- Professeur à l'ESG Management School
Auteur
François LAFARGUE est professeur à l'ESG Management School.
La flambée des prix de l’énergie menace le modèle chinois
- Professeur à l'ESG Management School
jeudi 13 décembre 2012
La hausse des prix de l'énergie apparaît comme un grave danger pour le modèle de développement chinois. Cela au moment où les Etats-Unis sont en voie de relocaliser les entreprises sur leur territoire.
La dernière campagne électorale américaine a été marquée par de violentes polémiques à propos de la Chine, qualifiée sans nuance par le Républicain Mitt Romney de « tyrannie prospère ». Pourtant Xi Jinping arrive à la tête d'un pays dont l'évolution économique est incertaine.
Certes, sous les dix années de la présidence de Hu Jintao (2003-2013), le PIB a été multiplié par cinq, mais le modèle de développement qui a permis ce progrès semble révolu. La réussite commerciale de la Chine tient principalement à des salaires longtemps très faibles, un appareil de production capable de fabriquer en grande série et dans des délais courts et une énergie abondante et bon marché.
En 2003, le baril de pétrole sur le marché de Dubaï coûtait en moyenne quatre fois moins cher qu'en 2011. Ce prix pourrait constituer l'une des principales préoccupations des nouveaux dirigeants chinois. Naturellement, la hausse des cours pourrait freiner la croissance du marché automobile, qui montre déjà des signes de ralentissement. L'augmentation du coût de l'énergie réduit les marges de l'industrie chinoise, alors même que les salaires augmentent et que dans certains secteurs comme la fabrication de motos, les industriels indiens, comme Bajaj, constituent de sérieux concurrents, servis par des salaires plus faibles et une proximité géographique avec l'Afrique et l'Europe.
Mais le véritable danger est ailleurs. La hausse du prix du pétrole rend le transport maritime de plus en plus onéreux, l'indice Baltic Dry (qui est établi à partir des coûts de transport pratiqués sur les principales routes mondiales de transport de matières sèches, tels que les minerais, le charbon, les métaux, les céréales), a connu une augmentation de 40 % entre février et octobre 2012.
Aux États-Unis, la relocalisation des entreprises parties s'installer en Asie, n'est plus exceptionnelle. Le choix des chefs d'entreprises s'explique par l'appréciation du yuan, qui réduit l'écart entre les salaires des ouvriers qualifiés Américains et Chinois, la hausse du prix du carburant, mais aussi la modernisation des appareils de production en Amérique du Nord, de plus en plus robotisés. La mise en valeur des réserves de gaz de schiste permet également d'offrir aux industriels nord-américains des tarifs d'électricité très compétitifs.
Or, le marché américain est le deuxième débouché commercial de la Chine après l'Union européenne (avec une valeur de 325 Md$ de marchandises exportées en 2011). Un cours élevé du pétrole, pourrait donc faciliter les projets de réindustrialisation de l'Amérique, promis par Barack Obama comme Mitt Romney lors de la dernière campagne électorale.
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3 commentaire(s)
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Commentaire par irisyak
jeudi 13 décembre 2012 17:03
Un détail à souligner: Les chinois restent chinois. En effet un problème n'est jamais insurmontable et c'est souvent une opportunité. Ils ont compris tout l'intérêt des énergies nouvelles. La croissance de ces dernières ne laisse pas de doute. La seule inconnue c'est la puissance de la croissance des énergies nouvelles. Aujourd'hui cette valeur est très volatile et dépend chaque jour du gouvernement. Ils n'ont aucun problème en ce sens que la croissance de cette production reste très développée.
Attendons, ce grand pays a des ressources humaines étonnantes.
http://greengrowing.over-blog.com
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Commentaire par carl
jeudi 13 décembre 2012 17:50
ça menace surtout la France !!! et le pire c'est qu'on fait tout pour que ça augmente ...on est masochistes
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Commentaire par Gépé001
samedi 15 décembre 2012 08:10
Il faut raisonner en comparant le cout travail avec le prix de l'énergie.Si le rapport est grand(Europe),c'est du chomage;si le rapport est faible(Chine),c'est la croissance.
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