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 - Rédacteur en chef de l'Usine à GES

Comment réduire son empreinte carbone ?


lundi 05 novembre 2012

Une trentaine de ménages français ont accepté de servir de cobayes : comment réduire l'empreinte carbone d'une famille sans que cela soit ressenti comme une contrainte insupportable ?


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Et si les politiques climatiques menées jusqu'alors avait oublié l'essentiel ?

Avec le marché du carbone et les directives européennes sur les énergies renouvelables et l'efficacité énergétique, l'Europe veut « décarboniser » le secteur de la production d'électricité, l'industrie. Sans forcément en avoir les moyens, le gouvernement veut alléger l'empreinte carbone des bâtiments et relancer le transport collectif.

Fort bien, mais quid du citoyen ? Un citoyen qui, depuis une décennie, place la question des changements climatiques en tête de ses préoccupations environnementales, rappelle, chaque année, l'observatoire des risques de l'IRSN. Un citoyen qui, de l'aveu du Commissariat général au développement durable, voit ses émissions « personnelles » progresser,
du fait de sa consommation.

Pour cerner le possible de ce que le citoyen consommateur peut et veut faire pour alléger son bilan carbonique, le programme Gestion et impact du changement climatique a financé une expérience originale. Dirigée par Ghislain Dubois (université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines, cabinet TEC), une équipe de chercheurs a recruté une trentaine de ménages, volontaires pour tenter l'expérience de la vie « bas carbone ».

Moins 37 %

Dans un premier temps, les scientifiques ont réalisé le bilan carbone de chacune des familles. « Les gens ont été très surpris des résultats, indique Ghislain Dubois. Ils ne pensaient pas que consommer de la viande rouge ou prendre l'avion pouvait émettre autant de gaz à effet de serre. » Le point zéro étant connu, les « cobayes » se sont vu proposer un éventail d'actions possibles pour réduire leurs émissions.

Simuler leur mise en oeuvre a permis de montrer ce à quoi les Français sont prêts et les résultats de cette évolution. « L'enquête montre qu'au-delà d'une réduction moyenne de 37 %, il est imaginable d'atteindre une baisse de 50 % des émissions individuelles de gaz à effet de serre », s'enthousiasme Ghislain Dubois. Autre découverte : décarboniser la vie quotidienne ne coûte pas cher. Dans les ménages les plus aisés, l'investissement ne dépasse pas le montant d'un abonnement à la télévision par câble. Chez les plus modestes, la chasse au Gaspi carbonique est source d'économie.

Voilà pour les résultats bruts de décoffrage ; plutôt encourageants. Mais l'aspect sociologique de l'étude n'est pas le moins intéressant. À commencer par les premiers choix des actions anti-carbone.

Des mesures difficiles à accepter

Dans leur vie quotidienne, les Français sont prêts à manger moins de viande rouge, à devenir « locavore » (privilégier les aliments produits localement), à cesser d'acheter de l'eau en bouteille. Ils sont prêts à changer de chaudière, à réduire leurs achats d'équipements électroniques ou à se vêtir local. Beaucoup plus difficiles, en revanche, sont les changements d'habitudes de transport. On accepte de moins utiliser la voiture, mais pas de la laisser au garage. Pour la plupart des volontaires, pas question non plus de renoncer aux voyages en avion, surtout pour des destinations lointaines. « Le renoncement fait peur. Si on veut le faire accepter, il ne faut pas l'introduire brutalement », résume Ghislain Dubois.

Pourra-t-on seulement faire autrement ? L'objectif qui nous est fixé par la feuille de route de Bali et la loi Pope de 2005 est une division par 4 de nos émissions. Il est peut-être temps de se montrer pédagogue ?

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