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Léa-Sarah Goldstein, journaliste, collabore à "la chaîne Energie".Léa-Sarah Goldstein a 26 ans. Après une classe préparatoire de Lettres Supérieures au Lycée Paul Valéry de Paris, puis,...
Eolien : affrontement au Mont Saint-Michel
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jeudi 24 septembre 2009
Cette image ne correspond pas à la réalité. Il s'agit d'un photomontage qui sert de bannière aux militants anti-éoliens qui organisent une "marche" samedi prochain dans la baie du Mont Saint-Michel.
catégoriquement l'implantation d'éoliennes près du Mont Saint-Michel, craignant que soient affectées les immenses perspectives qui caractérisent ce lieu classé au patrimoine mondial. Pourtant, si ce projet voit le jour les éoliennes les plus proches seront installées à 19 km du mont, et ne seront visibles à vue d'oeil, que d'un demi centimètre. (Voir un photomontage réalisée par un promoteur depuis la terrasse du Mont Saint-Michel)
En réaction à la marche organisée samedi, ONG, associations
et syndicats pro-éoliens* se sont réunis jeudi matin pour faire le point. Rencontré en marge de cette conférence de presse, André Antolini, Président du Syndicat des Energies Renouvelables, a accepté de répondre aux questions de la Chaîne Energie.
La Chaîne Energie : Vous avez pour objectif de développer le parc éolien français pour atteindre, d'ici à 2020, 20 000 mégawatts de production énergétique annuelle. Parviendrez-vous à atteindre cet objectif?
André Antolini (Syndicat des Energies Renouvelables) : Pour parvenir à produire 23% d'énergies renouvelables, ambition fixée par le Grenelle de l'environnement, la France ne pourra pas se passer de la contribution des 20 000 mégawatts d'énergie éolienne terrestre.
Cet objectif est aujourd'hui menacé par de nombreuses initiatives, comme l'initiative locale du Mont Saint-Michel, qui montre sur les documents qu'elle distribue, des éoliennes directement implantées sur ce site protégé. Ce qui reste au demeurant totalement faux et absurde. Aucune éolienne n'est à ce jour construite, et si c'était le cas un jour, elle seraient installées à 20 kilomètres du Mont. Ce genre de propagande a malheureusement un fort retentissement, et d'autant plus lorsqu'il est relayé par des personnalités importantes telles que Valery Giscard d'Estaing. Cela nous inquitète beaucoup. Ce qui menace notre pays aujourd'hui, ce n'est pas le fait de construire des éoliennes, mais l'éventualité de ne pas en construire assez.
Etes-vous malgré tout satisfait du niveau actuel de progression des implantations ?
La progression est trop lente, le nombre d'implantations a régressé de manière drastique en un an. D'un niveau de progression de 400 à 500 mégawatts au premier trimestre 2008, on est passé à 150 mégawatts par trimestre. A cause de cette baisse de production les objectifs initiaux de 21% d'énergie renouvelable pour 2010 sont hors d'atteinte: nous ne sommes que péniblement parvenus à 14%.
Comment l'expliquez-vous?
Par un blocage au niveau administratif. Il est très compliqué d'obtenir un permis de construire car les autorités ont annoncé l'arrivée de nouvelles mesures concernant l'implantation d'éoliennes. Ainsi, dans les services concernés, on préfère attendre leur mise en place pour en délivrer à nouveau. Sans compter les pressions locales...
Pensez-vous qu'une initiative telle que celle du Mont Saint-Michel pourrait faire basculer l'opinion publique?
Je ne pense pas qu'une seule opération médiatique puisse faire basculer l'opinion française, je crois que l'opinion française reste majoritairement favorable à l'éolien. Cependant, je ne comprend pas la volonté affichée de bloquer le développement de cette industrie dans notre pays. Il y a plus de 150 entreprises du domaine de l'éolien qui travaillent sur le sol français. Si les projets étaient mené à bien, ces entreprises constitueraient un gisement d'emploi considérable, comme c'est le cas dans beaucoup d'autres pays.
La fin de la taxe professionnelle pourrait-elle engendrer la fin des éoliennes?
Je ne pense pas. Des mécanisme pour compenser cette disparition vont être mis en place. Il est question d'instaurer une taxe spéciale pour les éolienne comme c'est le cas dans l'offshore.
L'offshore est d'ailleurs vendu comme l'avenir de l'éolien car il pourrait résoudre les problèmes d'intermittence (du courant) et de nuisances (sonores et visuelles). Pourtant, son coût, très élevé, a mené une société comme Shell à se retirer du projet London Array. Quelles sont les perspectives réelles d'implantation d'un parc offshore en France?
L'offshore coûte presque deux fois plus cher que l'éolien terrestre. On nous promet son développement alors qu'on refuse celui du terrestre pour des raisons de prix! C'est incompréhensible. Le prix de l'éolien offshore est de 150 euros le mégawatt tandis que celui de l'éolien terrestre est de 80 euros. Il faut être sérieux, même si l'offshore est une technologie prometteuse, attendons que la recherche nous permette d'implanter à moindre coût. Pour le moment, en France, il n'y a qu'un seul projet d'offshore de 100 mégawatts, qui n'a pas encore vu le jour...
Vous parliez, lors de la conférence de presse, de l'avantage du caractère décentralisé de la production énergétique des éoliennes. Ne pensez-vous pas que le solaire apporterait un solution plus efficace dans ce domaine ?
Ne nous méprenons pas. Je défends toutes les énergies renouvelables, mais je ne peux pas dire que le solaire peut remplacer l'éolien. Le projet du Grenelle c'est 5000 mégawatts de solaire, et, sachant que l'éolien produit deux fois plus que des panneaux photovoltaïques, les objectifs ne sont pas les mêmes. De toute manière, toutes les formes d'énergies renouvelables doivent être exploitées à plein régime.
* Greenpeace, WWF, Planète Eolienne, Helio, Cléo, Cler, Les Amis de la Terre, Réseau Action Climat, FEE et SER
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http://www.electron-economy.org/article-36475104.html
L'éolien n'est pas la panacée ! On le sait depuis des lustres ! Combien de temps faudra t-il au monde pour sortir des clichés, celui de l'Allemagne par exemple avec ces 27 % d'électricité nucléaire et ces 66% d'électricité au charbon !!!!
Il faut d'urgence, et en tout premier lieu, faire de la recherche et développement sur l'efficacité énergétique et dans les vraies énergies renouvelables.
Ce n'est qu'à cette condition, et celle-là seule, qu'on pourra espérer un jour "sortir du nucléaire"... Tout le reste n'est que green business pour boursicoteurs en manque d'idée.
A bon entendeur !
Les promoteurs éoliens étrangers s'en mettent plein les fouilles,
Bientôt ce sera au tour des promoteurs de centrales thermiques...
S'il vous plaît, chers journalistes, faites votre travail, enquêtez et informez réellement sur l'éolien !!! NON l'éolien ne diminuera pas les GES en France, il l'augmentera... Et au passage, nous n'aurons plus que nos yeux pour pleurer nos beaux paysages disparus
Pour commencer on devrait leur couper le courant, afin qu'ils assument les conséquences de leurs idées ...
C'est un beau montage On pourrait même imaginer la même chose sur l'Elysée ou le Château de Versailles et pourquoi pas au coeur de tous les bâtiments classés au patrimoine de l'humanité.Monsieur le Président nous avosn des idées pour le prochain Grenelle ou encore le sommet de Coppenhage ...