Par Gérard Medaisko
Auteur
Gérard S. MedaiskoGéologue-conseil.Docteur en génie géologique de l'Université de la Sorbonne. Ancien conseiller pétrolier du Secrétariat Général des Nations Unies...
Les pétroles de schiste, c’est l’avenir !
Par Gérard Medaisko
lundi 27 février 2012
En France, on a du pétrole mais on n'a plus d'idées. Nous avons banni les hydrocarbures de schiste alors qu’il s’agit peut-être, pour toute la planète, de l’énergie de l’avenir.
Ce n'est qu'une hypothèse bien sûr mais, si elle devait se concrétiser, cela pourrait vraisemblablement changer la donne énergétique à l'échelle du monde : la Terre est peut-être bien plus riche en hydrocarbures qu'on ne le croit aujourd'hui.
Les manuels nous apprennent que ces hydrocarbures de gisements dits « non conventionnels » sont retenus par adsorption dans le « schiste » nourricier et qu'il leur arrive parfois de s'en échapper, goutte par goutte, pour venir se piéger dans des couches poreuses sus-jacentes. On parle alors de gisements d'hydrocarbures « conventionnels ». Il en existerait pas moins d'un million de par le monde.
Mais contrairement aux idées reçues, les géologues considèrent que ces gisements « conventionnels » ne sont que des avatars : ce sont tout au plus des indices qui signalent la présence d'une roche mère en profondeur. Pour tout dire, ils sont... non conventionnels tandis que ces « schistes » d'origine marine ou lacustre qui combinent le rôle de mère génitrice et de mère adoptive sont, eux, les véritables gisements conventionnels. Et comme ils étendent leur manteau sur plus de 70% de la surface de la Terre - l'équivalent de la surface des océans - il est légitime de penser que les ressources qu'ils contiennent et les réserves qui en découleront sont et seront quasi inépuisables, à l'échelle humaine tout au moins. Il suffirait de poursuivre les développements technologiques d'exploration et de forage.
Avec sa Zone Economique Exclusive de 10 035 000 km² (la deuxième plus grande du monde), la France pourrait ainsi devenir un interlocuteur énergétique majeur lorsqu'il sera économiquement rentable de rechercher du gaz en mer au large des côtes des six continents (Antarctique compris...).
Dans cette optique, on serait tenté de dire que la recherche et la production d'énergies alternatives, à grand renfort de primes et de subventions à la charge du contribuable, deviendraient inutiles. Tout cet argent que nous n'avons pas et que nous empruntons à taux d'intérêt croissants serait donc gaspillé. Quel candidat à l'élection présidentielle osera soulever au moins la question ?
En France, les autorités ont préféré interdire les forages contre l'avis des professionnels. Du jour au lendemain, des pans entiers de notre économie risquent de disparaître. Souvenez-vous, il y a quelques décennies nous n'avions pas de pétrole mais nous avions des idées. Notre industrie parapétrolière était à l'époque l'une des meilleures du monde.
Aujourd'hui, on le sait, juste sous nos pieds, nous avons du pétrole. Et même du gaz. Ce sont désormais les idées qui nous font défaut
La France recèle vraisemblablement les plus importantes réserves de gaz et huiles de schiste en Europe. La France a un rôle considérable à jouer dans le domaine de la fourniture d'énergie le jour où il deviendra techniquement et économiquement rentable de rechercher ces hydrocarbures en mer, à condition que les politiques veuillent bien en donner l'autorisation. Ne nous étonnons pas si ce sont des compagnies étrangères qui mèneront le bal en espérant que la TOTAL Corporation USA sera parmi elles.
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Pétroles non conventionnels : coupes drastiques dans les investissements
http://iiscn.wordpress.com/2011/05/06/bataille-et-lenergie/
Les hydrocarbures non conventionnels n'arriveront pas au débit que permettait le "miracle" des hydrocarbures faciles.
Pour mémoire :
pic de production US : 1971 (10 millions barils/jour alors, autour de 5 aujourd'hui)
pic mer du Nord : 2000
pic Mexique : 2005
par exemple
Et puis les français n'ont peut être pas envie de donner leur territoire en pâture à la pire espèce de pollueurs que la Terre ait portée !
Une quantité infinie d'hydrocarbure à brûler. Mais c'est le pire cauchemar de l'humanité !
Parce qu'en vrai, on en a aucune idée de ce potentiel !!
Donc allez faire des gros trous en consommant des millions de m3 d'eau agrémentés de quelques milliers de m3 de produits chimiques divers et variés juste pour vérifier qu'il y a - peut-être - des ressources émettrices de CO2 : non merci !
Pépé ferais bien de prendre sa retraite maintenant.
1/ Pétrole : même en réduisant en miette toute la roche-mère au plus profond du bassin parisien (où se trouvent prisonnières les dernières gouttes de pétrole), cela suffirait à peine à couvrir 15 jours par an (au lieu de 3 !!!) pendant très peu d'années, notre consommation actuelle.
2/ Quant aux gaz de schistes, leur exploitation + leur combustion en fait L'ENERGIE 100 fois PIRE QUE LE CHARBON pour nos émissions de CO2.
Nous sommes des humains avant tout. C'est le système capitaliste qui nous transforme en destructeur du vivant.
Quelle indécence de se croire Maître et possesseur de la nature.
Un peu de respect pour la planète qui vous a fait naître mon petit docteur.
Tout à fait de l'avis des autres commentateurs, il est effarant d'entendre des gens soit disant intelligents prôner de telles idées .
Mais le pire, c'est que tout cela va se réaliser un jour ou l'autre !!!
Merci d'avance à tous les acteurs de ce désastre programmé .
Il sera toujours temps de dire après: ah ben on pensait pas que ce serait comme ça . Et ce sera fait !