Par Hervé Thélinge
- Président d'Energies et Avenir
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Hervé Thelinge est Président d’Energies et Avenir depuis avril 2007. Energies et Avenir est une association créée en 1991 et qui regroupe l’ensemble des professions de la filière du chauffage à eau chaude...
Trop de chauffage électrique direct ? Rééquilibrons le parc
Par Hervé Thélinge
- Président d'Energies et Avenir
mardi 02 juin 2009
La France a un penchant prononcé -excessif ?- pour le chauffage électrique direct. Un observatoire des émissions de CO2 des systèmes de chauffage serait un outil utile pour aller vers plus d'équilibre
Ce phénomène, unique à la France, implique chaque année une augmentation non négligeable de la consommation d’électricité due au développement du parc neuf. Cette consommation nouvelle se traduit par un besoin de puissance supplémentaire chaque année de l'ordre de 1 000 MW, soit les 2/3 d’une tranche nucléaire.
Par ailleurs, pour illustrer les conséquences de cette situation purement française, on notera qu'une baisse d’un degré de la température extérieure entraîne aujourd’hui une augmentation instantanée de la puissance appelée de 2 100 MW; ce qui explique pour l'essentiel les nombreux commentaires de la presse sur les pics d'appel de puissance totale de plus de 92 000 MW constatés cet hiver. La valeur de ces pics a, quant à elle, augmenté de plus de 10% depuis 2001 et poursuivra inexorablement sa croissance avec le développement du chauffage électrique direct dans les bâtiments. Pourtant, l’appareil français de production d’électricité basé sur le nucléaire ne suffit pas à répondre à ces pointes et rend obligatoire le recours à l’importation ou à d’autres moyens de production. C’est ainsi que des centrales thermiques plus émettrices en CO2 sont utilisées ou réactivées afin de répondre à la consommation en période de chauffage.
Dans la ligne du Grenelle, il parait donc nécessaire d’évaluer l’impact potentiel du développement non maîtrisé du chauffage électrique direct mais également l’impact potentiel des autres énergies disponibles. Compte tenu de différentes positions connues à ce jour, quelquefois contradictoires, quant au contenu carbone des énergies utilisées pour le chauffage des bâtiments, la création d’un indicateur objectif apparaît indispensable. Ainsi, Energies et Avenir appelle à la mise en place d’un Observatoire officiel des émissions de CO2 qui assurerait ce suivi. Le chiffrage, établi pour chaque énergie et actualisé, permettrait d’orienter et d’asseoir sur des bases impartiales et équitables les mesures législatives et réglementaires visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre mais également les décisions et comportements des propriétaires et occupants des bâtiments.
Les professionnels du chauffage durable appellent donc à une prise de conscience et à une réflexion commune face à l’enjeu que représente le rééquilibrage entre les différents systèmes de chauffage et les solutions énergétiques.
Hervé Thelinge, Président d’Energies et Avenir
Voir le dossier de "la chaîne Energie" sur le chauffage électrique
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1) en lisant l'article, on a l'impression que le développement du chauffage électrique est un phénomène mystérieux qui se produirait pour ainsi dire tout seul. Il faut dire et redire que ce phénomène est VOLONTAIREMENT mis en oeuvre depuis des décennies par EDF et les autorités françaises, pour "justifier" le nucléaire. C'est un écoeurant business aussi cynique qu'anti-écologique...
2) Non seulement des centrales thermiques sont mises en service pour alimenter ces millions de chauffages électriques, mais la France est aussi contrainte d'IMPORTER d'immenses quantités d'électricité, en particulier d'Allemagne, laquelle est exportatrice nette vers la France depuis 5 ans. En 2008, tous les records ont été battus : l'Allemagne a exporté 12,4 TWh vers la France. Corollaire : ceux qui prétendent que "l'Allemagne sort du nucléaire en achetant l'électricité nucléaire française" sont des menteurs ou des ignorants...
En ce qui concerne l'article, le chauffage électrique est-il uniquement alimenté par "l'électricité de pointe"? N'est ce pas un minimum prévisible en fonction de la température? Par ailleurs, l'alternative principale est de se chauffer au gaz. Est-ce rentable en matière d'émission CO2? Il y a effectivement un vrai modèle à construire sur la place qu'occupe le chauffage dans l'électricité et les émissions CO2 mais dans tous les cas, ce ne sera pas uniquement de la "pointe" ou uniquement de l'électricité de "base".
Cette responsabilisation du consommateur supprime le besoin d'un observatoire supplémentaire pour le CO2 "électrique", puisqu'elle éroderait les pics.
Si l'après-Kyoto supprime l'usine à gaz des marchés de quotas d'émissions et instaure une taxe carbone universelle, avec comptabilité par taxe au carbone ajouté (TCA), sur tout le processus de production, alors chacun paiera la taxe carbone pour ce qu'il a fait émettre par tout ce qu'il consomme, électricit