L'Europe veut sécuriser son approvisionnement en énergie
mardi 24 mars 2015
Dans un discours du 19 mars à Bruxelles, Martin Schulz, Président du Parlement Européen, a salué la création d'une "Union de l'Energie". En tout cas, elle veut avancer en matière de sécurité énergétique, notamment vis-à-vis de la Russie.
Le Conseil Européen (instance composée des chefs des Etats de l'Union Européenne) a annoncé le 19 mars un certain nombre de décisions entérinant un renforcement des politiques européennes dans le domaine de l'énergie. Ces annonces font suite aux déclarations de la Commission qui, en février dernier, appelait au renforcement des politiques dans ce domaine, bien que ses ambitions aient été revues à la baisse par le Conseil.
Le principal objectif de l'Union de l'Energie telle que présentée par les chefs d'Etats européens est de sécuriser l'approvisionnement énergétique de l'UE, essentiel pour garantir l'indépendance des pays membres ainsi que leur développement économique.
A ce titre, la qualité des infrastructures constitue un enjeu majeur. Le Conseil Européen a par conséquent souligné sa volonté de poursuivre et d'accélérer les projets d'infrastructures d'électricité et de gaz. Les interconnexions entre les Etats et entre les régions devraient également être renforcées, notamment dans les secteurs périphériques de l'Union. L'objectif est ici de pouvoir éviter les pénuries d'énergies en transportant plus facilement les surplus à travers les frontières.
Par ailleurs, cette amélioration des infrastructures énergétiques européennes devrait permettre d'accélérer l'intégration des énergies renouvelables et la coopération entre les pays devrait favoriser une dynamique d'innovation.
Réduire la dépendance vis-à-vis de la Russie
La sécurité énergétique passe donc par la qualité des infrastructures, mais aussi par la sécurisation de l'approvisionnement. L'Union Européenne importe en effet 53% de son énergie, ce qui fait d'elle la plus grosse importatrice mondiale d'énergie. Cela lui coûte plus de 400 milliards d'euros par an.
Dans le viseur des décideurs européens en matière de sécurité énergétique, la Russie, et tout particulièrement le géant Gazprom, qui fournit à lui seul environ un tiers du gaz consommé dans l'Union Européenne. Le fournisseur de gaz est accusé de pratiquer des prix trop élevés et insuffisamment transparents, notamment dans l'Est du continent. Plusieurs Etats dépendent en effet uniquement de Gazprom pour leur approvisionnement en gaz, ce qui les rend très dépendants et très vulnérables à des variations de prix.
Pour assurer un meilleur fonctionnement du marché et une plus grande égalité entre les Etats, la Commission Européenne souhaitait se voir attribuer le pouvoir de contrôler les contrats conclus avec des extérieurs de l'Union en matière d'énergie. Toutefois, cette proposition a été refusée par les Etats-membres, Allemagne et Hongrie en tête, inquiètes pour la confidentialité de leurs contrats privés. Les prochains contrats devront donc « respecter la transparence » et le droit européen, sans pour autant que la Commission puisse contrôler ces contrats de fourniture énergétique avant leur signature.
Il y a quelques jours, Budapest a conclu avec Moscou un accord de fourniture en combustible nucléaire et les deux pays se sont accordés autour d'un projet nucléaire civil en Hongrie. Mais Bruxelles a émis des objections quant à cet accord secret,qui contiendrait une clause confidentielle concernant l'exportation de gaz russe vers la Hongrie. La Hongrie dit négocier avec la Commission européenne, mais ce dernier exemple en date illustre bien les tensions diplomatiques avec la Russie de Vladimir Poutine sur le sujet de l'énergie.
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1 commentaire(s)
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Commentaire par un physicien
mardi 24 mars 2015 18:53
"L'objectif est ici de pouvoir éviter les pénuries d'énergies en transportant plus facilement les surplus à travers les frontières"
L'objectif est bien plus de transporter plus facilement les surplus à travers les frontières pour donner à l'Allemagne un exutoire pour ses surplus intempestifs d'énergies intermittentes.
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