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 - Membre du réseau Sortir du nucléaire

Pourquoi vouloir cacher les effets biologiques de Tchernobyl?


jeudi 03 juin 2010

En se faisant l'écho d'un documentaire sur la radioactivité à Tchernobyl, le Professeur Jacques Foos en a profité pour "tacler" le réseau Sortir du nucléaire. Voici la réponse des antis.



Voir le papier de Jacques Foos "Que se passe-t-il aujourd'hui autour de Tchernobyl"

En réponse à la publication du texte de Jacques Foos suite à la diffusion du documentaire d’Antoine Bamas et Luc Riolon «Tchernobyl, une histoire naturelle ?» sur Arte, voici quelques éléments de réponse du Réseau "Sortir du nucléaire":

Le documentaire décrit par Jacques Foos montre une équipe de recherche américaine qui, à l'aide d'un appareil sophistiqué, prétend prouver qu'il n'y a pas de mutations chez les souris, mais seulement des croisements d'espèces suite à leur grande mobilité. Il est bien évident, et Sortir du Nucléaire l'affirme également, qu'il n'y a pas de mutations, puisque la mutation est un phénomène qui ne peut se produire qu'à l'échelle de milliers de générations sur les espèces dites "supérieures". Et pour cause: les phénomènes constatés suite aux expositions aux rayonnements sont exclusivement des malformations. Un phénomène averé, qui n'est pourtant pas mentionné dans le documentaire...

Le professeur Yuri Bandajevsky, ancien recteur de l'Institut de médecine de Gomel (Belarus), a prouvé, pendant des années, que des malformations systématiques sont survenues sur des mulots vivant sur le territoire contaminé de Tchernobyl. 

Parmi les nombreux travaux sur ces questions d’expositions et de contaminations aux radiations, le documentaire passe également sous silence les travaux de la généticienne Rosa Gontcharova, membre de l'Institut de génétique de l'Académie des Sciences du Belarus. Une scientifique qui a étudié les anomalies génétiques des poissons et des rongeurs, et  prouvé qu'elles s'aggravent de génération en génération sur des territoires pourtant relativement peu contaminés par le Césium137, à 200 kilomètres de Tchernobyl.

A ce titre, il existe aussi une étude qui montre le niveau d'atteinte des oiseaux dans les territoires contaminés : http://www.actualites-news-environnement.com/19947-animaux-Tchernobyl.html

Le documentaire diffusé sur Arte ose également exhumer la théorie fumeuse dite "de l'Hormesis": cette théorie ancienne qui voudrait que des expositions chroniques à des doses prétendument "faibles" (tout de même 1000 fois le niveau de la radioactivité naturelle, selon le documentaire !) de radiations protègent de l'exposition ultérieure à de fortes doses de radioactivité : ce serait un peu comme un vaccin atomique ! Une théorie qui vise très probablement à démolir les études établissant des constats épidémiologiques sur l'homme, sur la notion d'effets sans seuils. Etonnant lorsque l’on sait qu’il a été démontré internationalement, il y a plus de 20 ans, qu'il n'existait pas de seuil en dessous duquel la radioactivité ne présenterait pas d'effets néfastes sur le vivant. La très officielle Commission Internationale de Protection Radiologique (CIPR) reconnaît elle-même depuis des années que "toute dose de rayonnement comporte un risque cancérigène et génétique".

Enfin, sur l'impact l’impact du rayonnement sur les êtres humains, le professeur Jean-François Viel notait, suite à son étude sur les leucémies et cancers des enfants autour de La Hague, que les médecins eux-mêmes concevaient mal l'éventualité d'un effet néfaste des faibles doses sur l'individu suite à l'utilisation médicale qu'ils font de la radioactivité. Le médecin suisse Henri Paul Deshusses mentionnait pour sa part, dans son livre « La radioactivité  dans tous ses états » (3) que la toxicité de la radioactivité naturelle n’était plus contestée et qu’il était important de n’y rajouter aucune radioactivité artificielle.

Il existe actuellement une large propagande visant à étouffer la démonstration des terribles effets biologiques liés à l’accident de Tchernobyl ainsi qu’à la soixantaine d’accidents nucléaires survenus à travers le monde. Ne nous laissons pas leurrer : le nucléaire est dangereux, et  nous devons en sortir.

Note : Dans sa conclusion, le professeur Jacques Foos se trompe. En effet il y a eu deux annonces faites sur la liste d'information du Réseau "Sortir du nucléaire" (Rezo-actu), 5 jours avant la diffusion du film sur Arte, puis le jour même. (1) et (2)

=============(1)==============
rezo-actu@sortirdunucleaire.org
Le 20/05/2010 16:59
chaîne Arte se met à l'heure de la biodiversité et diffuse de nombreux reportages du 24 au 28 mai 2010
AU SOMMAIRE DE... - Actu-Environnement.com - 20/05/2010
[…]
* Tchernobyl, une histoire naturelle
Un film d'Antoine Bamas et Luc Riolon

==============(2)==============
rezo-actu@sortirdunucleaire.org
25/05/2010 14:24
Source : Environnement Doctissimo
http://environnement.doctissimo.fr/blog/10193-Tchernobyl-jardin-naturel-.html
Tchernobyl, jardin naturel ?
25 mai 2010
Comment se comporte la nature sur le site d’une des plus grande catastrophe écologique de l’histoire ? Le documentaire "Tchernobyl, une histoire naturelle ?", diffusé ce soir mardi, à 20h35 sur Arte ,
==============(3)==============
La radioactivité dans tous ses états
Caractéristiques du livre :
- Auteur: Henri-Paul Deshusses, Société suisse pour la protection de l'environnement
jointe, les deux annonces faites sur la liste d'information du réseau : actu2@sortirdunucleaire.fr,.5 jours avant la diffusion du film sur Arte, puis le jour même. (2) et (3)



1 commentaire(s)
[1]
Commentaire par Benjamin
jeudi 03 juin 2010 23:54
Avez vous vraiment lu le rapport de l'ICRP ?
Car il ne dit pas du tout ce que vous lui faites dire.
Il dit explicitement qu'il est utile de conserver une relation linéaire sans seuil pour les besoins de règlementation : "For protection purposes ...." mais que les concepts à la base d'une relation linéaire sans seuil, notamment le concept dose collective sont à oublier : "The Commission considers that collective dose, as defined above, is not to be used [...] a large dose to a small number of people is not equivalent to a small dose to many people , even if the two cases correspond to numerically equal collective doses."
Voilà votre relation linéaire sans seuil qui vole en éclats....(d'ailleurs avec une proposition de DDREF entre 2 et 10, c'était déjà un peu le cas)

Avez vous lu le rapport de l'Académie des Sciences ? De l'Académie de Médecine ? (2005) De l'INVS ?
Tout concluent à l'existence d'un seuil.

"la toxicité de la radioactivité naturelle n’était plus contestée et qu’il était important de n’y rajouter aucune radioactivité artificielle."
Faut-il faire évacuer la Bretagne et la région de Clermont-Ferrand (radioactivité naturelle à 5mSv contre 2.4mSv à Paris).
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