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Interview : Jacques BARROT


Jacques Barrot n’exclut pas un référendum sur un futur traité européen de l’énergie


samedi 12 mai 2007

Jacques Barrot, vice-président de la Commission européenne chargé des transports, et ancien ministre, estime que la France doit proposer à ses partenaires d’ouvrir de nouveaux chantiers, dont les résultats pourraient ensuite être soumis à référendum. Par exemple sur la question fondamentale de l’énergie. Une interview de l’agence Newsteam.


Voir texte de l'interview sous la vidéo ci-dessous

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ATTENTION EDITEURS

Au cours d’une interview avec l’Agence Newsteam, M. Barrot a commenté le rééquilibrage des transports en Europe entre la route, le rail, l’avion, le fluvial et le maritime, la question de la sécurité routière européenne, l’expansion des échanges intra-européens, le projet du canal Seine-Nord, les tunnels de base sous les montagnes.
Au total, 7 podcasts videos, pour une durée totale de 15 minutes, et des infographies, sont disponibles, à la pièce ou sur abonnement à l'agence Newsteam. Un dossier complet sur la liaison Lyon-Turin ferroviaire, avecd un podcast de M. François Lépine, est également disponible. Voir le dossier sur le site de Newsteam

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Part 7 Barrot
envoyé par citedurable


M. Barrot, vous avez publié en février un livre très pédagogique sur l'Europe ("L'europe n'est pas ce que vous croyez", éditions Albin Michel-Fondation Robert Schumann). Pour la relance de l'Europe, qu’attendez-vous du nouveau président et du nouveau gouvernement ?

D’abord, comme l’a annoncé Nicolas Sarkozy, la France doit être pleinement de retour en Europe, comme force de propositions, comme force d’initiatives. Cela exige un engagement personnel du Président de la République mais aussi une mobilisation du gouvernement sur des chantiers nouveaux, comme l’énergie, probablement l’immigration, la recherche et l’ innovation. La France a réussi certaines performances. Pourquoi ne serait-elle pas en mesure de proposer à ses partenaires, après les avoir écoutés, d’ouvrir de nouveaux chantiers ? C’est ce que l’on attend d’une France qui aura repris son rôle historique en Europe, son rôle d’initiatrice, d’inspiratrice. Entre-temps, j’espère qu’on aura réglé le problème institutionnel et à cet égard l’approche pragmatique du nouveau Président semble de bon augure.

Pragmatique, c’est-à-dire ne pas refaire un référendum et adopter un traité simplifié ?

Non, je ne dirai pas un « traité simplifié ». Je dirai un traité recentré sur l’essentiel, à savoir les adaptations institutionnelles dont nous avons besoin. C’est là que se justifie le mieux l’intervention de la démocratie représentative, c’est-à-dire l’Assemblée nationale et le Sénat qui sont tout à fait en mesure d’apprécier les modalités de ces adaptations. On peut toujours penser que pour des politiques nouvelles, par exemple une grande politique européenne de l’énergie, il peut y avoir utilement un recours au referendum. Car il s’agit de nouvelles politiques, comme ce fut le cas pour l’euro.

En matière énergétique, l’Europe vient d’ailleurs de fixer des objectifs pour lutter contre les émissions de gaz à effet de serre et limiter le changement climatique. Est-ce un type de sujet à soumettre à référendum ?

Il faudra d’abord une vraie stratégie européenne. On a fixé des objectifs ambitieux, c’est très bien. Mais maintenant le moment n’est-il pas venu de doter l’Europe d’un régulateur européen qui pourra répartir les efforts entre le producteur d’énergie et l’utilisateur ? N’est-ce pas le moment de réaliser des interconnexions entre les Etats membres pour un vrai marché de l’énergie, une vraie concurrence ? Le moment de faire en sorte que l’Europe négocie d’une seule voix avec les pays producteurs de pétrole et de gaz ? Si un jour les Européens se mettent d’accord sur un véritable traité qui définira cette nouvelle politique énergétique, on peut imaginer que les citoyens français puissent être amenés à se prononcer directement sur un tel sujet.

Propos recueillis par Yves de Saint Jacob
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