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Le Centre d’analyse stratégique a succédé en 2006 au Commissariat Général au Plan. Organisme directement rattaché au Premier ministre, il a pour mission d’éclairer le Gouvernement dans la définition et...
Voiture électrique chinoise : rustique mais ça roule !
mardi 06 septembre 2011
Alors que le vélo électrique se développe de façon remarquable, le gouvernement de Pékin veut promouvoir une petite voiture populaire destinée à rouler en ville.
La Chine a lancé un plan quinquennal de développement du véhicule électrique avec un objectif d'un million de VE sur les routes de Chine avant 2015.
La raison régulièrement invoquée par les Chinois est leur inquiétude concernant leur approvisionnement futur en pétrole. La pollution urbaine est également citée - moins souvent - tandis que la volonté de réduire les émissions de CO2 n'est quasiment jamais évoquée, la production d'électricité chinoise étant extrêmement carbonée.
(...)
Le gouvernement a demandé à de nombreux constructeurs de concevoir un petit véhicule électrique populaire, dont le prix ne doit pas excéder 3 000 euros. Le principe est de «laisser pousser l'herbe» pour sélectionner ensuite les meilleurs projets. Les modèles sont nombreux et la plupart ont des performances très limitées : vitesse maximum de 50 km/h, autonomie de 50 à 100 km, confort spartiate. Ils se conduisent souvent sans permis, mais n'ont pas le droit de circuler sur autoroute ni sur les grands axes des agglomérations les plus importantes. Ces VE pourraient donc convenir aux résidents des petites villes, pour une utilisation locale.
Le système de recharges rapides ou « quick drop » serait développé par State Grid, l'opérateur principal du réseau électrique national, tandis que les pouvoirs publics locaux misent sur l'initiative individuelle pour organiser les recharges lentes.
(Certains experts en politique énergétique chinoise laissent entendre que le succès du plan VE chinois est loin d'être assuré.)
Les goûts de la population aisée sont connus : elle a un tropisme fort vers les berlines occidentales de grosse cylindrée, notamment allemandes. Le prix de l'essence est maintenu à un niveau relativement bas (environ 0,80 euro/l) et le gouvernement n'a pas manifesté la volonté de l'augmenter, ce qui rend moins pertinent économiquement le passage à l'électricité pour la traction automobile.
Les (petits véhicules de ville) ne sont pas subventionnés, contrairement aux VE « routiers » pour lesquels les primes et déductions d'impôt à l'achat peuvent dépasser 12 000 euros. Il est difficile de dire si la clientèle populaire chinoise est prête à passer du deux-roues électrique à ce type de véhicules dès qu'elle en aura les moyens financiers.
L'incroyable succès du vélo électrique
Car il y actuellement en chine un étonnant développement du vélo électrique («EB» pour Electric Bike).
Il en existerait d'ores et déjà 120 millions, et le pays en construit 20 millions par an. Les deux principales causes de ce phénomène sont le bannissement par de nombreuses municipalités des deux-roues à moteur thermique, en raison de l'importante pollution qu'ils occasionnent, et la déficience récurrente des transports en commun, interdisant de fait toute mobilité à une large part de la population.
Techniquement, l'EB profite de la modularité de ses batteries, amovibles et aisément rechargeables au domicile ou ailleurs. Son autonomie d'environ 30 km est parfaitement adaptée à ce mode de transport et le recours possible au pédalage annule l'angoisse de la «panne sèche». Son prix d'achat reste relativement limité (moins de 250 dollars en Chine pour un modèle à batteries Li-ion) et son fonctionnement est extrêmement économique, sa consommation étant inférieure à 1,2 kWh pour 100 km, soit moins de 1,50 euro pour 1 000 km parcourus (au prix français de l'électricité, inférieur en Chine). Les deux-roues (en général) s'adaptent bien aux villes d'aujourd'hui, car au-delà de la pollution locale engendrée par la combustion des carburants, ils sont une réponse à la raréfaction de l'espace public et aux congestions de trafic ou de stationnement qui en résultent.
L'achat d'un EB est le signe d'une élévation sociale pour des Chinois qui pratiquent essentiellement la marche à pied ou le vélo - ces deux modes de déplacement concernant encore près de 90 % de la population. Même si les sondages indiquent que les deux-roues motorisés, de préférence de grosse cylindrée, restent le rêve de nombreux Chinois, ce très impressionnant développement de l'EB montre que l'électricité peut emprunter des voies imprévues dans le domaine de la mobilité. Il s'est accompagné de l'essor d'une industrie originale, avec de nombreux constructeurs fabriquant des composants modulaires.
Dans le prolongement de ces EB se développent en Chine des tricycles électriques, voire des quadricycles, de même que, dans les pays développés, certains constructeurs commencent à réfléchir à des ULV (ultra light vehicles) adaptés à la traction électrique et aux déplacements urbains
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la plupart des chinois ne pourront se payer une berline allemande , donc les autorités chinoises préfèrent produire et vendre chinois pour
toutes ces personnes .
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