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Par IRIS


COP21 : les prochaines étapes


mardi 20 octobre 2015

Alors qu'une nouvelle réunion préparatoire se tient cette semaine à Bonn, les éléments de la négociation de la COP21 se mettent en place. On connait les contributions de la plupart des Etats et les apports financiers se précisent. Mais il est encore difficile de faire un pronostic.


Le point de vue de Bastien Alex Voir le site de l'IRIS

Jusqu'à aujourd'hui, ce sont 146 pays qui ont déposé une contribution, l'ensemble regroupant environ 87% des émissions mondiales. La deadline était fixée au 1er octobre. Toutefois, les pays qui l'ont dépassée, comme l'Inde qui a remis sa contribution le 2 octobre à l'occasion de l'anniversaire de la naissance de Gandhi, devraient les voir comptabiliser.

La contribution de New Delhi, 3e émetteur mondial derrière la Chine et les Etats-Unis, était d'ailleurs très attendue. Qualifiée d'ambitieuse, elle repose principalement sur l'augmentation de la génération d'électricité à partir des énergies renouvelables, dont le pays veut porter la part de 30% aujourd'hui à 40% d'ici 2030, et sur une réduction de l'intensité carbone de son PIB (émissions par point de PIB) de 33 à 35 % d'ici 2030 par rapport à 2005. Cependant, le pays a pris soin de ne pas proposer d'objectifs de réduction d'émissions en tant que tels, attendant des garanties supplémentaires des pays développés. En effet, l'Inde demande plus de visibilité sur les fonds que débloqueront les pays du Nord à partir de 2020. Elle invoque la responsabilité historique de ces derniers dans la hausse des émissions et insiste sur la justice climatique et l'équité en défendant un comptage des émissions par habitant et non en valeur absolue, méthode qui, sans être totalement illégitime, l'avantagerait.

Le Brésil a également déposé une contribution ambitieuse (réduction de 37% des ses émissions d'ici 2025 par rapport à 2005), bien que la méthodologie de comptage et de contrôle des objectifs ne soit pas toujours très détaillée.

En revanche, les principaux pays de l'OPEP (Arabie Saoudite, Iran, Emirats arabes unis, Koweït, Nigeria, Qatar, Venezuela) n'ont pour leur part pas déposé de contributions.

Les prochaines étapes

Le secrétariat de la Convention-Cadre des Nations unies sur le changement climatique (CCNUCC) va faire la synthèse de l'ensemble des contributions et produire un document qui servira de référence à Paris pour déterminer l'ampleur des efforts de chacun et les ajustements à effectuer pour répartir « équitablement » le fardeau.

Le contexte est plutôt positif : les contributions sont nombreuses, le volume du brouillon de l'accord se réduit, la mobilisation citoyenne se fait toujours plus forte autour de ces enjeux. Toutefois, cela n'écarte absolument pas la possibilité d'une confrontation très marquée lorsqu'il faudra répartir l'effort de réduction restant, qui sera considérable. En effet, les ONG qui effectuent régulièrement le bilan des contributions, comme Climate Action Tracker, nous placent pour l'heure sur une trajectoire de 2,7°C, bien loin des 2 voire 1,5°C que s'est fixé comme objectif la communauté internationale.

Les vieilles divisions entre Nord et Sud, la Chine et l'Inde ralliant l'ensemble des pays à leur cause en cas de manque d'engagement des pays développés sur les questions de financement, pourraient ressurgir à la moindre incartade. La dernière session de préparation des négociations qui se tient à Bonn promet d'être décisive, tout comme les ultimes rendez-vous, notamment la « pré-COP » qu'organisera la France du 8 au 10 novembre, sorte de répétition générale pour tenter de désamorcer les tensions et de prévenir les affrontements au moment des négociations de décembre.

Pronostic difficile

Pour l'instant, il reste difficile de savoir quel sera véritablement le contrat que devront honorer les différentes parties, sachant que des sanctions en cas de non-respect sont très probablement à exclure. De plus, des interrogations persistent sur les financements après 2020, bien qu'un récent rapport de l'OCDE remis début octobre ait estimé à 61,8 milliards de dollars les promesses de dons et financements publics bilatéraux issus des banques de développements destinés à l'adaptation au changement climatique. Ajouté aux 10,2 milliards du Fonds vert pour le climat, le total dépasse les 70 milliards et nous rapproche de l'objectif de 100 milliards pour 2020. Mais il faudra attendre les derniers rounds préparatoires pour espérer disposer d'éléments concrets sur ce sujet qui sera au centre des négociations.

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3 commentaire(s)
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Commentaire par Gépé
vendredi 23 octobre 2015 07:50
La justification d'une taxation de l'énergie, carbone et électricité, est "économique". Le climat n'est qu'un prétexte qui ne mobilise personne.
[2]
Commentaire par
mardi 03 novembre 2015 10:38
[3]
Commentaire par garcia
mardi 03 novembre 2015 10:42
ENERGIE NOUVELLE Lettre ouverte au Président de la République, à ses ministres dont la Ministre de l?écologie Madame Ségolène Royal et au Premier Ministre Monsieur Manuel Valls. Je lance un appel par l?intermédiaire de la presse pour pouvoir réaliser mon projet de produire l?énergie du futur sans aucune pollution et de dégradation de la planète Terre car il y a urgence en la matière . Alors la COP 21 en France c?est faire quoi ? J?ai adressé des messages électroniques à chacune de ces personnes et je n?ai reçu qu?une seule réponse, celle du cabinet de la Présidence. J?ai répondu, silence total. Preuve à l?appui j?ai gardé ces E-mails. Ceci dit, j?ai réalisé un petit groupe électrique bien entendu en petite production. Avec un vieux générateur, achats divers et matériel dont je disposais. Depuis deux ans et demi, j?ai travaillé avec acharnement sur mon projet (sans énergie sauf celle de l?humain au départ). Par mesure de sécurité j?ai tout démonté. Les documents ont été rédigés à la main : les calculs, les plans (dessins) ainsi que les photos que j?ai prises en dehors de mon ordinateur. De plus j?ai fait une petite vidéo sur une partie essentielle de mon invention. Donc pas de possibilités de piratage(s) ni de fouilles à mon domicile .Ceux-ci ont étés mis en lieu sûr. De toute façon cette invention est gravée dans ma tête Donc je résume Monsieur le Président de la République, je désire trouver avec votre aide un partenaire, groupe industriel ou mécène même à l?étranger pour
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