Par AREVA
AREVA répond à «Sortir du nucléaire»
Par AREVA
jeudi 16 juillet 2009
La renaissance du nucléaire américain se porte bien… Merci! C'est la réponse du groupe Areva à une tribune que Stéphane Lhomme, porte-parole du réseau «Sortir du nucléaire», avait publiée sur la chaîne Energie
Commençons par quelques chiffres éloquents. Les Etats-Unis sont à la fois le plus grand importateur et le plus gros consommateur d’énergie. Ils représentent 4% de la population mondiale et mobilisent à eux seuls 22% des ressources énergétiques de la planète. Aujourd’hui, deux tiers de ces ressources sont importées, pour partie depuis des pays politiquement instables, tandis que les prévisions de consommation ne cessent d’augmenter. Dès lors, on conçoit aisément que la sécurité énergétique soit devenue l’une des priorités de la politique extérieure et commerciale de la première puissance économique mondiale. Mais cette crise énergétique n’est pas la seule à laquelle les Etats-Unis soient confrontés : s’y ajoute une double crise climatique et économique, que les choix en matière d’énergie contribueront ou non à effacer.
Ce lien intrinsèque entre problématiques énergétique, climatique et économique a manifestement échappé à Stéphane Lhomme, d’une façon générale et plus particulièrement dans le cas des Etats-Unis. On ne peut plus, dorénavant, considérer l’une sans tenir compte de l’impact qu’auront nos choix sur les deux autres. Cela signifie que la politique climatique et énergétique du Président Obama qui, rappelons-le, n’est pas encore adoptée, et ne doit pas être confondue avec le plan de relance économique (ou stimulus package) présenté en mars dernier, n’est pas seulement vouée à répondre aux besoins énergétiques croissants des Etats-Unis. Elle devra parallèlement obéir à trois autres exigences : la réduction de la dépendance énergétique du pays, la baisse de ses émissions de carbone et le soutien à la croissance et la création d’emplois. C’est là que l’énergie nucléaire prend toute sa valeur : non émettrice de CO2, compétitive, elle fournit une énergie abondante de façon permanente, tout en dynamisant l’économie nationale.
Le Président Obama et son ministre de l’énergie Steven Chu ne s’y sont pas trompés. Tous deux ont certes clairement indiqué que le nucléaire n’était sans doute pas la solution unique aux enjeux énergétiques américains – ce dont AREVA convient sans réserve –, mais qu’il n’y avait pas non plus de solution sans l’énergie nucléaire, celle-ci constituant une composante « inévitable de toute politique énergétique efficace et soucieuse de réduire nos émissions de CO2».
Il demeure vrai, si l’on souhaite appréhender le sujet objectivement, que le préalable au véritable lancement d’un nouveau programme nucléaire aux Etats-Unis est une solution viable et durable à la problématique des combustibles nucléaires usés. C’est pourquoi AREVA travaille en étroite collaboration avec le Ministère américain de l’Energie sur le recyclage possible de ces combustibles, solution éco-responsable qui a fait ses preuves en Europe et notamment en France depuis plus de 40 ans. Solution complémentaire ou alternative, l’option de l’enfouissement des déchets nucléaires, incarnée aux Etats-Unis par le site de Yucca Mountain, n’est pas exclue par l’administration américaine contrairement à ce qu’avance Stéphane Lhomme. Les budgets afférents ont certes été diminués, mais le processus de licence du site se poursuit activement, laissant à la nouvelle administration toute liberté d’y recourir si aucune solution alternative n’est identifiée.
Il est également vrai que le plan de relance, et probablement la future politique énergétique du Président Obama, accorderont une place privilégiée aux énergies renouvelables et aux mesures d’efficacité énergétique. C’est une excellente nouvelle dont AREVA, acteur dynamique sur le marché des énergies renouvelables, se réjouit. Aux Etats-Unis, ces dernières vont indubitablement connaître une croissance exponentielle durant les prochaines années. Mais il est certain que les Etats-Unis, dont l’approche pragmatique ne manque jamais de nous impressionner, n’auront pas la naïveté de se limiter à ces mesures. Pas de vent, pas d’énergie ; pas de soleil, pas d’énergie ; pas d’énergie, pas de développement. Ainsi, on revient au nucléaire !
Mais revenons à la renaissance du nucléaire américain pour corriger les inexactitudes que recèle l’article de Stéphane Lhomme. Là encore, attachons-nous aux faits. Aujourd’hui, 26 projets de construction de réacteur (et non pas 12 !) ont déjà été annoncés par les électriciens américains. 17 d’entre eux, soit plus des deux tiers, font déjà l’objet d’une demande de construction et d’exploitation auprès de l’Autorité de Sûreté américaine (la National Regulatory Commission). Parmi ces 26 projets, on compte déjà 8 réacteurs EPRTM. Le 8ème, qui porte sur une nouvelle unité dans l’Ohio, a tout récemment fait l’objet d’un accord entre AREVA et l’un des plus importants électriciens américains – Duke Energy.
Autre marque de cette renaissance : les investissements massifs de l’industrie pour renouveler leurs infrastructures de production. Ainsi d’AREVA et de son projet, déjà avancé, de construction d’une usine d’enrichissement dans l’Idaho. S’y ajoute la construction prochaine d’une usine de fabrication de composants lourds pour les futurs réacteurs EPR™ américains à Newport News, dans l’Etat de Virginie. Ces deux investissements s’élèvent respectivement à 2,5 milliards et 400 millions de dollars.
Ajoutons des recrutements massifs depuis plusieurs années, qui se poursuivent aujourd’hui malgré la récession économique globale, tant au Ministère de l’Energie qu’à l’Autorité de Sureté ou chez les électriciens et les industriels. AREVA a recruté 700 ingénieurs américains en 2008 et s’assigne un objectif similaire pour 2009.
Si le nucléaire n’était pas jugé compétitif aux Etats-Unis, s’il n’y avait aucun avenir, l’ensemble des acteurs du secteur n’investiraient pas si massivement pour renforcer leurs équipes, engager les processus préalables à la construction de nouvelles centrales et reconstituer une chaine d’approvisionnement complète.
Par une démonstration simpliste, à grands renforts de « y’a qu’à, faut qu’on », M. Lhomme explique aussi qu’une politique d’efficacité énergétique bien pensée suffirait à compenser les 20 % que représente l’énergie nucléaire dans le mix electrique américain aujourd’hui. Mais plutôt que de combattre le nucléaire, dont 104 réacteurs aux Etats-Unis permettent d’éviter le rejet de 700 millions de tonnes de CO2 chaque année, ne serait-il pas plus judicieux de pointer les limites du charbon, qui représente 41% de l’énergie electrique ? consommée dans ce pays et fait des Etats-Unis l’un des plus gros contributeurs au changement climatique ?
Stéphane Lhomme semble oublier que le monde a changé. Désormais, l’ennemi n’est plus l’énergie nucléaire. L’ennemi, c’est le carbone!
Ainsi, la renaissance du nucléaire américain se porte bien, merci ! Pour assurer leurs besoins en énergie, les Etats-Unis sont déjà entrés dans une nouvelle ère d’investissements massifs. Pour les soutenir dans le développement de sources d’énergie durables, propres et compétitives, ils ont besoin de partenaires industriels et commerciaux fiables. La France peut, à travers des groupes comme AREVA, jouer un rôle majeur dans cet effort sans précédent. L’industrie nucléaire est l’une de nos vitrines technologiques et un symbole de notre savoir-faire. Nous avons ici les compétences, l’expérience, la technologie et le modèle économique adéquats pour accompagner les Etats-Unis dans leurs choix énergétiques.
[1] Porte-parole du réseau Sortir du Nucléaire.
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Le nucléaire n'émet pas de CO2 car il n'y a pas de combustion d'un carburant mais fission d'un noyau pour dégager de la chaleur. C'est une évidence. C'est pour cela que le nucléaire est sur le devant de la scène : c'est un moyen efficace de lutter contre les émissions de CO2.
Pour ce qui est de son prix, il suffit de comparer le prix de l'électricité en France par rapport aux autres pays. Inconstestablemenet moins cher grâce au nucléaire qui fournit une électricité de base bon marché. Il ne faut pas confondre les coûts de l'électricité fournie et les coûts d'investissement, qui eux sont très élevés et c'est d'ailleurs pour cela que certains fournisseurs mutualisent leurs investissements.
Il y a des contreparties à cette énergie, comme pour toutes les autres. Ce n'est pas une raison pour énoncer des contre-vérités non fondées.
Mais peut-être préférez vous avoir une centrale à charbon à côté de chez vous. Le débat contre le nucléaire pour favoriser le renouvelable n'est pas le bon : c'est contre les émissions de CO2 qu'il est urgent d'agir !
Je reprends le commentaire précédent; "les déchets nucléaires seront dans un premier temps piégés dans du verre et géologiquement stockés en profondeur".
Ca parait bien, mais vous omettez de dire que cela ne suffira pas à séparer les déchets radioactifs de la nature, de l'air et de l'eau dont nous avons un besoin vital.
L'autorité officielle suisse de gestion des déchets nucléaires (CEDRA) a au moins eu le courage de dire, et ceci dans un rapport remis au Conseil fédéral, que le confinement en couche géologique profonde ne permettrait pas d'éviter que la radioactivité s'échappe.
Enfin, concernant le "recyclage" des déchets en combustible, des milliards en fonds publics ont été affectés au projet Superphénix, sans succès. Les USA ont aussi abandonné ce programme de recherche. Les déchets ne sont pas recyclés faute de centrale capable de les utiliser comme combustible, affirmer le contraire n'est pas sérieux, ou dénote que l'on prend les gens pour des idiots qui vont tout avaler.