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Antoine Jay est un jeune ingénieur civil des Mines de Saint-Etienne diplômé en 2010 spécialisé en énergies.Il a eu l'occasion de travailler notamment au Japon et pour des grandes entreprises françaises...

Hong Kong: l'étroitesse du territoire gêne les énergies renouvelables


mercredi 01 décembre 2010

Deux jeunes diplômés ont pris l’initiative de faire un tour du monde des énergies renouvelables (Chine, Japon, Australie, Amérique du sud… ). A Hong Kong, ils ont étudié le problème de la «densité énergétique».


«La Chaine Energie» encourage l'expression des jeunes sur les problèmes énergétiques. Témoin: le concours « Génération énergies » qui en est à sa troisième édition, et auxquels les étudiants sont invités à s'inscrire d'ici le 4 février.

Ici, c'est l'initiative de deux jeunes ingénieurs tout frais sortis de l'école des Mines de Saint-Etienne. que nous saluons: Antoine Jay et Benoit Roux ont entrepris le "tour du monde des énergies renouvelables" du 29 septembre 2010 au 22 janvier 2011. L'idée: visiter différents pays (Chine, Japon, Australie, Argentine, Brésil, Mexique) pour étudier des projets innovants d'énergies renouvelables.

Leur voyage peut-être suivi sur leur site Green Energies World. L'étude s'articule autour d'un cahier des charges et une grille d'analyse stricts rédigés en association avec Christian Brodhag (www.brodhag.org) et Constant Delatte (www.cieo.fr).
 
Voici un extrait de leur étude sur Hong-Kong. Le texte intégral, avec les sources et références, peut être lu ici.
 
Rétrocédé à la Chine en 1997, Hong Kong a une densité moyenne de 6357 habitants/km², celle-ci atteignant 200 000 habitants/km² dans certains quartiers du centre (la plus importante au monde). Les « Nouveaux Territoires », annexés à la ville au cours du XIXe siècle ne sont que très peu urbanisés car protégés de façon drastique par le ministère hongkongais de l'agriculture qui refuse toute nouvelle infrastructure, y compris s'il s'agit de projets d'énergies renouvelables soutenus par d'autres institutions gouvernementales.
Au total, la surface par habitant est très faible comparée à la consommation d'énergie (6400 kWh par an et par habitant).
 
 Cette situation a entrainé un recours massif aux énergies fossiles. Le mix énergétique actuel pour la production d'électricité est ainsi composé à 54% de charbon et à 23% de gaz naturel. La centrale nucléaire de la baie de Daya (Chine continentale) fournit également 23% de l'électricité consommée à Hong Kong alors que les énergies renouvelables n'en représentent aujourd'hui qu'entre  0,5 et 1% ...

Pour l'instant, la majorité de l'électricité consommée à Hong Kong est produite en Chine continentale dans la région de Shenzhen, qui jouit du statut de zone économique spéciale et se développe donc rapidement. Mais la demande en électricité augmente de manière significative et des tensions apparaissent entre Hong Kong et Shenzhen. L'électricité importée de Chine n'est plus aussi abordable.
 
Une consultation des citoyens

Trouver de nouvelles sources d'énergie bon marché devient donc une nouvelle priorité pour Hong Kong. Le gouvernement hongkongais se dit en outre décidé à mener une politique visant la réduction des émissions de GES. A ce titre, une consultation de trois mois a été lancée le 10 septembre 2010 sur la « stratégie par rapport au changement climatique » [10]. De nombreuses mesures sont proposées aux hongkongais. L'objectif global est une diminution de 19 à 33% des émissions de GES.
 
Les mesures proposées pour atteindre cet objectif comprennent par exemple un plus grand recours à l'énergie nucléaire (objectif de 50% de l'électricité consommée en 2020 contre 23% aujourd'hui) aux dépens du charbon dont Hong Kong espère pouvoir se passer d'ici 2030. L'énergie nucléaire serait produite en Chine continentale, mais avec les problèmes de concurrence énergétique évoqués précédemment.
 
Concernant la production d'électricité, l'utilisation des déchets sera également mis en avant avec la construction de trois usines (fermentation et gazéification) qui devraient produire 2% de l'électricité consommée en 2020. Deux fermes éoliennes off-shore sont en projet et fourniraient entre 1 et 2% de l'électricité d'ici 2020.
 
Le solaire ne fait pas l'objet de mesures particulières. En effet, même si Hong Kong jouit d'un très bon ensoleillement, le solaire souffre de nombreux défauts à Hong Kong. Il n'y a pas de notion de propriété à Hong Kong, tout terrain est en réalité loué par l'Etat qui a adopté des mesures très strictes de protection des espaces naturels. Il est donc pratiquement impossible de mettre en place des centrales solaires au sol. Quant à l'installation sur les toits des immeubles, la surface disponible étant très faible, la consommation n'est pas significative, ce qui est d'autant plus vrai que les panneaux solaires ne peuvent être installés que sur les plus hautes tours à cause des problèmes de réverbération.

Hong Kong ne possède aucune ressource exploitable en hydroélectricité ou en géothermie.

La meilleure énergie, celle qu'on ne consomme pas

Une autre mesure importante défendue par la consultation est la régulation stricte des consommations d'énergie à la fois domestiques et industrielles, ainsi qu'une obligation de se soumettre à un audit énergétique tous les 5 ans pour tous les bâtiments.
 
Le climat hongkongais, particulièrement chaud et humide (température moyenne : 26°C ; humidité moyenne : 78% fait que l'air conditionné est un équipement de base et représente plus de 50% de l'énergie consommée par les bâtiments. De nombreuses économies d'énergie peuvent et doivent être faites à ce niveau. Plusieurs pistes sont à explorer : meilleur contrôle des températures, mise en place de normes plus sévères. Les mots-clés sont isolation, systèmes de climatisation collective produisant du froid avec une meilleure efficacité, systèmes combinés de production d'air froid et eau chaude avec l'utilisation en parallèle de solaire thermique, systèmes de climatisation étagée...

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Antoine Jay est un jeune ingénieur civil des Mines de Saint-Etienne diplômé en 2010 spécialisé en énergies.Il a eu l'occasion de travailler notamment au Japon et pour des grandes entreprises françaises...

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