Participez aux débats sur l'énergie de demain

Energies marines : ne pas rêver...


lundi 27 juillet 2009

En mer tout est plus difficile : vagues, corrosion, tempêtes, sécurité... La gestion des sites des nouvelles énergies marines va nécessiter beaucoup de technologies et de savoir faire spécialisé


L’exploitation en mer des sources d’énergie a déjà son odyssée : celle des plateformes pétrolières, qui explorent de plus en plus de fonds de plus en plus profondément.
 
Le développement des nouvelles énergies marines -longuement évoqué au Grenelle de la mer-  implique d'apprendre à dompter de nouvelles forces et de nouveaux risques, avec la certitude qu’«en mer, tout est plus difficile». La force des vagues, la corrosion des embruns, les difficultés de l'entretien des technologies sur site, voire la piraterie, font de la mer un milieu hostile.
 
C’est conscient de ces contraintes qu’EDF Energies Nouvelles, la filiale de l’électricien historique spécialisée dans l’éolien et le solaire, et DCNS, leader européen des systèmes navals de défense, vient de signer un accord de coopération portant sur le développement et la réalisation en Europe de projets dans le domaine de l'énergie des vagues, de l'énergie des courants marins et de l'énergie thermique des mers.

DCNS, qui est la compagnie héritière des Arsenaux et donc constructeur des bâtiments militaires, a notamment mis dans la balance son expertise dans la maintenance des systèmes navals complexes.

L'énergie des vagues, qui selon le Conseil mondial de l'énergie pourrait couvrir 10% de la demande annuelle mondiale en électricité, est en ce sens emblématique. La technologie est loin d'être arrivée à maturité : tant la résistance des matériaux à la houle que l'entretien sur le site posent problème.

Le Pelamis, un «serpent de mer électrique» en acier doux qui se sert du mouvement ondulatoire des vagues pour produire de l'énergie, a connu dernièrement bien des aléas. Suite à la panne du mécanisme qui transforme l'énergie des vagues en électricité, les difficultés de l'entretien sur site n'ont pas laissé d'autre solution que de retirer le Pélamis de l'eau quelques mois après sa mise en service en septembre 2008 dans la première ferme à vagues commerciale au Portugal. Le professeur António Sarmento qui dirige le Centre de l'énergie des vagues à Lisbonne déclarait alors au magazine collaboratif Scitizen.com, non sans philosophie: «Il s'agit d'une technologie complexe, installée pour la première fois en mer. Nous devons accepter le fait que des difficultés surgissent».

Un autre serpent de mer, l'Anaconda, a lui récemment rencontré plus de succès au Royaume-Uni en misant sur un matériau peut-être plus apte à résister à l’usure marine. Pour son inventeur, le professeur Rod Rainey, parlant sur le blog Les énergies de la mer, «il était évident que le corps de tout dispositif devant séjourner et travailler en mer devait être en caoutchouc». Comme le caoutchouc ne subit pas l'effet de la corrosion dans l'eau de mer, l'Anaconda nécessite en effet moins de maintenance sur place.

Longtemps les réticences dues aux problèmes de raccordement au réseau terrestre et à l'entretien en mer des turbines ont également freiné le développement de l'éolien offshore, malgré ses multiples avantages. Construites en acier ou en béton, les éoliennes installées en pleine mer sont conçues pour résister à la force des vagues et du courant et à la corrosion par les embruns mais, selon l'ADEME, «le coût d’investissement offshore est le double de celui à terre».

Les mouvements de houle ou les vagues scelerates apparaissent évidemment comme un danger pour l’installation des éoliennes off-shore. Les technologies proposées le plus souvent prévoient une grande hélice de quelque 100m de diamètre, en haut d' un mât de 100m ou plus de hauteur, attaché au fond marin, ou à un ensemble de flotteurs semi immergés et accrochés au fond. Une nouvelle technologie envisage des éoliennes off-shore flottantes, de type Gerris, moins coûteuses et moins lourdes . Il s’agit d’un panneau de petites éoliennes, porté par des flotteurs de surface, et simplement ancré par un cable, qui s'oriente naturellement dans le vent. Cet ensemble est conçu pour résister à des vents de 200 km/h. et à des creux de plus de 12 m.


Sources :
- Dossier Energies Marines Renouvelables du Bulletin de l'Industrie Pétrolière de l'année 2009
- Wave energy: "There is a progression but with steps back from here and there"
- ANACONDA : succès des tests sur toute la vague
- EDF Energies Nouvelles et DCNS nouent un partenariat dans les énergies marines
1 commentaire(s)
[1]
Commentaire par Maxim
vendredi 21 août 2009 19:36
Le principal problème avec le projet pelamis au Portugal n'est pas technique, mais l'effondrement financier de Babcock and Brown, la compagnie propriétaire du projet (qui n'avait rien à voir avec le projet).

L'utilité allemand E.on ont acheté la dernière version de Pelamis
qui sera testé dans les îles Orcades en 2010
PARTICIPEZ !
Cet espace est le vôtre !
La chaîne Energie de LExpansion.com
vous ouvre ses colonnes. Partagez vos analyses !