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Autolib ? Pas d'accord avec le projet Delanoë


mercredi 08 avril 2009

L'association La Voiture Autrement est pour le développement massif de l'autopartage mais n'approuve pas le projet parisien d'Autolib. Pourquoi ?


Bertrand Delanöe a annoncé en 2008 la mise en place d'un système de voitures électriques en libre service sur le modèle de Vélib'. 4000 voitures et 1400 points d'arrêts sont attendus d'ici 2011 à Paris et dans plusieurs communes proches.

Cette annonce pose un certain nombre de questions.
On peut d'abord douter de la capacité des constructeurs automobiles à répondre aux exigences imposées par le système (voitures disponibles 24h/24). Leur manque d'anticipation et d'investissement dans les motorisations du futur se payent aujourd'hui alors que l'industrie automobile est en crise ! Et c'est l'Etat qui doit venir à la rescousse !

Surtout, c'est le concept de one-way mis en avant qui nous dérange. Dans un service d'autopartage classique, la voiture doit être reposée à la station de départ. Le modèle parisien (aussi appelé Autolib) repose lui sur le même principe que les vélos en libre service. On prend une voiture dans une station et on la dépose dans la station de son choix.

Les effets pervers de ce système sont nombreux :
- il faut 3 fois plus de stations que de voitures : autant d'espace à trouver et d'argent gaspillé !
- pour fonctionner, le système nécessite une logistique complexe. Il engendre des déplacements en voitures inutiles liés au rééquilibrage des stations
- la voiture vient concurrencer les transports collectifs et les modes doux. Pourquoi prendrais-je les transports en commun alors même qu'une voiture m'attend en bas de chez moi et que je peux la garer facilement ?!
- Alors que 50% des parisiens n'ont pas de voiture et vivent très bien sans, on va leur en redonner une ! Soit au final, une augmentation des trajets en voiture !

Bref, le projet d'Autolib Paris ne répond pas aux besoins des citoyens qui recherchent un usage de la voiture seulement lorsqu'elle s'avère indispensable (transports d'objets en combrants, utilisation la nuit ou en dehors de la zone de desserte performante des transports collectifs). Au contraire, en favorisant l'usage de a voiture, il va à l'encontre des objectifs des politiques de déplacements urbains (diminution de la pollution, décongestion automobile, amélioration du cadre de vie,...)

A Lyon, la question du one-way a été discutée et vite écartée pour les raisons évoquées ci-dessus. Espérons qu'à Paris, les élus suivront le même chemin en mettant de côté les considérations purement politiques.

Oui au développement massif de l'autopartage, Non au one-way

Le blog de La Voiture Autrement


3 commentaire(s)
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Commentaire par Hassan
mercredi 08 avril 2009 08:18
Peut-être, mais ce type de projets ne marchera que si l'utilisateur a le sentiment qu'il a un "service" nouveau. S'il s'agit de le punir et de le forcer à changer ses habitudes, il n'adhérera pas aux projets. Il y a toujours cette idée chez certains d'imposer des contraintes qui fait que beaucoup de projets échouent. C'est là que le Velib' a été performant : amener l'idée de liberté nouvelle, de commodité.
[2]
Commentaire par Verts de Nanterre
mercredi 08 avril 2009 18:57
Je rappelle pourquoi les élus verts de Nanterre s’opposent à Autolib.
Plusieurs points posent problème :Dans un premier temps, le bénéfice environnemental est très aléatoire. En effet, on annonce de belles économies de carbone avant même que le choix technologique des véhicules électriques soit retenu. Véhicules électriques dont on ne sait pas encore l’origine de fabrication, ni même la durée de vie, sans compter que chacun sait qu’une batterie de type Ion-Lithium par exemple, est quasiment in-recyclable. Ensuite, sur le principe même il y a une contradiction environnementale : si on se réfère au test de la ville de St-Quentin en Yvelines, mené d’octobre 1997 à juillet 99, ce fut un échec : Praxitèle, c’était le nom de « l’Autolib’ » de l’époque, n’avait pas permis de faire baisser le nombre de trajets domicile-travail vu que ceux-ci avaient été remplacés par des trajets domicile-travail en Praxitèle. Dès lors, des « Jockey » motorisés avaient été mis en place pour le déplacement des véhicules vides de station à station, avec leurs cortèges de nuisances et l’absurdité du système.
il y a des doutes également sur les finances : le prix prohibitif des stations (50 000 euros par station), le coût d’entretien des véhicules, qui risque d’être explosif si l’on compare aux 40% de Vélib’ détériorés depuis leur mise en service, etc
Texte complet sur
http://vertsnanterre.fr/2009/03/25/non-a-autolib-non-au-flou/#more-60
[3]
Commentaire par Adrien
jeudi 09 avril 2009 15:50
Pas la peine d'attendre le projet de Delanoë qui va prendre des années. Il y a des choses qui existent, soit par les grandes sociétés (Veolia), les loueurs de voitures ou des projets comme caisse-commune. Avancons, avancons. Voir www.caisse-commune.com
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