Par David Mulhaupt
- Expert en photovoltaïque agricole
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David Mulhaupt est consultant dans le domaine du photovoltaïque agricole, animateur du réseau Luberonsolaire Militant du mouvement pro-photovoltaïque, il a été le coordinateur du "Livre Blanc et propositions...
Photovoltaïque : suivons l'exemple allemand
Par David Mulhaupt
- Expert en photovoltaïque agricole
mercredi 04 mai 2011
Pourquoi ce qui marche très bien en Allemagne est-il inapplicable dans une France pourtant plus ensoleillée ? Parce que le lobby nucléaire et le monopole d'EDF gardent le sujet à l'écart du contrôle démocratique.
Il n'est point besoin de calculs compliqués pour prouver le potentiel économique du photovoltaïque en France : en Allemagne, l'exploitant d'une toiture solaire de quelques centaines de m2 sera rémunéré à hauteur d'environ 30 cts d'€ pour chaque kWh injecté dans le réseau, et là-bas environ 10 fois plus de projets photovoltaïques voient le jour.
Peu de citoyens ayant les moyens d'investir quelques centaines de milliers d'€ par pur idéalisme, on peut légitimement admettre que ces installations sont rentables et bancables, ce qui suppose que le coût de revient de l'énergie produite est inférieur à 30 cts d'€/kWh. Or, il pleut beaucoup outre-Rhin et l'ensoleillement y est au moins de 30% inférieur à celui du sud de la France.
Un prix de revient inférieur à 20 centimes le kWh
La production d'une installation photovoltaïque étant directement proportionnelle à l'ensoleillement, on peut en déduire qu'il serait techniquement possible, au printemps 2011, de produire de l'électricité solaire à un coût de revient inférieur à 20 cts d'€ par kWh dans le sud de la France, sans même entrer dans des projets à échelle industrielle. Il suffirait pour cela d'utiliser le même matériel selon les mêmes procédés.
Ce chiffre est à comparer au coût des énergies non renouvelables pour le citoyen, lequel est composé :
a) du prix du kWh pour le client final actuellement pratiqué par EDF (environ 12 cts d'€/kWh) ;
b) d'augmentations à venir : des hausses d'environ 30 % sur les 5 prochaines années ont été maintes fois annoncées, puis démenties. Elles sont inévitables, ne serait-ce que dans le cadre de l'harmonisation européenne, pour la réintégration de coûts réalistes du démantèlement des centrales nucléaires, ou pour la mise en conformité du parc avec les mesures de sécurité qui seront prises à la suite de la catastrophe de Fukushima.
c) des coûts externalisés du nucléaire, à savoir la charge fiscale supportée par chaque citoyen (40 ans de subventions, risque d'accidents pris en charge par le contribuable car inassurable, stockage sécurisé des déchets. L'opacité est entretenue sur ce sujet mais une estimation de ce surcoût à 5 cts d'€/kWh semblerait très optimiste au vu des études chiffrées menées par des pays étrangers envisageant de se doter de l'outil nucléaire.
Si l'on s'en tient à cette estimation de 20 cts d'€ par kWh, la parité de coûts semble atteinte dans le sud de la France. Les grands groupes ne s'y trompent pas : quelques semaines seulement après Fukushima, l'OPA d'EDF visant à monter à 100% dans sa filiale EDF Energies Nouvelles et l'offre de Total sur 60% du fabricant de modules hautes performances Sunpower sont des signaux majeurs.
L'impossible choix de l'agriculteur
Mais le destin de cette activité éminemment décentralisée se joue surtout sur le terrain. A capacité d'endettement intacte, un agriculteur possédant un bâtiment bien exposé devrait aujourd'hui être en mesure de faire un choix d'entrepreneur : soit il se lance dans un investissement lourd pour être sûr de produire sa propre électricité à moins de 20 cts /kWh ; soit il reste dépendant d'un énergéticien et de l'Etat pour l'obtenir à un peu plus de 20 cts /kWh, avec ce que cela comporte d'aléas tarifaires sur 20 ans.
Aujourd'hui, cette hypothèse n'est guère envisageable : les complications administratives et autres distorsions de marché interdisent encore et toujours de mener des projets photovoltaïques véritablement efficaces en France.
L'artifice protectionniste de l' « intégration au bâti » occasionne un surcoût d'environ 20% et de nombreux problèmes techniques. Là où on boucle un projet de 1000 m2 en 3 mois en Allemagne, la qualité de service pitoyable du service réseau ERDF étale le même projet sur plus d'un an France. Et bien sûr, la campagne de dénigrement gouvernementale des derniers mois n'arrange rien.
Les grands axes d'un pilotage plus sain tiendraient pourtant en quelques phrases :
- reconquête du rôle régalien de l'Etat abandonné au groupe EDF et aux corps des X-mines ces dernières années,
- simplification radicale du dispositif et pilotage à partir des points de consensus nés de la concertation Charpin/Trinck, largement occultés dans le rapport éponyme.
- régionalisation des tarifs pour maîtriser les taux de retour sur investissement et éliminer ainsi les intermédiaires superflus et les spéculateurs,
- travail de fond sur l'accès au financement.
A priori, rien de cela n'arrivera tant que le lobby nucléaire et les profiteurs du monopole d'EDF réussiront à garder le sujet à l'écart du contrôle démocratique.
Faut-il rappeler qu'en Allemagne l'aube de la révolution énergétique a été le fait de communes reconquérant leur réseau électrique, et que la loi sur la priorité aux énergies renouvelables (loi EEG), avait pris soin d'écarter (du moins pour les premières années) les énergéticiens déjà en place du bénéfice de l'obligation d'achat ?
Lire l'article complet et le dossier de Nature et progrès sur le blog d'Ariane Vennin
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Nous avons en France un potentiel photovoltaïque phénoménal, complètement bloqué par le lobby EDF/Nucléaire.
Nous ne pouvons certes pas nous passer du nucléaire aujourd'hui, mais il temps de mettre les bouchées doubles pour basculer progressivement vers du renouvelable.
Il faut donc établir des contrôles pour valider chaque projet et en contre partie attribuer crédit d'impots et subventions ..ou pas . ...il nous faut une police de l'énergie !! ...il y a aussi cette histoire de revente a prix d'or a EDF qui est aussi trés malsain ....les gens mettent de l'argent dans le solaire pour faire du fric sur le dos des autres ...et ça c'est pas écologique . Il faut revoir tout cela . ...par contre toutes subventions et crédits d'impôts qui viseraient véritablement a économiser l'énergie ou a rendre les batiments autonomes en énergie ...pour leur propre consommations de façon majoritaire ...alors ça oui ça serait formidable et écologique .
Il y avait des moulins à vents autrefois et on peut penser que bien des gens ont dit que le paysage avait été détruit avec la disparition des moulins à vents.
Un enfant qui nait voit un paysage avec des éoliennes et le trouve beau.
Il n'y a donc pas de destruction si ce n'est une image en sorte d'icône.