solide et juridiquement contraignant dans le cadre des Nations-Unies (NU).


Voir la dernière lettre de l'Usine à GES

S’agissant de l’Accord de Copenhague, la Commission relève ses avancées : mention de l’objectif de 2°C ; soutien de plus de 100 pays industrialisés et en développement ; base
pour la surveillance, la déclaration et la vérification des objectifs et actions énoncés ; lignes
directrices en matière de déforestation, de technologie et d’adaptation ; engagement pour un financement significatif; progrès des négociations sur différentes questions. Elle pointe aussi ses faiblesses : l’accord n’est pas juridiquement contraignant, il a seulement été pris en compte par la Conférence des Nations Unies, il prévoit des objectifs de réduction insuffisants pour 2020 et ne s’attelle pas à la réduction des émissions du transport aérien et maritime international ni des HFC (hydrofluorocarbures).

L’Union Européenne propose une approche graduelle : adoption d’un cadre politique global
à Cancun, visant à inscrire l’Accord de Copenhague dans le processus de négociation des
Nations Unies, adoption d’un accord solide et juridiquement contraignant en 2011 lors de la Conférence suivante en Afrique du Sud.

Kyoto : le pilier défaillant

Le Protocole de Kyoto est considéré comme le pilier central du processus onusien. Il présente cependant des défaillances. Dans sa structure actuelle tout d’abord, il ne couvre que 30 %  des émissions mondiales actuelles et son respect n’est pas garanti par tous les pays parties.

Au-delà de 2012 ensuite, les engagements des pays industrialisés sont insuffisants pour
parvenir au respect de l’objectif de 2°C (réduction globale de 13,2 à 17,8 % d’ici à 2020 par rapport à 1990 au lieu de 25 à 40 % comme le préconise le GIEC) et seront atténués en cas de report du "hot air" (de la Russie et de l’Ukraine notamment) et de maintien des règles actuelles relatives au changement d’affectation des terres et à la foresterie (LULUCF).

Indispensable marché du carbone

La Commission estime qu’un marché international du carbone fonctionnant correctement
est essentiel pour orienter les investissements faibles en carbone, pour atteindre à moindre
coût les objectifs d’atténuation du changement climatique et pour générer des flux
financiers vers les pays en développement. Ce marché devrait résulter d’une liaison entre
les systèmes domestiques cap and trade compatibles, l’objectif étant qu’il soit développé à
l’échelle de l’OCDE en 2015 et au-delà d’ici à 2020. Les mécanismes sectoriels sont présentés comme une étape avant le développement de systèmes multisectoriels, en particulier pour les pays en développement les plus avancés. La réforme du MDP (mécanismes de développement propres) est nécessaire après 2012. Cet instrument devrait concerner en priorité les pays les moins avancés.

L’Union Européenne est en bonne voie pour remplir ses engagements de Kyoto et est
déterminée à devenir la région la plus sobre en carbone du monde en réduisant ses
émissions de 20 à 30 % d’ici à 2020, puis de 80 à 95 % d’ici à 2050, par rapport à 1990.
PARTICIPEZ !
Cet espace est le vôtre !
La chaîne Energie de LExpansion.com
vous ouvre ses colonnes. Partagez vos analyses !