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Virginie Lamotte est responsable de la rubrique "Au Nord" au sein de l'Association Nouvelle Europe. Diplômée en allemand et en études européennes (France et Suède),...

Capitales vertes : votre ville est-elle candidate?


mercredi 20 janvier 2010

L'Union européenne décerne des prix de «capitales vertes»: à l'inverse des Allemandes, des Espagnoles ou des Scandinaves, les villes françaises ne se précipitent pas pour être candidates !


En janvier 2010, Stockholm est devenue la première «capitale verte» de l'Europe.
On connait déjà le lauréat 2011 : Hambourg. Les lauréats 2012 et 2013 seront désignés en octobre prochain, mais pour cela il faut déposer sa candidature avant le 1er février 2010 (voir comment déposer sa candidature). Pour 2010 et 2011, seules Bordeaux et Montpellier étaient entrées dans la course, sans arriver à la finale. Face notamment à sept villes scandinaves, six allemandes, six espagnoles (voir la liste). Il n'y a pas de miracle !
Virginie Lamotte rappelle pour Nouvelle Europe la genèse de ces prix. Voir papier intégral.

Extraits:

L'idée de créer un prix pour les villes vertueuses en matière d'environnement est venue de l'initiative de Jüri Ratas, ancien maire de Tallinn (Estonie), qui y a réuni le 15 mai 2006 quinze maires et élus locaux : « Je crois qu'une Europe verte et durable est essentielle pour l'amélioration de la santé publique et de la qualité de vie de nos citoyens ». À l'issue de cette rencontre, ces élus, soutenus par l'Association des villes estoniennes, ont signé un mémorandum à l'attention de la Commission européenne proposant la création des Capitales vertes. Aujourd'hui, 40 villes, dont 21 capitales soutiennent le projet.

(...)

Toutes les villes européennes (Union européenne, États candidats, pays de l'EEE) de plus de 200 000 habitants peuvent se porter candidates. Pour les pays qui n'en disposeraient pas, la plus grande ville du pays a droit d'y participer. Pour les deux premières villes désignées (2010 et 2011), le processus de sélection avait commencé en 2008 : 35 villes avaient alors déposé leur dossier et huit ont été sélectionnées pour le deuxième tour de sélection. Qui pour évaluer les candidats ? Le jury est variable selon les années. Ses membres sont des experts reconnus dans leur spécialité (correspondant aux indicateurs), la Commission européenne et l'Agence européenne de l'Environnement.

L'évaluation porte sur des critères environnementaux, la capacité à mettre en œuvre des mesures innovantes et efficaces et les projets pour poursuivre les engagements pris à l'avenir. La capacité de partage des expériences et des résultats tient également une place importante. Les villes sont d'abord jugées sur des critères environnementaux. Ici, ce sont les indicateurs environnementaux qui dictent ces qualités. Il ne s'agira pas seulement des initiatives mises en œuvre par la ville elle-même, les initiatives impulsées par les gouvernements nationaux, les entreprises et les citoyens étant également prises en compte. Les indicateurs sont les suivants : contribution locale au changement climatique, transports locaux, espaces verts urbains, affectation durable des sols, nature et biodiversité, qualité de l'air ambiant, pollution sonore, production et gestion des déchets, consommation d'eau, traitement des eaux usées et enfin gestion de l'environnement par l'autorité locale. Le second principe, celui de la mise en œuvre de mesures innovantes et efficaces ainsi que la poursuite des engagements pour atteindre les objectifs fixés, s'applique quel que soit l'état de la nature environnante. Enfin, la communication et la capacité à mettre en réseau les bonnes pratiques appellent les villes candidates à se présenter comme des modèles et une source d'inspiration. Chaque candidat doit exposer un programme stratégique de communication, comprenant des plans d'action et des évènements pédagogiques et promotionnels.

Recevoir ce prix est avant tout une marque de prestige, puisque celui-ci ne permet pas l'octroi de financements spécifiques pour la mise en œuvre du projet proposé par les villes candidates. Il ouvre ainsi une vitrine pour les villes gagnantes d'un an de mise en valeur de leur action pour les autres villes européennes, un espace de bonnes pratiques également ouvert à l'international.

A l'issue de la première sélection, huit villes ont été retenues : Amsterdam, Bristol, Copenhague, Fribourg, Hambourg, Münster, Oslo et Stockholm. Le 29 janvier 2009, les deux premières villes gagnantes ont été désignées : d'une part Stockholm (2010) et Hambourg (2011).

Stockholm, capitale de la Suède, 800 000 habitants, a été récompensée par le jury pour son engagement historique en faveur du développement urbain durable et sa politique environnementale actuelle particulièrement ambitieuse (gestion du bruit et des déchets, transports durables). Son objectif d'être une ville sans énergie fossile d'ici 2050, a joué dans le choix de Stockholm, la ville ayant déjà réduit ses émissions de 25% par rapport aux niveaux de 1990. Par ailleurs, 95% de la population vit à moins de 300m d'espaces verts.

Hambourg, deuxième ville de l'Allemagne, 1,8 millions d'habitants, a été primée pour son fort engagement depuis une dizaine d'années : un Agenda 21, une loi de protection du climat (mesures d'équipement pour les bâtiments publics), gestion des déchets, consommation de l'eau, transports publics à moins de 300m et de nombreux espaces verts. La ville ambitionne également de réduire ses émissions de CO2 de 40% d'ici 2010 et de 80% pour 2050. Pour promouvoir le projet, elle a proposé la mise en circulation d'un « train des idées » où chacune des villes candidates qui le souhaiterait aurait son propre wagon pour partager ses expériences et bonnes pratiques. 

 


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