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Par Nicolas Goldberg
- Consultant en Energie
Auteur
Diplômé de l'Ecole Supérieure d'Electricité (Supélec), Nicolas Goldberg est consultant en Energie. Il est intervenu chez plusieurs acteurs majeurs du domaine de l'énergie,...
Electricité : la carte des inégalités régionales
Par Nicolas Goldberg
- Consultant en Energie
jeudi 09 décembre 2010
L'arrivée précoce de la neige et des vagues de froid a remis sur le devant de la scène la question des "pointes" de consommation, ces pics de demande qui fragilisent tout le système de distribution. Et là, les inégalités régionales sont fortes.
La carte ci-dessous traduit les disparités régionales : les pourcentages correspondent au ratio offre/demande à la pointe. Bretagne et PACA sont les plus vulnérables de par leur caractère de « péninsules électriques ». La Bretagne ne produit que 8 % de l'électricité qu'elle consomme tandis que PACA a un déficit d'infrastructures de transport. L'Ile de France produit également une faible proportion (9 %) de sa consommation mais l'abondance des interconnexions aux autres régions permettent de pallier ce problème en cas de pointe de consommation
(Source : Observatoire de l'Industrie Electrique :http://www.observatoire-electricite.fr)
Face à ce problème, plusieurs solutions sont possibles :
- Construire des moyens de productions de pointes, comme des centrales gaz à cycle combiné, serait la solution de facilité, peu économe en émissions de CO2 et mal acceptée par le public.
- Raccorder de nouvelles lignes permettrait de sécuriser le réseau à condition d'accompagner les investissements conséquents pour enfouir les lignes.
Pour des innovations locales
Les contraintes de ces deux premières solutions poussent donc les collectivités locales à choisir celle des initiatives à l'échelle régionale : il s'agit d'injecter de l'énergie renouvelable sur le réseau de distribution ou encore de maîtriser la consommation d'électricité, ce qui a pour effet de soulager les tensions. Bretagne et PACA ont fait des efforts dans ces directions.
En Bretagne, les expériences d'effacement diffus ont d'ores et déjà commencé. La méthode consiste à couper sélectivement pendant une courte durée (de 5 à 30 min) des appareils énergivores, comme les chauffages électriques, sans que cela ait d'impact pour l'usager. Cela permet de "lisser" la pointe de consommation et ainsi de délester le réseau pendant une courte durée. En outre, la Bretagne est la deuxième région productrice de photovoltaïque, ce qui permet d'injecter localement de l'électricité sur le réseau pour soulager le transport. D'autres projets de cogénération, production conjointe de chaleur et d'électricité, pourraient permettre de compléter ces initiatives, en attendant l'avènement des biocarburants de 3ème génération qui transformeraient les algues invasives en combustible.
Dans la région PACA, des réflexions ont lieu sur une implémentation de smart-grids locales : le black-out de novembre 2008 suite à de violents orages est toujours présent dans les esprits. Arriver à connaître l'état du réseau à tout moment donnerait au distributeur et au transporteur l'occasion d'anticiper les accidents pour mieux prévoir les solutions alternatives.
Ainsi, les périodes de grand froid mettent les péninsules électriques sous tension, mais c'est ce qui leur permet d'innover.
Les expérimentations pourront aussi être exportées dans les autres régions pour maîtriser la demande énergétique et promouvoir les énergies renouvelables locales. Cependant, il reste à savoir si ces initiatives suffiront à éviter les délestages massifs dans les années à venir : les installations de transport vieillissent et, selon RTE, ne seront plus à même de supporter toute la charge d'ici 2013 si, au-delà des expérimentations, des efforts conséquents ne sont pas réalisés à l'échelle locale.
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1 commentaire(s)
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Commentaire par Wok22
jeudi 09 décembre 2010 17:25
Cela n'est pas nouveau. Le plus gros souci en Bretagne c'est de tenter de palier à un lobby qui empêche toute évolution énergétique. Quelques actions sporadiques sont observées c'est sur (et heureusement que les collectivités y mettent de la bonne volonté!). Reste à voir les sources d'informations pour comprendre ces louanges tout simplement. Heureusement notre super nouveau ministre va nous faire des jolis réacteurs (et comme ça on pourra faire un retour en 1970, chouette !) et on sera tranquille en Bretagne. Il suffit de lire qques news pour comprendre le problème, pas de colorier une carte...
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