Auteur
Sorti de l'école Polytechnique en 1988, et
après des études au MIT, Stanislas de Vittorio a travaillé dans le secteur de
la défense. Il s'est ensuite intéressé au développement de l'internet et a fondé...
Voiture électrique: et si on parlait d’assurance?
mardi 12 octobre 2010
La voiture électrique arrive, on a beaucoup parlé de ses performances, de son impact écologique, des problèmes de charge de sa batterie. Mais on a peu parlé encore de son assurance, un sujet pourtant essentiel pour l'utilisateur.
On a beaucoup parlé de l'impact de cette révolution pour l'industrie automobile, et les infrastructures de production et de distribution d'électricité ; beaucoup moins de ses implications pour les assureurs.
Rappelons tout d'abord les rôles joués par l'assureur dans le domaine automobile. Ils sont multiples : tarification des risques, assistance, prévention.
Tarification : l'assureur met un prix face à un risque, afin que chaque conducteur paie une prime d'assurance proportionnelle au risque qu'il représente. Ce métier, qu'on appelle dans le jargon technique l'actuariat, consiste à modéliser la probabilité de chaque conducteur d'avoir un accident, responsable ou non, mais aussi d'évaluer le coût de réparation des véhicules. Certaines compagnies d'assurance disposent ainsi de centres techniques où elles évaluent le coût et le temps de réparation de chaque véhicule impliqué dans différents types d'accidents.
Assistance : le métier de l'assureur consiste à porter assistance aux clients victimes d'un accident ou d'une panne. En organisant la réparation du véhicule d'une part ; mais également en leur apportant les services tels que rapatriement, hébergement, remorquage etc... dont ils peuvent avoir besoin.
Prévention : en identifiant les facteurs de risque, qu'ils tiennent à des comportements humains où à l'ingénierie des véhicules, les assureurs encouragent conducteurs et constructeurs à modifier leurs pratiques. Ils ont ainsi joué un rôle essentiel dans la prise en compte de la sécurité en amont dans la conception des véhicules.
Comment ces divers métiers seront-ils donc impactés par la transition vers le véhicule électrique ?
Tarifs déjà favorables pour les hybrides
Il est important de rappeler ici que les assureurs se sont mobilisés très tôt en faveur des véhicules non polluants. La MAAF, la MACIF, la MAIF ou encore le Crédit Agricole appliquent des tarifs préférentiels aux véhicules peu polluants : par le biais d'un rabais spécial de 10 à 30% pour la MACIF pour les véhicules propres et sûrs ; par le biais d'une réduction spéciale de 100 Euros « Pur Bonus Auto » pour la MAAF, et d'un bon « éco-énergie » pour la MAIF.
Plus généralement, une étude menée par Assurland.com a montré que les assureurs tarifaient les véhicules hybrides à un prix inférieur à un véhicule équivalent à propulsion classique. Par exemple, la Toyota AURIS hybride coûte 262 Euros à assurer en tous risques contre 280 Euros pour le modèle diesel, alors même que le modèle hybride coûte plus cher et que, à modèles équivalents, il existe une corrélation forte entre prime d'assurance et valeur à neuf du véhicule. La tarification des véhicules entièrement électriques n'est pas encore connue. Mais il y a fort à parier que la politique de tarifs favorables en faveur des hybrides sera poursuivie, voire renforcée pour les véhicules électriques.
Reste à savoir si cette tarification favorable sera validée par les statistiques. Dit autrement, les conducteurs de véhicules électriques auront-ils moins d'accidents moins coûteux que les conducteurs de voitures classiques ? La composante la plus onéreuse des véhicules électriques est la batterie, souvent localisée sous le véhicule. Sera-t-elle ou non fréquemment endommagée lors d'accidents ? Il n'y a pas encore de données fiables à ce sujet.
En panne d'électricité au bord de la route
Et qui seront les premiers acheteurs de véhicules électriques ? Des personnes soucieuses de l'environnement et conduisant leurs véhicules avec modération, ou des passionnés d'automobile utilisant pleinement la capacité des véhicules électriques à accélérer rapidement ? De la réponse à ces questions dépend l'évolution future des primes d'assurance pour les véhicules électriques.
Enfin, les assureurs auront un rôle particulier à jouer dans le domaine de l'assistance. Comme toute technologie radicalement nouvelle, les voitures électriques rencontreront sans doute quelques problèmes de jeunesse. Leur autonomie encore limitée et les temps de recharge encore long (de l'ordre de trois heures) pourraient conduire un nombre important de conducteurs à se retrouver en panne d'électricité au bord de la route. Pour répondre à ce besoin, la MACIF vient de créer une option « assistance électrique 0 Km » incluant un dépannage en cas de panne d'énergie électrique, même à proximité de chez soi. Il y a fort à parier que ce genre d'initiatives va se multiplier dans les années à venir.
Innovation radicale, le véhicule électrique l'est également pour les assureurs. C'est au vu de l'évolution des besoins des assurés et de leurs comportements que les assureurs adapteront leurs produits et services. En ce qui concerne les véhicules électriques, le monde de l'assurance apprendra en marchant.
Voir le site d'Assurland
Plus d'actualités
-
25/11/15
Feu vert pour les téléphériques urbains
-
13/11/15
"The Immortus", la voiture "tout solaire"
-
15/10/15
Jusqu'à 30 % de voitures électriques en 2030
-
18/09/15
Voitures électriques : la réponse des constructeurs allemands à l'offensive de Tesla
-
11/09/15
Le marché de la voiture électrique franchit les 10 000 immatriculations
1 commentaire(s)
[1]
Commentaire par mutuelle familiale
vendredi 12 novembre 2010 00:41
C'est une très bonne chose que les compagnies d'assurance cherchent à encourager les possesseurs de voitures écologiques! Déjà que ces dernières sont plus chères à l'achat.
Signaler un contenu abusif