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Ancien technicien agricole, qui travailla notamment au Sahel, puis agrégé d'histoire, directeur de collège, Rodrigue Coutouly anime le blog Fiscalité environnementale,...

De la crise économique à la crise écologique


mercredi 19 décembre 2012

La crise économique est toujours là et la reprise ne viendra pas. Car nous vivons une crise des ressources, notamment énergétiques, donc une crise écologique, à laquelle nous n'apportons pas les bonnes réponses.


 La grande majorité des économistes nous décrivent une crise financière ayant entraîné une crise des  dettes publiques.

Ils nous expliquent maintenant que la récession est devenue générale.Quand ils adoptent un point de vue microéconomique, ils décrivent des entreprises aux carnets de commandes vides, qui attendent le redémarrage en faisant le gros dos.

Alors, pourquoi cela ne repart-t-il pas? Pour le comprendre, il faut adopter le point de vue d'autres acteurs économiques.

Prenons un établissement public, un collège par exemple. Depuis six ans, les comptes de ces organismes sont fortement contraints par les coûts croissants du gaz, du fuel, de l'électricité et de l'eau. Ce que les agents comptables appellent le "chapitre viabilisation" prend une place de plus en plus démesurée (parfois 50 à 70%). Les budgets n'augmentant pas, c'est la part relative à la pédagogie qui ne fait que baisser. Cela a deux conséquences: l'enrichissement des grandes compagnies et des pays qui commercialisent ces ressources, la faiblesse croissante des entreprises souvent locales qui vendent des prestations de sorties pour les élèves et du matériel pédagogique.

Prenons un autre exemple: un jeune ménage qui a acheté ou loué un appartement ou une maison. La demande de logements et les tensions sur le marché immobilier ont entraîné une augmentation importante des prix depuis une quinzaine d'années. Désormais, le logement d'un ménage représente le tiers ou la moitié de son budget. Cette situation s'est aggravée avec l'augmentation des prix de l'énergie.

Cette part croissante du logement a obligé chaque ménage à faire des économies: elles se font sur les loisirs (vacances, restaurants, culture) et la consommation. Les entreprises locales qui vendent du loisir ou qui produisent et vendent des biens ne verront pas revenir des consommateurs dont les budgets sont fortement impactés durablement par le coût croissant des logements et de l'énergie.

Ces deux exemples peuvent être généralisés. Les entreprises - grandes et petites-, les administrations et les particuliers: tout le monde est confronté aux coûts croissants de ces ressources.

En impactant les budgets de chaque acteur économique, l'augmentation du prix des ressources interdit toute reprise économique conséquente. Elle plombe durablement les possibilités d'investissements, la capacité à consommer et entraîne augmentation des impôts et perte de confiance sur l'avenir.

Il n'y a aucune raison que ces phénomènes s'arrêtent, il n'y a pas à rechercher de reprise dans ces secteurs. L'augmentation des prix de l'immobilier et de l'énergie sont des phénomènes durables. Cela s'est fait brutalement et cela va durer longtemps car, globalement, l'offre de ces biens ne peut plus répondre à la demande.

Le phénomène doit être appréhendé d'une manière globale. Les ressources nécessaires au fonctionnement d'une économie -les terrains constructibles, les hydrocarbures, l'eau potable, ... - sont de plus en plus rares. La tension entre une demande croissante et une offre stable ou déclinante ne cesse de croître.

Les processus en cours proviennent donc d'une crise qu'il faut qualifier d'écologique. Cette crise trouve ses racines dans l'insuffisance croissante et durable des ressources nécessaires au fonctionnement d'une économie.

Il s'agit d'une crise durable des ressources nécessaires au fonctionnement d'une économie développée. Il s'agit d'une crise d'un genre nouveau qu'il faut appeler crise écologique.
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5 commentaire(s)
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Commentaire par MindFields
mercredi 19 décembre 2012 14:51
Et en taxant ces ressources pour qu'elles coûtent encore plus cher comme le préconise l'auteur de l'article sur son site, tout va s'arranger? Intéressant... Au lieu de vouloir faire du social, les écologistes feraient mieux d'admettre une bonne fois pour toutes que leurs solutions impliquent un appauvrissement généralisé et une dégradation de nos conditions de vie. Et qu'elles marcheraient mieux avec un ou deux milliards d'humains en moins (donc les allocs, le quotient familial, les crèches payées par la collectivité, à la trappe). Au moins ils seraient cohérents. Mais ils auraient beaucoup moins d'élus, c'est sûr.

[Réponse de l'auteur]
Ce n'est pas les solutions "écologistes" qui impliquent un appauvrissement généralisé, l'appauvrissement généralisé provient justement de la continuation des politiques actuelles qui s'appuient sur des ressources de plus en plus rares, et donc de plus en plus chers, comme le démontre mon article. Quand aux élus écolo, on s'en fiche, ce qui compte c'est de convaincre l'ensemble de la classe politique que nous allons dans le mur : les hydrocarbures coûtent chaque année plus de 60 milliards à la France et ce n'est pas fini , Vous avez regardé beaucoup trop rapidement mon site, en oubliant que je propose que ces taxations servent à financer l'indispensable transition. La caricature et le manichéisme facile ne servent à rien dans le monde complexe dans lequel nous devons vivre et trouver des solutions.
[2]
Commentaire par carl
mercredi 19 décembre 2012 19:54
je crois que l'écologie politique aujourd'hui n'est pas écologique ...elle est simplement axée contre le nucléaire ...On peut concevoir d'être contre le nucléaire car le risque zéro n'existe pas ...mais les solutions apportées sont fausses , inefficaces , coûteuses et perverses . Exemple : les éoliennes ...elles fonctionnent que ..on va dire 30 ou 40 % du temps pour produire 20 à 25 % grand maximum de leur puissance ..ça va coûter des dizaines de milliards aux abonnés EDF et plus on en mettra, plus il faudra construire de centrale thermique qui ont la qualité d'être souples ...mais qui ne manqueront pas d'émettre tjrs plus de co2 !!! si l'augmentation des prix est durable, il serait beaucoup plus positif de dépenser ces milliards à l'économie d'énergie , réduire le gaspillage et diminuer la consommation pour compenser ....! ...non ! moi je sais pas, mais j'ai l'impression qu'on va se retrouver coincés ...avec plus de tout taxes , charges , impots , énergie , moins de retraite etc etc ...que va t 'il rester pour faire de l'écologie vrai !!!?

[Réponse de l'auteur]
Le nucléaire est une réalité indispensable au mix énergétique français pour les décennies à venir. Mais il faudra bien, à terme, en sortir pour deux raisons: -les coûts cachés du nucléaire sont en train d'en révéler progressivement le véritable coût -les énergies renouvelables vont continuer de baisser: ce qui s'y opposent comme vous raisonnent avec des coûts d'hier. Cela ressemble assez aux discours anti-voiture du début du XXéme siècle qui affirmaient que la voiture n'avait aucun avenir en raison de son coût qui la réservait, à l'époque, aux plus fortunés.
[3]
Commentaire par grazer
mercredi 19 décembre 2012 22:22
Une crise de l'energie ,de son cout bien sur.Et la solution est l'énergie verte comme si elle ne coutait pas beaucoup plus cher que l'energie fossile ? C'est article est un article de propagande qui n'a aucune valeur objective .

[Réponse de l'auteur]
Je ne parle pas d'énergie, je parle de ressources, ce qui n'est pas la même chose. Et le problème n'est pas uniquement celui de l'énergie mais aussi d'autres ressources : terres constructibles, eau potable, etc... Objectivité? Vérité? Propagande? Il ne s'agit que de mots, bien loin de la réalité. Par contre, le coût croissant du logement ou de l'énergie une solide et réelle existence tangible, dont tout le monde souffre (sauf les plus riches).
[4]
Commentaire par Gépé001
jeudi 20 décembre 2012 07:29
Il faut comparer cout du travail et prix de l'énergie:le cout du travail augmente beaucoup plus vite que le cout de l'énergie et l'énergie humaine est considérablement plus chère que l'énergie physique.D'ailleurs le chomage augmente parce que le prix de l'énergie est trop bon marché;dissertez sur cette question!
[5]
Commentaire par carl
jeudi 20 décembre 2012 21:16
@ l'auteur , les voitures n'ont rien de comparables ...on les fait rouler quand on veut et il s'agit d'un outils de consommation !!!! les éoliennes industrielles sont des outils de production qui produisent au bon vouloir du vent et qui ont un rendement de 20 à 25 % de leur potentiel ....une usine avec un tel médiocre rendement et en sus aléatoire ne peut survivre longtemps ...a moins qu'elle ne soit soutenue pas des impôts et la collectivité ...mais c'est stupide et pas durable ...c'est énormément de temps et d'argent perdu . De plus les éoliennes industrielles sont extrémement dénaturantes.... nos dernières libertés ne sont elles pas dans les paysages source de rève et apaisement !!!? Attention ne vous trompez pas je suis pro ENR : hydrolique , solaire , géothermie , hydrolien , biogaz , isolation , etc etc ......et recherche et recherche . Croyez bien que l'écologie est essentiel pour moi mais je ne partage pas tout sur ce qui est qualifié d'écologique ou renouvelable ...il y a de mon point de vu , quelques faux, dont l'éolien industriel en France ...je précise . . Cordialement Quand à vous gépé001 en fait ce que vous voulez c'est qu'on retourne au moyen age ! charrette ,binette et calva pour la force .
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Ancien technicien agricole, qui travailla notamment au Sahel, puis agrégé d'histoire, directeur de collège, Rodrigue Coutouly anime le blog Fiscalité environnementale,...

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