Par Charles Haquet
Les nations nucléaires doivent hausser leurs standards de sûreté
Par Charles Haquet
mardi 21 juin 2011
C’est la volonté de l’Agence internationale de l’énergie atomique, qui tient conférence à Vienne. Est-ce possible? L’avis d’un dirigeant nucléaire russe.
Comment ? En donnant une véritable autorité de contrôle aux experts internationaux. L'objectif est ambitieux.
En matière nucléaire, les Etats restent souverains. Et l'Aiea se contente aujourd'hui d'émettre des recommandations que les pays décident -ou non- d'appliquer. Quel Gouvernement accepterait en effet qu'un « gendarme international de l'atome » fasse preuve d'ingérence dans un domaine aussi régalien que l'atome ?
Et Yukiya Amano, directeur général de l'Aiea, a beau déclarer que « continuer comme avant n'est pas une option », rares sont ceux qui voient émerger d'un bon œil une instance indépendante de contrôle. Certaines nations nucléaires semblent toutefois assez volontaires. La Russie serait ainsi d'accord pour que les normes de sécurité de l'Aiea soient rendues obligatoires partout dans le monde, affirme Vladimir Grigoryevich Asmolov (photo), directeur-général adjoint de l'exploitant Rosenergoatom - l'équivalent russe d'EDF.
Interview.
L'Expansion : Vous avez procédé à des « stress tests » dans les centrales russes. Quelles en sont les conclusions ?
Vladimir G. Asmolov : Nous avons pris des mesures à court terme, qui portent sur des améliorations techniques, comme l'installation d'échangeurs et de pompes spéciales. Cette année, nous avons consenti 100 millions d'euros d'investissement. Ces quatre prochaines années, ce sont 500 millions d'euros que nous consacrerons à des mesures de plus long terme, comme l'amélioration du design des générateurs.
L'Expansion : Vous avez suggéré de nombreuses mesures à l'Agence internationale de l'énergie atomique. Quelles sont-elles ?
Vladimir G. Asmolov : Nous voudrions que les nations nucléaires s'engagent à respecter des règles communes. D'abord, une vraie coordination entre les Etats en cas d'accident. Nous souhaiterions aussi qu'elles s'engagent à assurer un niveau de sûreté, dans leurs centrales, qui corresponde aux standards de l'Aiea. Ensuite, il faudrait instituer des conditions d'exploitation plus strictes pour les centrales qui sont situées dans des zones à risques, notamment sismiques. Enfin, il faudrait que les Etats s'engagent, en cas d'accident, à apporter des réponses rapides et adaptées.
L'Expansion : A ce sujet, comment analysez-vous l'attitude de l'électricien Tepco, dans les jours qui ont suivi le tsunami ?
Vladimir G. Asmolov : Les ingénieurs japonais sont très qualifiés pour gérer les situations normales, mais ils n'étaient pas du tout préparés à affronter un tel accident. C'est pour éviter qu'un tel scénario se reproduise que nous préconisons la création d'un centre international de secours. Cette équipe permanente pourrait aider une centrale nucléaire qui, n'importe où dans le monde, serait en difficulté. L'objectif consiste à aider l'exploitant à mettre en place une cellule de crise dans les 6 à 7 heures qui suivent l'accident.
Propos recueillis par Charles Haquet
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1 commentaire(s)
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Commentaire par patrig k
jeudi 23 juin 2011 14:45
la meilleure des solutions, fermer les centrales nucléaires, vos organismes onusiens n'ont plus aucune lissibilité, légitimité démocratique et encore moins de pertinence, il suffit de constater l'aliènation de l'oms à l'aiea ... aiea la sdn pourrite de la mafieuse qui ne sort plus de son corps et qui sert qu'à consort, et n'accepte surtout pas ses tors ... !
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