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Par Jean JOUZEL
Stabiliser l’effet de serre doit rester notre principal objectif
Par Jean JOUZEL
mercredi 15 octobre 2008
Climatologue et glaciologue, directeur au CEA de l’Institut Pierre Simon Laplace et vice-président du GIEC, Jean Jouzel estime, dans un article publié par Lapartderisque que si le climat des 20 prochaines années est joué, celui de nos enfants et de nos petits-enfants dépend encore entièrement de nous et de ce que nous allons entreprendre.
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Les conséquences environnementales du réchauffement climatique sont nombreuses. Parmi elles, on compte par exemple :
· la diminution de l’enneigement ;
· la dilatation de l’océan, qui est aujourd’hui quelque chose d’inéluctable, dont les conséquences sont lourdes : une élévation de
· la perturbation du cycle hydrologique : pour généraliser, là où il y avait déjà beaucoup d’eau - dans le nord de l’Europe - il y en aura davantage, et là où il y en avait déjà peu - dans le sud, sur le pourtour méditerranéen - il y en aura encore moins.
On comprend tout de suite que ces multiples bouleversements environnementaux exacerberont très largement tous les problèmes auxquels sont déjà confrontées nos sociétés, que ce soit en termes de santé, de ressources alimentaires, d’infrastructures, de paix sociale ou d’équilibre géopolitique… Le changement climatique aura des répercussions dans tous les domaines, amplifiant et exagérant les risques, les tensions et les conflits de toutes sortes.
Mais si le climat des 20 prochaines années est joué, celui de la fin du siècle dépend encore entièrement de nous et de ce que nous allons entreprendre. Il me semble important - d’un point de vue éthique - de le souligner : nous ne faisons pas notre climat, certes, mais nous faisons celui de nos enfants et de nos petits-enfants.
Alors que faire ? S’adapter au réchauffement climatique ou l’atténuer ? Si le discours de l’adaptation est nécessaire, il ne doit pas prendre la place du discours de l’atténuation. Il n’y a pas de choix à faire entre les deux : il faut faire les deux ! C’est vital, car s’il est possible que nous trouvions les moyens de nous adapter jusqu’en 2050… par la suite, avec l’emballement du réchauffement climatique, ce sera plus difficile… Le véritable enjeu est et doit rester la stabilisation de l’effet de serre ; il n’est pas impossible à relever. Certes, nous devons faire face à un certain nombre de freins (psychologiques, économiques…), mais nous pouvons aussi compter sur de réels espoirs. Espoirs du côté des techniques, où le potentiel existe (l’énergie solaire par exemple me semble tout à fait pertinente) mais également espoirs du côté d’une volonté politique émergente. Car il y a de grandes avancées : si aujourd’hui, au sein du G8, parler d’une division par deux des gaz à effet de serre devient naturel… c’était encore impossible d’imaginer un tel discours il y a 2 ou 3 ans !
L’évolution est là, il faut à tout prix la poursuivre et s’y accrocher. Il est du devoir des pays développés de montrer l’exemple, l’Europe en tête. Il nous faut ouvrir la voie et ne pas oublier que lutter contre le réchauffement climatique est également synonyme de développement. Cette lutte est un nouveau moteur, nous avons tout à y gagner !
Jean Jouzel
Directeur de l’Institut Pierre Simon Laplace
Le site de Lapartderisque
