La transition énergétique européenne a besoin du nucléaire
mercredi 03 décembre 2014
L'Agence Internationale de l'Energie (AIE) a publié son rapport 2014 sur la politique énergétique européenne. Parmi ses recommandations : interconnecter les réseaux électriques, et investir à long terme dans le nucléaire.
Selon l'Agence Internationale de l'Energie (AIE), qui vient de publier son compte-rendu 2014 de la politique énergétique européenne, l'Union Européenne devra accélérer son processus d'intégration des marchés de l'énergie et mettre en place un plan d'investissement de long terme dans le nucléaire si elle veut relever les défis qui l'attendent : transition énergétique, vieillissement du parc de production électrique et dépendance aux hydrocarbures importés?
Construire des interconnexions
L'Europe doit aller de l'avant dans l'unification des marchés de l'énergie selon l'AIE. « L'intégration des marchés européens de l'énergie s'est principalement faite dans le Nord et l'Ouest de l'Europe », constate son dernier rapport, mais « tant que d'importantes interconnexions ne seront pas construites sur tout son territoire, l'UE ne disposera pas d'un véritable réseau énergétique intégré et unique - le fondement d'une Union européenne de l'énergie ».
Selon l'agence, cette union est indispensable pour atteindre les objectifs environnementaux de 2030 : réduction d'au moins 40% des émissions de gaz à effet de serre par rapport aux niveaux de 1990, 27% d'économies d'énergie et 27% d'énergies renouvelables dans le mix énergétique. Sans coordination, les politiques nationales de transition énergétique ont jusqu'ici mené à des « résultats inattendus » : l'utilisation accrue du charbon et une augmentation des émissions de gaz à effet de serre, notamment en Allemagne et à l'Est de l'Europe.
Moderniser le parc nucléaire
Si elle veut poursuivre efficacement sa lutte contre le changement climatique sans compromettre sa sécurité énergétique ni détériorer sa situation économique fragile, l'Europe devra investir dans le nucléaire, prévient l'agence. La coopération européenne dans ce domaine est nécessaire, pour développer de nouveaux outils de financement mais aussi pour moderniser le parc et garantir les meilleurs standards de sûreté.
L'AIE estime que l'Europe aura besoin de 120 gigawatts (GW) de nouvelles capacités de production à l'horizon 2024 pour répondre à la demande. Au même moment, 150 GW de centrales (nucléaire et à charbon pour la plupart) vont arriver à l'âge de la retraite et devront être remplacées ou rénovées. Répondre à ce challenge nécessitera la levée de plusieurs centaines de milliards d'euros d'investissements.
Des décisions vont devoir être prises dans la prochaine décennie alors que la moitié du parc nucléaire européen arrive en fin de vie : extension de leur durée de vie, rénovations ou nouvelles constructions ? Le fait est que l'Europe ne peut pas aujourd'hui se passer du nucléaire. Il représente près de 30% du mix électrique européen et figure, aux côtés de l'hydroélectricité, de l'éolien et du solaire, dans la liste des principales sources d'énergie décarbonée. Remplacer le nucléaire par des énergies fossiles, comme cela a été fait en Allemagne, n'est pas selon l'AIE, une stratégie compatible avec les objectifs européens sur le long terme.
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12 commentaire(s)
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Commentaire par 430 Milliards par réacteur
mercredi 03 décembre 2014 17:54
C est le déclin du nucléaire (qui est passé de 2,5% de l énergie mondiale en 2008 à moins de 1,7% en 2011) et le développement exponentiel des ENR (qui produisent environ 2 fois plus d énergie que le nucléaire) qui fait paniquer le lobby nucléaire. Réussir à nous faire investir des milliards pour avoir dans 10 ans ? peut-être, si les EPR sont terminés un jour ? une électricité à 120 E/MWh alors que l éolien est aujourd hui à 65 E/MWh est un combat perdu d avance. Même EDF estime qu il faut 300 milliards pour rester au nucléaire, soit à peu près le même coût que passer à 100% d ENR. http://www.lejdd.fr/Economie/Industrie/La-facture-astronomique-du-nucleaire-655350
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Commentaire par papijo
jeudi 04 décembre 2014 10:57
@ 430 Milliards par réacteur - Vos chiffres, vous faites comment pour les inventer ? Le nucléaire serait passé de 2,5% à 1,7% en 3 ans (34% de chute !). En cherchant (sur un site écolo pour vous faire plaisir: Cliquer ici lien Energeia) je trouve que la production de 2008 était de 14,0 TWh et celle de 2011 de 12,3 TWh, soit une baisse de 12% seulement (arrêt des réacteurs japonais suivi par l'arrêt progressif de plusieurs réacteurs allemands).
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Commentaire par 430 Milliards par réacteur
jeudi 04 décembre 2014 12:58
Papijo ne sait même pas calculer une part de marché, et ses chiffres (12,3 TWh en 2011 ? ?) feraient hurler ses amis nucléocrates. Soyons sérieux, ce n est pas 12,3 TWh mais 2 520 TWh produits par le nucléaire en 2011. En 2012, cela a encore baissé (seulement 2 350 TWh), soit 11,2% de l électricité (au lieu de 16% dans les années 2000), soit une baisse de 30% de la part de marché dans l électricité. L électricité représente environ 17% de l énergie mondiale, (d après EDF) soit une part de marché de 1,9% pour le nucléaire dans l énergie mondiale. Tout ça pour ça ! Et la baisse avait commencé bien avant Fukushima ! Elle est tellement déprimante pour nos amis nucléocrates qu ils ont supprimé les courbes de leur site ! http://observ.nucleaire.free.fr/wna-censure-effondrement-nuc.htm
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Commentaire par papijo
jeudi 04 décembre 2014 17:54
@ 430 Milliards par réacteur - Effectivement, j'ai mélangé les tableaux des TWh et celui des %s .... (mais cela ne changeait pas grand chose à ma remarque: vous inventez les chiffres "qui vous conviennent" pour illustrer vos commentaires). Et la preuve, ... vous ne nous avez toujours pas dit comment vous avez fait pour nous sortir une baisse de 34% ! Concernant la baisse du nucléaire, je pense effectivement qu'elle va continuer, non pas à cause des moulins à vent ou du soleil, mais pour ce qui concerne l'Amérique du Nord et peut-être quelques autres pays, à cause des gaz de schistes qui eux sont une menace crédible pour le nucléaire. Aux Etats-Unis, il est maintenant plus rentable de fermer une centrale nucléaire "vieillissante" et construire une centrale à gaz à la place, plutôt que d'essayer de la maintenir en état de marche. Dans les pays sans accès au fossile (y compris au Japon), par contre, la production va continuer à s'accroitre.
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Commentaire par Monnier
jeudi 04 décembre 2014 21:48
L'Allemagne ne remplace pas le nucléaire par des énergies fossiles, contrairement à l'intoxication très nucléaire d'EDF, mais par des énergies renouvelables.
--- A voir par exemple ici > http://energeia.voila.net/electri2/allemagne_nucle_charbon.htm
--- Un site de bonnes informations, même si celui-ci met en évidence que l'avenir n'est pas du côté du nucléaire. Les comparaisons avec les énergies renouvelables le montrent bien : vitesse de développement, coûts des nouvelles réalisations ...
--- Entre 2010 et 2013, pour prendre des années entières, l'électricité renouvelable supplémentaire a remplacé l'électricité nucléaire perdue. - Le charbon, moins cher que le gaz, n'a fait que remplacer celui-ci dans la production d'électricité.
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Commentaire par un physicien
vendredi 05 décembre 2014 09:23
Qui a besoin d'un éclairage qui s'allume quand il veut, au milieu de la nuit ou de la journée ? Les énergies intempestives ne servent pas à grand chose, sinon à empocher des subventions. Pour une électricité disponible à la demande, il y a le charbon (ou les autres fossiles chers) ou le nucléaire.
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Commentaire par 430 Milliards par réacteur
vendredi 05 décembre 2014 11:44
Physicien sait parfaitement que le nucléaire ne permet pas de s adapter à la demande. Si son chauffage électrique se met en marche les soirs d hiver à 19h, c est grâce aux centrales à charbon allemandes, ou aux centrales à gaz avec un rendement déplorable. Un autre fonctionnement est possible, avec 100% d ENR, de l efficacité énergétique et un peu de stockage. C est l avenir (et déjà le présent à El Hierro, même si le contexte est particulier), et grâce au lobby nucléaire qui fera tout pour retarder son déclin, la France va rater le coche. Comme le dit E.ON, il y a 2 mondes et physicien appartient à celui du passé. Au revoir, physicien, au revoir Papijo ! « il y a désormais deux mondes de l énergie. Celui du passé, dans lequel la production électrique à base de grosses centrales est devenue une «?commodity?», avec des prix par nature volatils, comme le pétrole. Et celui de l avenir, dans lequel des milliers d installations photovoltaïques ou éoliennes éparpillées sur le territoire vendent de l électricité à prix fixe, où l ère numérique donne le ton et où les clients sont aussi des producteurs. » http://www.lesechos.fr/industrie-services/energie-environnement/0203982195469-eon-la-metamorphose-dun-geant-de-lenergie-1070786.php
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Commentaire par Monnier
vendredi 05 décembre 2014 11:45
Encore une information qui ne va pas plaire à certains. Selon les derniers chiffres de l'institut Fraunhoder pour les dix premiers mois de l'année 2014 comparés à ceux de 2013, la production d'électricité allemande à base de lignite a baissé de 4%, de 13% pour le charbon et de 19% pour le gaz.
--- Rassurez vous, la production nucléaire n'a pas augmenté mais baissé légèrement. - Par contre, l'éolien a un peu augmenté alors que le solaire et la biomasse ont bien augmenté. - Ce qui compense l'hydraulique un peu faiblarde mais dont l'importance est beaucoup moins grande qu'en France.
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Commentaire par Monnier
vendredi 05 décembre 2014 11:52
Rectificatif : c'est Fraunhofer avec un F --
Ici =>
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Commentaire par Monnier
vendredi 05 décembre 2014 11:56
Rectificatif : c'est Fraunhofer avec un F --
Ici => Fraunhofer
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Commentaire par Redux
vendredi 05 décembre 2014 14:50
C'est bizarre le rapport de l'agence internationale de l'energie ne dit pas la même chose que l'article...
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Commentaire par Hervé
mardi 09 décembre 2014 18:34
@430... Le problème des ENR intermittente est leur dispo non garantie. Le stockage sur 24h est bien sur possible mais à un cout déjà élevé. Au delà (la semaine, voire du mois pour être tranquille), ce cout devient exorbitant. Sans découverte majeure dans ce domaine, leur part restera donc limitée par cela. Pour le moment ,les ENR intermittentes remplacent les énergies conventionnelles lorsque elle le peuvent. Ainsi l?Allemagne qui a choisi de virer une partie du nucléaire pour le remplacer par des ENR se condamne à exploiter son parc fossile important,.... et donc a émettre du CO2... Donc réchauffement climatique... C'est un choix comme un autre mais faut savoir ce qu'on veut.
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