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Défis énergétiques est un site lancé par le groupe de consulting Publicis Consultants et consacré aux questions de l'énergie.Il a notamment un "Petit précis à l'attention des candidats et des électeurs"...

Présidentielle : la réponse des candidats à la flambée des prix de l'essence


jeudi 19 avril 2012

Face à flambée des prix de l'essence, les Français s'adaptent -en consommant moins- et les candidats à l'élection présidentielle cherchent les solutions pour limiter la casse sur le pouvoir d’achat des ménages.


Le site Defisenergetiques.fr

Selon un
sondage, réalisé à la demande du magazine de la distribution LSA par Toluna QuickSurveys, le prix de l'essence est devenu un enjeu clé de l'élection présidentielle, puisqu'un Français sur deux considère que ce peut être un élément déterminant de son choix dans le bureau de vote. En attendant, les citoyens semblent déjà s'être adaptés en revoyant leur consommation à la baisse.

Selon les dernières données de l'UFIP, l'organisation de l'industrie pétrolière, « la consommation française de carburants a diminué de 1,2 % entre avril 2011 et mars 2012 ». La consommation de supercarburant a baissé de 6,5 %, celle de gazole a augmenté de 0,2 %. Les relevés mensuels de l'UFIP indiquent que le litre d'essence (SP95) a atteint 1,66 euros en moyenne en avril mars, et celui de gazole 1,43. Ils étaient respectivement de 1,2 et 1 en 2009, soit un bond de près de 50% pour le gazole. Le président de l'UFIP, M. Jean-Louis Schilansky, a cependant estimé que le mouvement de hausse devrait se calmer.

Compte tenu de la part des taxes dans le prix des carburants  (49% pour le diesel , 57% pour l'essence), les consommateurs considèrent généralement que le pouvoir politique est en mesure de faire quelque chose pour contenir les prix.

François Hollande
a confirmé la position définie depuis plusieurs mois : blocage du prix de l'essence pendant trois mois (le gouvernement Bérégovoy l'avait fait après l'invasion du Koweït par l'Irak en 1990) puis rétablissement d'une forme de « TIPP flottante » (voir son programme). Ce système consiste à baisser la taxe intérieure sur les produits énergétiques quand le prix du baril monte et à l'augmenter quand il baisse.
Le mécanisme qu'envisage M. Hollande permettrait de "geler les prélèvements fiscaux de l'Etat sur les carburants à un certain niveau" : toute rentrée supplémentaire de TVA liée à la hausse des prix à la pompe serait compensée par une baisse équivalente de la taxe intérieure.
La difficulté dans les mesures de blocage est qu'il n'est pas possible de baisser les prix internationaux du baril (Nicolas Sarkozy n'a pas manqué de le faire remarquer ironiquement à son concurrent socialiste...). Il faut donc jouer sur les taxes nationales, au risque d'amputer le budget de l'Etat (et des régions) dans une période de déficits aigus.

Nicolas Sarkozy 
a plusieurs fois dit son opposition à un blocage des prix ou au retour d'une TIPP flottante. Le président-candidat conseille aux Français « d'aller acheter l'essence là où c'est le moins cher ». Il existe de nombreux comparateurs de prix (qu'il s'agisse du portail public ou des sites privés, notamment alimentés par les consommateurs eux-mêmes). Ses adversaires socialistes ont ironisé sur l'idée de parcourir des kilomètres pour trouver la station la plus avantageuse... Mais il est à noter que les consommateurs le font déjà largement : 62% des volumes sont désormais achetés en grande distribution, réputée moins chère. Le président-candidat a proposé des mesures spécifiques pour l'Outre-mer.

L'idée de faire appel aux réserves stratégiques de carburants du pays pour augmenter l'offre et donc faire baisser le prix est une initiative des Etats-Unis et de la Grande Bretagne. Mais elle tombe bien en période électorale. La date de libération de ces stocks dépend cependant d'une concertation internationale et de l'aval de l'Agence internationale de l'énergie (Voir l'analyse récente de l'AIE  sur les effets du prix du pétrole sur l'économie mondiale). Mais elle n'est qu'une solution à court terme, dont il ne faut pas attendre des miracles, comme l'a reconnu le Premier ministre François Fillon.
 
Marine Le Pen a fixé un objectif volontariste : faire baisser le prix de l'essence de 20 centimes d'euro par litre environ grâce à une baisse de la TIPP de 20%. Celle-ci serait compensée par une surtaxation des grands groupes pétroliers et gaziers, a-t-elle dit dans un communiqué.
« La hausse continue des prix du carburant n'a que trop duré, parce qu'elle pénalise très durement les automobilistes et les travailleurs, notamment en zone rurale et en banlieue. », dit-elle.

Jean-Luc Mélenchon
a annoncé sa volonté de nationaliser Total pour mettre l'entreprise « au service de l'intérêt général et préserver le pouvoir d'achat des Français ». Après l'annonce en février des profits du groupe, il avait déclaré que cet argent avait été « accumulé sur le dos des Français qui voient chaque jour le prix de l'essence s'envoler ». Le leader du Front de Gauche veut d'ailleurs nationaliser tous les grands groupes énergétiques (Total, mais aussi AREVA, EDF, GDF-Suez).

François Bayrou
estime de son côté qu' « il est essentiel de dire la vérité aux Français, à savoir que le prix de l'essence continuera d'augmenter dans notre pays ». « La seule chose à faire dans une telle situation est d'avoir recours à des énergies alternatives et soutenir de toutes nos forces la recherche en faveur du développement du moteur électrique, par exemple » , a-t-il dit (Voir son interview). Il avait également souligné que « le raffinage est peut-être trop fermé, pas assez concurrentiel ».

Eva Joly
est dans la ligne traditionnelle des écologistes pour qui faire baisser de façon volontariste le prix de l'essence est un mauvais signal envoyé aux consommateurs si l'on veut aller vers une économie décarbonée. Dans son programme, elle souhaite  que chaque Français bénéficie d'un service public de transport à moins de dix minutes de chez lui. Taxis collectifs, covoiturage, transport à la demande, bus, tram. « Je m'engage à ce que d'ici à la fin du quinquennat la France produise des voitures consommant moins de 2 litres aux 100 km. ».

Nicolas Dupont-Aignan
a fait du prix de l'essence un cheval de bataille. Le 12 mars, il s'est rendu dans une station près de Paris pour populariser sa promesse d'une baisse de 10 centimes d'euros par litre, en limitant les profits de Total et les taxes nationales et régionales.


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2 commentaire(s)
[1]
Commentaire par carl
jeudi 19 avril 2012 18:28
c'est parfait c'est tout ce que souhaite le couple hollande / joly ...la flambée naturelle, voir artificielle des prix des carburants , du gaz et de l'électricité pour que les gens consomment moins !
façon aussi de dissimuler des business trés lucratifs
[2]
Commentaire par bute
dimanche 22 avril 2012 10:47
l'état en prend suffisamment d'argent aux français par tous les moyens pour payer nos députés fainéants carriéristes.
La taxe sur les carburants,sur l'eau,sur l’électricité ce sont des éléments vitaux,donc doivent être exonérés de taxe purement et simplement et pour l'éternité,ça c'est la France éternelle qui parle généreuse et révolutionnaire,faites un référendum sur cette question et vous verrez la réponse.
C'est une mascarade de dire ça va amputer le budget de l'état,vous ne vous êtes pas gêné de distribuer des milliards aux banques et aux riches et de gaspiller des milliards à distribuer aux pays incapables dont jamais leurs peuples n'ont profiter, et la misère continue à se développer dans ces mêmes pays que l'on aide.....foutaise..
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