Par Brice Emonet
- Conseil en Management et Organisation
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Brice Emonet est Manager dans le secteur Energie & Utilities au sein du cabinet de conseil Magellan Consulting. Il dispose de plus de 5 ans d'expérience dans les secteurs gaziers,...
Les grands groupes s'intéressent enfin aux "réseaux intelligents"
Par Brice Emonet
- Conseil en Management et Organisation
lundi 04 octobre 2010
Les «smart grids» permettent la maîtrise de la demande d’énergie, l’atténuation des pics de consommation ou encore l’intégration des énergies de renouvelables. On en parle depuis longtemps, on entre enfin dans une phase concrète de leur développement.
Sans compter le géant américain de l'informatique Google qui souhaite également proposer des solutions en la matière et qui d'ailleurs mets d'ores et déjà à disposition une plateforme de surveillance de la consommation d'énergie pour les particuliers.
Cela tombe à point étant donné les investissements annoncés par les différents pays. La Chine se hisse au premier rang avec un investissement de 7,3 Milliards de $ en 2010, ce qui est un impératif pour ce pays qui devrait voir sa consommation d'énergie doubler dans le 10 prochaines années.
Les Etats Unis ne sont pas en reste avec leur plan de relance verte qui dispose cette année d'un budget de plus de 7Milliards de $ pour les smart grids.
La France quant à elle a prévu d'investir 265 millions de $ en 2010, principalement dans la phase d'expérimentation de déploiement du compteur Linky assuré par eRDF.
Tout ou presque reste à inventer
Ces réseaux devront répondre à plusieurs problématiques, que les réseaux électriques vieillissant ne peuvent pas supporter. Tout d'abord, en aval, il s'agit de fournir au consommateur une quantité d'informations lui permettant de mieux maîtriser activement sa consommation et de lui fournir des services de coupure de certains équipement et ainsi atténuer les pics de consommation.
En amont, les producteurs auront une connaissance beaucoup plus fine de la consommation de leurs clients et pourront adapter plus précisément, en temps réel, la charge de leurs centrales.
Toujours côté production, les gestionnaires de réseaux se heurtent actuellement au problème d'assimilation de la production d'énergie renouvelable, qui se veut décentralisée et intermittente (éolien, solaire, hydraulique...), dont les pics de production n'apparaissent pas forcément lors des pics de consommation. En reliant cette production de manière intelligente aux appareils de consommation, on pourrait très bien imaginer profiter de cette production pour recharger en masse et en temps réel les véhicules électriques pendant les périodes creuses.
Les « smart grids » constituent bel et bien un ensemble de technologies qu'il faut mettre en cohérence au service du marché de l'électricité. Les réseaux informatiques, les logiciels, les capteurs ou encore les compteurs intelligents sont autant d'éléments qui nécessitent des expertises de pointe et justifient la diversité des acteurs.
Il reste désormais à construire ce marché en nouant des partenariats entre les énergéticiens et les sociétés expertes en technologies de l'information, sous l'impulsion indispensable d'une volonté politique forte et avant-gardiste.
Avec à la clé, l'équilibre et la maîtrise en temps réel de la consommation d'électricité ainsi que la sûreté du réseau.
-La CNIL a peur d'un fichage.
Or ce système pourrait fort bien déclencher ma machine à laver en mon absence au moment où l'énergie est en effet abondante.
Ou au contraire avertir et découpler le chauffe-eau.
Mais il semble que la seule voie soit de taxer encore le "client"..
Paranoïa quand tu nous tiens...
La CNIL sera vigilante sur la sécurité des données des consommateurs, les réponses apportées me semblent fiables. D’un autre côté, savoir quels sont nos horaires de réveil, le moment où nous prenons une douche ou bien quand on utilise certains appareils (four, bouilloire, toaster…), quel est le risque ?? Utiliser un Smartphone avec un service de géolocalisation, une carte bleue, un pass transport ou une carte de télépéage est bien plus risqué, cela permet un réel traçage, et en dit long sur les habitudes de chacun.