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2050: 450 millions de tonnes de CO2 sous la Mer du nord!


vendredi 08 octobre 2010

La capture et le stockage de CO2 n'est plus seulement un objet d'expérimentation. Avec le soutien de l'Union européenne, les pays riverains de la Mer du nord ont d'ambitieux projets.


La mer du Nord fait l'objet d'une attention particuliere de la part de ses riverains. Ce n'est pas la beaute de ses côtes, ni l'harmonie des couleurs de l'eau et du ciel qui font tourner les regards vers cette mer fragile.

Ce sont des intérêts économiques et climatiques bien compris. Dans la plus grande discretion, la North Sea Basin Task Force (NSBTF) vient de publier un rapport qui pourrait conditionner le devenir du sous-sol de la mer du Nord.

Inconnue du grand public, cette commission abrite des experts des ministères britannique, néerlandais, allemand et norvegien en charge du delicat dossier de la sequestration geologique du carbone. Son but : creer les conditions necessaires au developpement du captage et du stockage du CO2 (CSC) dans les bas fonds geologiques de la mer du Nord.

12 centrales équipées en 2015

A dire vrai, tout designe deja la mer du Nord comme le futur receptacle du carbone des centrales thermiques, raffineries et autres usines siderurgiques du nord de l'Europe.

 A commencer par le contexte reglementaire. En decembre 2008, l'Union europeenne a adopte le desormais fameux Paquet energie climat : un train de mesures qui oblige les 27 à reduire de 20 % leurs emissions de gaz a effet de serre entre 1990 et 2020. Dans ce lot de textes, une directive donne un cadre legislatif au CSC.

Parallelement, le 7e Programme cadre de recherche et developpement europeen (PCRD) et le Programme energetique europeen pour la relance (PEER) ont debloque des fonds importants pour financer la construction de sites pilotes de captage de CO2. L'objectif europeen etant de disposer d'une douzaine de centrales thermiques "zero émission" d'ici a 2015. Ce qui n'est pas encore fait.

GDF Suez dans la course

Techniquement, les Europeens ne sont pourtant pas en retard. Depuis 1996, Statoil capte et reinjecte, dans un profond aquifere salin, un million de tonnes de CO2 par an produit par la plate-forme offshore Sleipner B : la premiere realisation de ce type au monde ! A 150 km au large d'Amsterdam, GDF Suez realise le meme type d'operation, depuis 2004, a partir de sa plate-forme K12B. Habitue des premieres mondiales en la matiere, Statoil capte et injecte dans le sous-sol de la mer de Barents, 700 000 tonnes de gaz carbonique emis par son usine de liquefaction de gaz de Snohvit. Strategiquement, l'Europe nourrit de grandes ambitions pour le CSC.

(...)
Car la mer du Nord est l'exutoire rêvé pour les gros pays émetteurs, membre de la NSBTF. Selon une étude issue du programme européen GeoCapacity, la géologie du Vieux Monde peut recevoir 300 milliards de tonnes de CO2 anthropique (plus de 60 ans d'émissions !). Or, 55 % de cette capacité théorique se trouve au large des quatre pays de la NSBTF. Bien plus encore, si l'on y ajoute les gisements d'hydrocarbures « déplétés » écossais.

Au total, estiment les experts de la NSBTF, le sous-sol de la mer du Nord pourrait recevoir 450 MtCO2/an vers 2050 : presque la totalité des émissions françaises actuelles.

Voir le dossier complet
1 commentaire(s)
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Commentaire par jymesnil
dimanche 10 octobre 2010 21:02
ce carbone commence de plus en plus à faire phantasmer....on passe de "on tous mourrir bientôt" à "on va gagner un max de pépètes :-)".

quand on pense que la terre a déjà connue des périodes avec plus de CO2, où est-ce que les dinosaures ont séquestré le CO2 ?!
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