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Auteur
Eloi Laurent est économiste à l’OFCE et enseignant à Sciences-po, Stanford University et au Collège des Hautes Etudes européennes. 

Sommet de Copenhague : le grand bluff


jeudi 18 juin 2009

On connait le dilemne du prisonnier : trois complices sont dans une cellule, ils auraient interêt à coopérer entre eux, mais chacun joue son propre jeu. Une application à Copenhague de la théorie des jeux


Article d' Éloi Laurent et Jacques Le Cacheux (OFCE,  Centre de recherche en économie de Sciences Po).
Lire l'article intégral.  

La partie qui se joue avant le sommet de Copenhague sur le climat (voir le compte à rebours) ressemble à s’y méprendre, depuis quelques mois, à un classique dilemme du prisonnier : les États-nations auraient tout intérêt à coopérer pour éviter le pire, mais l’attrait de gains qu’ils croient pouvoir obtenir aux dépens des autres semble les pousser inexorablement vers la plus mauvaise des solutions pour tous.

Au centre de ce jeu se trouvent les trois plus grands émetteurs de gaz à effet de serre (GES) : la Chine, les États-Unis et l’Union européenne (en 2007, ils représentaient respectivement 21 %, 20 % et 14 % des émissions mondiales de GES, l’Inde et la Russie, les deux suivants, ne comptant que pour 4 % et 6 %). Si une seule de ces trois puissances se tenait à l’écart d’un éventuel accord à Copenhague, celui-ci serait privé de toute portée réelle.

Dans cette partie en triangle, un joueur aura l’avantage d’abattre ses cartes en dernier : la Chine. Cette position privilégiée découle de la responsabilité historique des pays développés dans le changement climatique, 77 % des émissions cumulées depuis le 18e siècle leur étant imputables (la Chine est responsable d’environ 7 % de ce total, soit dix fois moins). Qui plus est, près de la moitié de l’augmentation, de 2002 à 2007, de la part chinoise dans les émissions mondiales (de 14 % à 21 %) peut être attribuée aux exportations de biens manufacturés vers les pays développés et non à des sources intérieures.

La séquence idéale de négociation de Copenhague est donc la suivante : les États-Unis et l’Union européenne donnent l’exemple de politiques ambitieuses pour ouvrir la voie à un accord proche du consensus scientifique, fédèrent autour de cet accord les pays développés pour finalement convaincre la Chine et les pays émergents d’accepter un mode durable de développement économique garanti par des cibles contraignantes de réduction de GES.

C’est ici que les États-Unis et l’Union européenne sont tentés de bluffer, ce qui revient dans le contexte écologique mondial à jouer, au sens propre, avec le feu. Partenaires commerciaux majeurs l’un de l’autre également embourbés dans une récession vertigineuse, la tentation est grande pour eux d’interpréter à tort leur effort commun comme un jeu à somme nulle et de tenter de pousser leur avantage l’un au détriment de l’autre. D’autant qu’ils ont chacun des arguments convaincants à faire valoir : l’UE peut se prévaloir de sa position de leader mondial contre le
changement climatique pour relâcher son effort et exiger des États-Unis au moins une mise à niveau avant toute concession supplémentaire ; l’administration Obama peut se targuer de vouloir rompre avec l’aveuglement obscurantiste de l’administration Bush, et réclamer la mansuétude européenne dans un contexte politique intérieur fragilisé par les affrontements partisans et la multiplicité des chantiers engagés.

À six mois de Copenhague, cette configuration géopolitique se traduit par un grand bluff dont les conséquences pourraient s’avérer tout simplement catastrophiques. Avec le « paquet climaténergie », l’Union européenne a conclu en décembre dernier un accord passoire, très en retrait par rapport à ses ambitions du printemps 2007 et dont l’efficacité écologique paraît douteuse. L’administration Obama s’emploie de son côté à donner des gages idéologiques aux Républicains et des assurances économiques aux Démocrates qui, mis ensemble, rendent
irréaliste, voire virtuelle, la stratégie américaine de développement durable.

Or, il faudra plus que des transferts substantiels, financiers et technologiques pour convaincre la Chine de jouer le jeu de Copenhague : l’élément essentiel qui la fera basculer dans un développement durable profitable à toute la planète est la crédibilité des engagements américains et européens. 

À ce stade, cette crédibilité fait défaut.


5 commentaire(s)
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Commentaire par squalfrance1#tennis de table
mardi 06 octobre 2009 03:38
je suis un jeune de 26ans bientot 27ans maintenant je vais écrire j émet des réserves sur le nucléaire qui doit etre concordé puisque l humanité utilise lui meme l électricté dans le cerveau et donc la santé est liée a l electricité . le conformisme utilise le sport mais de la bonne manière non! on détruit des espaces pour avancer dans la violence donc utilisons la de la bonne manière sans violence pour préserver notre planète ce choix est le notre au fond de nous nous devons de préserver d aimer mais avec des limites fondamentales dans l utilisation de l espace les arbres comme les etres vivants sont prépondérants l humanité est menacée ne profanons pas ! préservons ! l opération commence a ce jour! nous devons tous y mettre des moyens memes financiers ! l electricité doit etre controllée et meme énormément les laboratoires doivent se développer tout doit etre étudiés et compris au sein des nations préservons la paix ! mais le grand problème est le fer mal recyclé ! car il est lié a l electricté ! le pétrole doit disparaitre pour moi ou doit etre très très limité les bus sont vides ! c fou! les énergies renouvelables n existe qu a condition de les controller de la bonne façon! l étude du terrain est capital afin de préserver nos ents nos arbres nos vies !n oublions pas que l océean et l eau sont la vie ! bleu est le nom de notre planète alors les moyens doivent etre infini sans économie c est mon point de vue car sans planète nous n aurons pas d économie pas d argent et nou
[2]
Commentaire par ABRAHAM BOJ
jeudi 03 décembre 2009 00:28
Bonjour
Le sommet de Copenhague ou le sommet du Pape BENOIT 16 qui a declenche l Apocalypse et veut se justifie. C est lui qui, le 11 mai drenier s est declare dieu a Jerusalem, declenchant l Apocalypse prophetise par Daniel et rappelee par Jesus dans Marc 13-14.C est lui l antichrist qui se cache derriere la religion et enseigne une fausse doctrine en associant l idolatrie a la religion.C est aussi appele les temps messianiques.Il n y a pas d accord qui peut regler le probleme et le pire reste a venir. C est bien lui qui opprime les pauvres .C est lui qui controle l O.N.U. la Prostituee que vous lisez dans l Apocalypse 17.
Aux medias, je dis: appelez les choses par leur propres noms. En rejettant la LOI de Dieu ,satan a mis le monde en danger .
le fils de l homme
[3]
Commentaire par matiba
samedi 05 décembre 2009 11:52
bonjour

je viens de me sentir un peu ridicule avec mes ampoules basses consomation alors que Mr OBAMA va envoyer 30000 soldats de plus en Afghanistan une bonne solution pour lutter contre le rechauffement climatique je n'ai donc plus besoin de faire des economies
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Commentaire par tira
jeudi 17 décembre 2009 09:25
Vaste fumisterie que l'environnement !!!! Du cinéma, et du mauvais cinéma. Ancien directeur d'un grand service lié à la protection de l'environnement, je constate tous les jours que cette MODE est devenue commerciale. Qui paye, toujours le même, la TAXE CARBONNE, c'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase; et cela a l'effet inverse sur mon comportement, maintenant je ne fait plus rien, je vais payer la taxe, par obligation, mais maintenant, le tri sélectif, les piles, les contraintes diverses, etc, C'EST TERMINE !!!
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Commentaire par omar
mardi 29 décembre 2009 22:15
les grandes pays sont les résponsable principaux de ce réchafemant climatique alors les solutions sont dans les mains de ces pays : sauver la planéte ou ... boom
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Eloi Laurent est économiste à l’OFCE et enseignant à Sciences-po, Stanford University et au Collège des Hautes Etudes européennes. 

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