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 - Professeur à l'ESG Management School

Auteur
François LAFARGUE est professeur à l'ESG Management School.

Guerre en Corée ? Les marchés pétroliers n'y croient pas


lundi 08 avril 2013

Généralement, les crises internationales, où qu'elles soient, font grimper les prix du pétrole. Ce n'est pas le cas avec la crise générée par la Corée du nord.


Voir le site RiskEnergy

Les menaces de la Corée du Nord ressortent-elles d'un coup de bluff ? Les prix du pétrole sont restés étonnamment stables depuis la fin du mois de mars, alors même que les discours agressifs de la Corée du Nord commencent à inquiéter la communauté internationale.

Certes, la Corée du Nord contrairement à l'Iran ou à l'Irak n'a aucun rôle sur les marchés pétroliers mondiaux et n'est pas située dans une région stratégique pour le commerce des hydrocarbures. Il semblerait donc logique qu'un conflit entre la Corée du Nord et la Corée du Sud, aidée par les États-Unis ait moins de répercussions sur les marchés pétroliers qu'une intervention américaine contre l'Iran, ce qui pourrait expliquer la modération des prix du pétrole à Londres comme à New York.

Pourtant un conflit même limité en Asie aurait des conséquences graves sur une croissance économique mondiale déjà faible. Le caractère imprévisible de Pyongyang et sa capacité à endommager les infrastructures industrielles du Japon comme de la Corée du Sud devraient logiquement affoler les marchés internationaux.

Ces derniers sont très réactifs. Il faut remarquer qu'en 1999, lors de l'intervention euro-américaine contre le Kosovo, les prix du pétrole avaient connu une forte hausse, de l'ordre de 40 % au cours du mois de mars 1999. Alors même que là encore cette guerre n'avait pas lieu dans une région stratégique sur le plan énergétique et que l'issue du conflit était assez claire d'emblée.

Alors que peut-on déduire de la stabilité des prix du pétrole ? Sans doute que les agents économiques ne prennent pas au sérieux les rodomontades nord-coréennes, qui s'inscrivent davantage dans une lutte politique interne et les marchés sont sans doute conscients que l'Amérique a l'assurance que la Chine saura intervenir à temps pour circonvenir son encombrant allié.

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