- Associé Eurogroup Consulting
Auteur
Guillaume Bousson est associé d'Eurogroup Consulting en charge de l'énergie et du développement durable. Diplômé de l'Ecole Centrale Paris, il est membre fondateur du thinktank énergies Vista...
Energies marines: la France doit prendre le bon vent !
- Associé Eurogroup Consulting
lundi 04 avril 2011
Eolien off-shore, énergie des courants et des marées, chaleur de la mer: la France a un grand potentiel maritime. Mais il faut une vraie volonté politique.
Parmi elles, les énergies marines renouvelables sont particulièrement prometteuses. Elles se rangent dans plusieurs catégories : l'éolien posé, qui est entré dans une phase industrielle, l'éolien flottant, l'hydrolien qui capte la force cinétique des courants marins, l'énergie houlomotrice liée au déplacement de la surface de la mer sous l'action de la houle, et l'énergie thermique des mers, ces trois dernières en étant au stade expérimental.
Un fort potentiel énergétique
L'Association européenne des énergies marines (EU-OEA) a estimé que le potentiel de capacité installée des filières houlomotrice et hydrolienne pourrait être dans l'Union européenne 3,6 GW en 2020 (soit environ trois centrales nucléaires) mais atteindrait 188 GW en 2050.
En France, les centrales houlomotrices représentent un potentiel théorique de 400 TWh en France (à titre de comparaison, la consommation d'énergie française est de 500 TWh) et EDF estime qu'en l'état actuel de la technique, 40 TWh sont exploitables. (Source : Rapport Gisèle Gautier).
L'éolien offshore va bénéficier de l'expérience acquise dans l'éolien terrestre. Ainsi l'association européenne des énergies du vent (EWEA) estime qu'en Europe, à partir de 2025, l'éolien offshore va dépasser les capacités installées de l'éolien terrestre, pour atteindre 20 GW en 2035 pour l'offshore contre 10 GW pour le terrestre.
L'énergie thermique des mers (ETM), qui n'est pas intermittente, mais est limitée aux eaux tropicales, a pour sa part un potentiel considérable. Selon l'Ifremer, elle pourrait théoriquement produire, quand la technologie sera au point, 80.000 TWH/an !
La France a des atouts indéniables à exploiter. Potentiel en ressources naturelles, avec des côtes bien dotées en courants, potentiel éolien, richesses en eaux chaudes de l'Outre-mer. Potentiel de l'industrie française pour développer ces technologies, en s'appuyant sur les filières d'excellence déjà existantes : construction navale, parapétrolier, électrotechnique, développement de turbines... bref, un potentiel de présence sur toute la chaîne de valeur des technologies.
Le rôle de l'Etat
Les énergies marines représentent une occasion unique de diversifier et de renforcer des secteurs industriels - dont certains sont en reconversion - et de créer de nouveaux métiers « verts ». La France dispose enfin d'une communauté de chercheurs reconnus mondialement pour ses compétences et son rayonnement dans la recherche maritime, énergétique, ou pétrolière offshore. Ainsi, tenir une ambition forte pourrait générer près de 10.000 emplois en France dans les 10 ans dans le secteur des énergies marines.
La France cherche aujourd'hui à se mettre en situation de challenger ses concurrents, notamment la Grande Bretagne, qui bénéficie d'atouts similaires. Les filières anglaises et écossaises sont très bien structurées, avec un soutien fort de l'Etat et des régions. Rien que pour le financement de la recherche, le gouvernement britannique a mis sur la table 240 millions d'euros. Ces efforts placent la Grande-Bretagne en situation de leader européen.
Or l'exemple britannique prouve que sans un soutien massif, bien coordonné, fléché de manière pertinente, les énergies émergentes comme les énergies marines renouvelables -dont la plupart nécessitent des démonstrateurs et de fortes améliorations technologiques, ne peuvent passer au stade industriel de production électrique.
L'Etat français s'est montré volontariste pour développer les énergies marines renouvelables. Décidée au sommet de l'Etat, lors du discours du Président de la République au Havre en juillet 2009, la création et le soutien de la filière s'accompagne de fonds mis à disposition par le Fonds Stratégique d'Investissements. Les grands acteurs industriels français croient dans les potentialités des énergies marines renouvelables : un grand nombre d'entre eux sont engagés dans le projet France Energies Marines, qui postule au « Grand Emprunt » et qui a vocation à unir les forces de recherche et développement. Ce sont 6000 MW de capacités installées qui doivent être opérationnels en 2020.
Mais gare à ne pas commettre les erreurs de la filière photovoltaïque française, aujourd'hui engluée dans le moratoire et qui fait les frais d'une politique à la fois peu stable et qui n'a pas eu d'approche globale au démarrage.
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Ces machines géantes ..d'acier , béton , carbonne , huile graisses , terre rares n'ont aucun avenir dans la bande de nos 25 premiers km . le bilan emploi est dans ce cas trés discuté ...tout comme le bilan carbonne d'ailleurs !! ...sans parler des oiseaux migrateurs qui longent nos côtes !!!
Il faut une vraie volonté industrielle qui ne peut être confortée que par un engagement à long terme de l'état.
Coté financement de l'innovation, seuls des fonds spéciaux peuvent être utilisés, business angels et VC mais pas en early stage, il faut attendre le résultat des premiers protos, du moins en France.
Pour faire émerger une force vive Française, il faut créer un institut d'excellence de type "cluster" : C'est l'idée de la plateforme France énergie marine, qu'il faut continuer à promouvoir.
Dans un séminaire agrion tout récemment, une discussion avec le DG de WINDREICH AG permet d'éclairer l'avenir : tout dépendra des politiques d'investissement de l'état. L’Allemagne a investi des sommes importantes pour garantir que le projet de Bremerhaven se fasse, bien plus que le projet Français de 3GW sous forme d’AMI (dont le sort n’est pas fixé, l’état pouvant se rétracter du projet d’ci mi 2012).
- http://www.viadeo.com/hub/accueil/?containerId=00254h37oakjcpj
- http://energiesdelamer.blogspot.com/2011/02/la-noaa-lance-un-site-web-sur-letm.html
des évènements à ne pas manquer :
http://www.iea-oceans.org/events.asp?id=2
- http://www.all-energy.co.uk/
- http://www.oceans11ieeesantander.org/
- http://www2.greenpowerconferences.co.uk/EF/?sSubSystem=Prospectus&sEventCode=OP1106BE&sSessionID=0c98feaf0df5671e1a904429c59c7b73-2505130
- http://www2.greenpowerconferences.co.uk/EF/?sSubSystem=Prospectus&sEventCode=WE1107UK&sSessionID=0c98feaf0df5671e1a904429c59c7b73-2505132
- http://www2.greenpowerconferences.co.uk/EF/?sSubSystem=Prospectus&sEventCode=OP1104UK&sSessionID=0c98feaf0df5671e1a904429c59c7b73-2505141
- http://www2.greenpowerconferences.co.uk/EF/?sSubSystem=Prospectus&sEventCode=WF1107UK&sSessionID=0c98feaf0df5671e1a904429c59c7b73-2505145
* http://marineforum.newenergyworldnetwork.com/
* http://www.ewtec.org/programme
L’Allemagne veut devenir l’une des économies les plus écologiques du monde !
C’est à Bremerhaven que s’est tenue les 26 et 27 octobre la conférence franco-allemande sur le développement de l’éolien offshore, lieu stratégique s’il en est puisque Bremerhaven est devenue la base portuaire pour les parcs éoliens offshore allemands et cotoie dans la région l’usine AREVA WIND, fabricant de turbines, comme la Multibrid M5000 qui a équipé le parc Alpha Ventus ainsi que d’autres industries présentes dans le secteur de l’éolien offshore tels que les fabricants de cables.
Tandis que le représentant du MEEDDM a timidement annoncé les conditions du prochain appel d’offres français, qui certes comporte quelques souplesses pour le porteur de projet telles que la possibilité de prolonger la durée du contrat d’achat d’électricité en cas de recours contre les autorisations, l’indexation du prix pour tenir compte de l’évolution des coûts des matières premières, mais qui inclut des pénalités en cas de non respect des engagements inquiétant les industriels, le gouvernement fédéral allemand affiche clairement les objectifs ambitieux du pays pour le développement de l’éolien offshore: 40 000 MW en 2050, selon l’échéancier suivant :
200 MW d’ici fin 2010
500 MW en 2011
1 200 MW en 2013
10 000 MW en 2020