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Léa-Sarah Goldstein, journaliste, collabore à "la chaîne Energie".Léa-Sarah Goldstein a 26 ans. Après une classe préparatoire de Lettres Supérieures au Lycée Paul Valéry de Paris, puis,...
Les biocarburants se portent bien, merci
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lundi 19 octobre 2009
L'Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Energie a publié son rapport sur les biocarburants de première génération. Il était très attendu. Mais il ne fait pas l'unanimité parmi les acteurs du secteur
Ce rapport, qui doit aider à la relecture du plan biocarburant français, n’a pas fait l’unanimité auprès des différents acteurs du secteur. Pourtant, pour analyser l’efficacité des agrocarburants (filières bioéthanol, filières biodiesel et huiles végétales pures), l’Ademe a croisé plusieurs facteurs : impact sur le réchauffement climatique, impact contribuant à l’épuisement des ressources non renouvelables et impact sur la santé humaine. Ces différents angles permettent d’observer l’intégralité du cycle de vie du carburant, depuis l’extraction des ressources (ou la production de la biomasse) jusqu’à la combustion de celui-ci dans les moteurs.
D’après Jean-Louis Bal, directeurs des énergies renouvelables à l’Ademe, les résultats seraient plutôt positifs : « La première conclusion que l'on peut tirer de cette étude est qu'en dehors des changements d'affectation des sols, les biocarburants utilisés en France représentent un intérêt en terme de consommation d'énergie et d'émissions de gaz à effet de serre à des degrés divers. »
Ainsi, la filière de production des biocarburants présentent des bilans énergétiques globalement plus favorables que ceux des énergies fossiles.
Les Esters se positionnent bien, leur rendement énergétique –calculé en fonction de leur utilité énergétique par rapport à l’énergie consommée pour leur production- varie entre 2,2 pour le colza et 4,2 pour les graisses et huiles usagées, et jusqu’à 5 pour la palme. Pour obtenir un rapport de grandeur, le rendement énergétique du diesel fossile est de 0,80.
Les Ethanols présentent par contre un bilan plus nuancé, leur rendement est en moyenne de 1,7, à l’exception de celui de la canne à sucre qui est de 5,5. Le problème des Ethanols réside dans ses étapes de transformations industrielles, pendant lesquelles il faut avoir recours aux énergies fossiles, surtout pour créer de l’ETBE (éthyl tertio butyl ether : incorporation de l'éthanol à l'essence). Pourtant, l’ETBE est l'agrocarburant le plus utilisé en France car son utilisation ne nécessite pas d’adaptation du véhicule. Il est aujourd’hui mélangé à l'essence SP 95 et SP 98 à hauteur de 15 %.
Concernant les émissions de CO2, la majorité des biocarburants rejettent de 20 à 40 grammes par mégajoule produit, soit un gain de 60 à 80% par rapport à un carburant conventionnel (96 à 100g/MJ).
Les éthanols sont, là aussi un peu moins avantageux puisqu’ils rejettent, en moyenne, de 50 à 60 grammes de CO2/Megajoule produits. Pourtant, l’agrocarburant qui a le meilleur bilan écologique est l’éthanol de canne à sucre, avec 90% d’émissions de GES en moins par rapport à l’essence et 80% d’économies d’énergie par rapport à la filière pétrole.
Ainsi, les agrocarburants, dans leur majorité, répondent aux objectifs européens actuels de réduction de 35 % de gaz à effet de serre et rentrent déjà dans les exigences de 50 % à l'horizon 2017.
Parallèlement à ces résultats, les pouvoirs publics mettent en avant l’augmentation de 71% des volumes d’agrocarburants distribués dans les stations essence. Un volume qui porte à 5,71% l’ensemble des biocarburants vendus dans le pays, un résultat tout proche des 6,25% fixés comme objectif 2010 par le gouvernement.
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