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Bientôt le "charbon propre"


mercredi 08 octobre 2014

Souvent qualifié d'énergie du passé, le charbon redeviendra pourtant bientôt la première source énergétique mondiale. Une solution est de capter le CO2 qu'il émet lors de sa combustion dans les centrales. Le Canada est en pointe.


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Aujourd'hui, le charbon est de plus en plus exploité à l'échelle mondiale. Celui-ci présente en effet de nombreux avantages : peu cher par rapport aux autres sources d'énergie, il offre également la possibilité de répondre aux fluctuations de la demande grâce à des centrales thermiques flexibles, qui peuvent être démarrées et fonctionnelles en quelques minutes seulement.

Pourtant, le charbon demeure une source d'énergie fortement polluante, responsable d'émissions de gaz à effet de serre et, in fine, des modifications observées au niveau du climat. Tout l'enjeu consiste donc à limiter l'impact des centrales au charbon grâce à des solutions novatrices.

C'est dans cette optique qu'a été dévoilée, jeudi 2 octobre, la toute première centrale électrique au charbon qui permet de capturer et de stocker le CO2. Située à Estevan, dans le sud-est de la province du Saskatchewan (Canada), la centrale de Boundary Dam a fait l'objet d'une modernisation qui lui permettra de réduire de 90% ses rejets de gaz à effet de serre - soit l'équivalent d'un million de tonnes de CO2 par an, ou encore d'un retrait de 250.000 voitures des routes.

Le projet, porté par l'exploitant SaskPower et par le gouvernement fédéral canadien, a nécessité un investissement de 1,4 milliard de dollars. L'objectif : alimenter 100.000 foyers dans la province et, selon les dires du ministre de l'Economie Bill Boyd, "fournir une énergie à un prix raisonnable qui soit durable sur le plan environnemental". Malgré le coût de l'investissement, le gouvernement de la province du Saskatchewan assure qu'il n'y aura aucun impact sur la facture d'électricité.

La capture et le stockage du CO2 : comment ça marche ?

Le CO2 peut être capté avant ou après la combustion. Puis, afin d'être stocké, il est acheminé via des pipelines vers des sites de stockage aménagés à cet effet, avant que les gaz carboniques ne soient injectés sous terre, dans des couches géologiques étanches, grâce à des puits.

Pour l'heure, la seule centrale qui emploie cette technologie de capture et de stockage du CO2 est celle de Boundary Dam. Toutefois, diverses expérimentations sont menées dans le monde pour en améliorer la portée et envisager une application industrielle. Ainsi, pour Bill Boyd, le projet de Boundary Dam "est important dans la mesure où il est applicable à environ 95% des centrales au charbon dans le monde".

En France, EDF collabore avec Alstom et Veolia au niveau de l'unité 4 de la centrale thermique du Havre (600 MW). Un démonstrateur a été mis en place il y a un an pour tester le captage post-combustion du CO2 grâce aux amines - la base du réactif utilisé pour extraire le CO2 des fumées. La technique permet actuellement de capter une tonne de CO2 par heure.

En matière de lutte contre le réchauffement climatique, la capture et le stockage du CO2 représentent un pari audacieux mais qui pourrait s'avérer payant. Selon les estimations de l'Agence de l'environnement de la maîtrise de l'énergie (ADEME), cette technologie pourrait permettre de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 20 à 30% d'ici à 2050.

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3 commentaire(s)
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Commentaire par papijo
mercredi 08 octobre 2014 16:44
Un complément d'information: Le CO2 capté est vendu (de manière intelligente) pour booster la production des puits de pétrole voisins (Cliquer ici. Reste donc à forer des puits de pétrole auprès de chaque centrale charbon ! NB: Malgré cet avantage, la remise à neuf de cette "toute petite" centrale (110 MWél nets) a coûté 1,24 milliards de dollars et le rendement énergétique ne doit pas être terrible (50 MWél de consommation d'après l'article).
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Commentaire par un physicien
jeudi 09 octobre 2014 17:26
A ma connaissance, la centrale allemande de Brandenburg qui voulait mettre en oeuvre ce procédé a été torpillée par ... les verts.
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Commentaire par wave
samedi 27 décembre 2014 16:39
C'est de la folie. Il suffit qu'une toute petite partie bien cachée de ces réservoirs soit en roche calcaire (ou qu'une fissure aboutisse dans une zone calcaire), et l'acidité du CO2 génèrera une fuite. Mortelle si elle se produit près d'habitations. Sinon on n'aura fait que rejeter le CO2 dans l'atmosphère après avoir cru qu'on pouvait en générer encore plus sans risque. Et puis, est-on capable d'éliminer correctement le mercure des gaz de combustion?
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