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Marion Solletty, 25 ans, est issue dÂ’une double formation : diplômée de l’école Centrale Paris en 2008, elle poursuit actuellement ses études à lÂ’Institut d’Études Politiques de Paris en 5e année...

Microalgues : la marée verte emporte l’Amérique


mardi 20 avril 2010

Le développement de la filière des microalgues connait une accélération aux Etats-Unis. Un nouveau green business qui arrive dans la cour des grands.


Marion Solletty est arrivée 3ème au concours Génération Energies

Janvier 2010. Le petit monde des microalgues jubile : la nouvelle année est prometteuse. En décembre, le secrétaire d’Etat à l’Energie américain Steven Chu ouvre le bal : il annonce un financement de 54,5 millions pour Sapphire Energy. La société soutenue par Bill Gates veut développer un procédé de culture et de transformation de microalgues en biodiesel. Un mois plus tard, ce sont 44 millions qui sont annoncés pour un consortium travaillant sur la production de microalgues. En deux tours et quelques semaines, l’Etat américain a mis 100 millions sur la table : un investissement massif qui confirme l’essor du nouvel or vert. Le gouvernement américain a annoncé l’objectif de 160 milliards de litres par an pour la production de biocarburants d’ici à 2022 . Soit un marché potentiel près de 100 milliards de dollars au prix actuel du carburant aux Etats-Unis, à la portée des microalgues.

Un secteur en pleine expansion

Les investisseurs sont au rendez-vous: la multiplication des entreprises travaillant sur le sujet est significative. D’une en 2001, leur nombre est passé à 15 en 2006 et... 75 en 2009. Parmi les plus avancées, Solazyme a déjà réuni 76 millions de dollars en trois tours de table. Après 7 ans d’existence, la start-up est la première à être passée en phase de production et se lance sur plusieurs marchés. La société est appuyée par le puissant pétrolier Chevron. Son concurrent ExxonMobil s’est aussi lancé dans la course en finançant un programme de 300 millions de dollars de recherche sur les biocarburants algaux avec Synthétic Genomics. Tous présentent le biocarburant à base de microalgues comme l’alternative au pétrole la plus crédible dans les transports. Cible la plus prometteuse, le biokérosène algal a déjà été testé: en juin 2009, Boeing annonçait avoir fait voler des avionsavec un mélange contenant du biocarburant à base de micro-algues. Mais ce nouveau green-business n’est pas sans risque: en 2009 GreenFuel Tech, pionnière du secteur, s’est effondrée. La start-up, spin-off d’un laboratoire de recherche du MIT, avait pourtant levé 70 millions de dollars.

Des algues encore trop gourmandes

Le fort besoin de financement est un obstacle de taille pour les start-ups du secteur. Bob Metcalfe, associé de Polaris Venture Partners - qui a soutenu GreenFuel -, le dit lui-même: “les starts-ups de l’énergie se prêtent mal au capital risque”. Le financement nécessaire pour passer de la phase de développement en laboratoire à la production à grande échelle est énorme - notamment comparé aux starts-ups des technologies de l’information - et dépasse parfois la capacité des fonds. Un autre coup dur est intervenu quelques jours après l’annonce du secrétariat d’Etat à l’énergie. Dans une étude parue le journal Environmental Science and Technology, des chercheurs mettent en avant des résultats peu favorables à ce “biocarburant de troisième génération”. Les auteurs pointent du doigt des besoins très importants en énergie. La production pourrait selon eux aboutir à davantage d’émissions de CO2 qu’elle ne permet d’en capturer - l’un des gros atouts des microalgues sont leur capacité à fixer le CO2 en l’utilisant pour leur croissance.

Source de cette difficulté, la nécessité d’alimenter les algues en nutriments, dont la production demande beaucoup d’énergie. L’Algal Biomass Organization a dénoncé l’utilisation de données anciennes et aujourd’hui “périmées” - les besoins en nutriments peuvent par exemple être satisfaits par l’utilisation des eaux usées. Pour ne pas faire de vagues, le groupement professionnel a sifflé la fin des hostilités en proposant à l’équipe scientifique de réaliser conjointement une étude complémentaire.

Vous pourrez également retrouver les articles des neuf lauréats du Concours sur le Blog Energies & Environnement de Sia Conseil, ainsi que le témoignage de deux lauréats du concours sur le blog de RTE : www.audeladeslignes.com

2 commentaire(s)
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Commentaire par Laurent
mercredi 21 avril 2010 06:18
la France est en avance sur cette thématique. En effet, une start up française située sur l'île de La Réunion (wwww.bioalgostral.com) a eu l'ingénieuse idée de breveter la connection d'une station d'épuration à une unité de production microalgues afin de récupérer les nutriments nécessaires à cette production.
laisser les engrais traditionnels pour l'alimentation humaine et valoriser des déchets inexpoiltés en ressources...en voilà une bonne idée !!!
[2]
Commentaire par sage
mardi 04 mai 2010 12:40
ça c'est super ...beaucoup plus d'avenir que l'éolien industriel !
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