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Auteur
Chef de service communication et développement,  FNCCR. Responsable du site Energie2007.fr.Sciences-Po Paris, docteur ès Lettres

Energie: les Français boudent la concurrence


lundi 12 avril 2010

La sixième édition du baromètre IFOP-FNCCR confirme le peu d'intérêt des Français (grand public, élus, chefs d'entreprise) pour la concurrence. Ils sont entre 4 et 6% à vouloir changer de fournisseur d'électricité ou de gaz...


La sixième édition du baromètre réalisé par l'IFOP* pour le compte de la FNCCR confirme le peu d'intérêt des Français pour la concurrence dans les marchés de l'électricité et du gaz.

La concurrence, pourquoi faire?
En 2010, 95% des Français ne souhaitent pas changer de fournisseur. On constate que ce désintérêt date de... l'ouverture des marchés à la concurrence. En effet, lors des premiers baromètres FNCCR-IFOP (2004 à 2006), environ un Français sur trois envisageait de changer de fournisseur. Depuis que c'est possible (juillet 2007), ce pourcentage s'est réduit comme peau de chagrin. Ceux qui envisagent malgré tout un basculement vers les opérateurs alternatifs se disent motivés par le prix (49%), par une offre comprenant des énergies renouvelable (23%), par un meilleur service (15%, pourcentage en forte progression).
La réversibilité (possibilité de revenir aux tarifs réglementés après avoir testé le marché) est approuvée par 75% des Français. La proposition de loi du sénateur Ladislas Poniatowski, adoptée par le Sénat le 25 mars dernier, devrait leur donner satisfaction.

Du côté des chefs d'entreprises et des maires, l’ouverture à la concurrence suscite le même désintérêt critique. Très peu envisagent de changer de fournisseur : à peine 4% des maires envisagent de quitter EDF et seulement 2% feraient des infidélités à GDF Suez... Du côté des chefs d'entreprise, qui étaient il y a quelques années de fervents partisans de la concurrence, ils ne sont que 6% à vouloir changer de fournisseur...
Est-ce de l'ignorance? Non, car les uns comme les autres, connaissent fort bien le marché. Exemple: 9 chefs d’entreprises sur 10 savent que les marchés sont ouverts à la concurrence. Mais ils ne sont plus que 17% à comparer les offres, un pourcentage qui diminue régulièrement depuis le lancement du baromètre. Et, s'ils n’ont pas l’intention de changer, c'est qu'ils sont déçus. Seuls 5% des chefs d’entreprise estiment que l’ouverture à la concurrence a eu un impact satisfaisant sur leur activité. Un pourcentage à rapporter aux 10% qui jugent cet impact négatif et, surtout, aux 85% qui estiment que cela n’a rien changé. Même désintérêt chez les élus : pour 3% l’ouverture à la concurrence a un impact satisfaisant pour leur commune, 9% la jugent négativement et 88% estiment que cela n’a rien changé.
Conséquence de ce désintérêt, les fournisseurs alternatifs prospectent moins les cibles "entrepruises" et "collectivités". 26% des chefs d’entreprise indiquant avoir été récemment contactés, contre 42% en juin 2006 et 33% en 2008.

Le Tartam plébiscité

Dans le cadre du baromètre 2010, les chefs d’entreprise ont été interrogés pour la première fois sur le tarif transitoire d’ajustement au marché, dit Tartam. 84% n’en ont jamais entendu parler mais 4% savent précisément de quoi il s’agit (12% en ont vaguement entendu parler). Parmi ceux qui connaissent le Tartam (16% de l’échantillon), une très forte majorité (85%) est favorable au maintien du Tartam.

Le 6ème baromètre IFOP-FNCCR comprend également plusieurs questions relatives à la qualité des réseaux de distribution d'électricité et de gaz et à l'organisation des services publics d'énergie par les collectivités locales. La synthèse et les résultats détaillés sont disponibles sur le site de la FNCCR.

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* Sondage réalisé entre le 11 et le 17 mars 2010, auprès de 863 personnes, représentatives de la population française, âgée de 18 ans et plus, de 501 chefs d’entreprise, représentatifs des entreprises de 0 à 49 salariés et réalisant moins de 10 M€ de chiffre d’affaires, de 301 maires, représentatifs de la population des maires.
2 commentaire(s)
[1]
Commentaire par David L.
lundi 12 avril 2010 19:51
Rappelons simplement ceci: la France a ouvert le marché à la concurrence en juillet 2007. Fin juin 2007, la veille ou 2 jours avant, Christine Lagarde, ministre de l'Industrie, disait aux Français de rester chez EDF.
L'exemple vient d'un haut.
[2]
Commentaire par Manneken
mercredi 14 avril 2010 07:33
En Belgique, un opérateur d'énergie a purement et simplement déserté le marché de Bruxelles, trouvant que ce n'était pas assez rentable pour lui. Que deviennent ses clients? Où est la responsabilité sociétale?
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