Par Antoine Jay
- Ingénieur
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Antoine Jay est un jeune ingénieur civil des Mines de Saint-Etienne diplômé en 2010 spécialisé en énergies.Il a eu l'occasion de travailler notamment au Japon et pour des grandes entreprises françaises...
Japon: «L’économie de partage» devient à la mode
Par Antoine Jay
- Ingénieur
jeudi 16 décembre 2010
En prenant place à la conférence internationale de Yokohama sur les villes Eco² parmi les membres de la Banque Mondiale et des responsables économiques japonais, je ne m’attendais certainement pas à entendre parler de communautés intelligentes, de partage et de co-création…
Voici un résumé de leur témoignage (Leur article complet sur leur site Green Energies World)
Eco² Cities : Ecological Cities as Economic Cities est une initiative lancée l'année dernière par la Banque Mondiale dans le but d'aider les villes des pays en développement à atteindre une pérennité économique et écologique.
C'est dans ce cadre qu'un responsable du ministère japonais de l'économie (METI), M. Shinsuke Ito, directeur adjoint du « bureau de promotion des infrastructures et des systèmes avancés », est venu présenter les premiers résultats d'un « Working Group 2050 », chargé de rechercher des solutions pour diminuer de 50% les émissions de dioxyde de carbone au niveau mondial et de 60 à 80% au Japon tout en augmentant la qualité de vie des citoyens.
Sa solution miracle: l'économie du partage, dont l'essence est de passer d'une logique de production et de possession, dans laquelle chaque individu possède l'ensemble des biens de consommation, à une logique d'usage.
Wikipedia, Linux, les dispositifs de gestion concertée des besoins en eaux ou encore les systèmes de covoiturage, sont autant d'exemples concrets de ce concept qui devient très tendance. Principal avantage : sortir de la culture du « tout-jetable » et restaurer la connectivité entre les individus.
Parallèlement à l'économie de partage, la société de co-création. En clair, les meilleures idées naissent dans la coopération plutôt que dans les seules têtes des « professionnels » (politiques, chercheurs, bureaucrates, ...). Cela revient finalement à « horizontaliser » les relations, que ce soit entre le gouvernement, les entreprises et les citoyens, mais également entre les pays les plus industrialisés et les pays en développement.
Pour des "communautés intelligentes"
Pour mettre en application ces deux concepts, Shinsuke Ito prône l'installation de «communautés intelligentes », conçues à l'échelle d'un voisinage ou d'un quartier et dont l'idée est déjà testée dans quelques villes japonaises.
Le principe de ces communautés est de créer des espaces partagés afin d'optimiser les ressources de la zone habitée et d'améliorer la communication entre ses habitants. Partage de la nature environnante et des lieux de vie communs ; partage d'équipements, de voitures, d'électroménager, d'outils, pour maximiser leur utilisation ; et bien sûr partage de l'énergie.
Cette organisation serait soutenue par la création d'un centre névralgique, regroupant la gestion de l'énergie, de l'eau ou encore des déchets du voisinage. Des projets de ce type ont déjà vu le jour dans certaines villes japonaises comme Yokohama, Kita-Kyushu ou encore Toyota, avec des premiers résultats très prometteurs.
Un représentant de la Banque mondiale a posé la question que beucoup avaient sur les lèvres : "Ces solutions ne sont-elles pas en contradiction directe avec le fonctionnement actuel de notre société basé sur les principes du capitalisme? ». Shinzuke Ito a répondu: il ne s'agit pas de supprimer la propriété individuelle et de créer des communautés de biens, mais plutôt de partager l'utilisation de ces biens.
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