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William Lebec (Paprec) : « développement de l’entreprise, développement personnel de ses salariés»


lundi 30 juillet 2007

Paprec est devenu un leader français du recyclage, notamment en mettant en avant la diversité de ses collaborateurs (origine ethnique, sexe, culture, âge…) et leur attachement à une culture d’entreprise forte, incarnée par le « fondateur» Jean-Luc Petithuguenin. Son directeur général chargé du commerce, William Lebec, lui-même engagé à un âge où l’on part souvent en pré-retraite, explique ce « développement par les valeurs ».



default textPaprec a été repris en 1995 avec 45 employés et 5 millions d’euros de chiffre d’affaires. Aujourd’hui, l’entreprise emploie près de 2.000 personnes, avec un c.a. de plus de 270 millions. Comment expliquer ce développement spectaculaire en douze ans ?

Par des investissements, qui sont lourds dans ce secteur et par des bonnes décisions stratégiques. Mais cela a été aussi une réussite avec un état d’esprit, la mise en avant de valeurs fortes. C’est le plus important. La valeur intrinsèque de l’individu est plus importante que la valeur de l’environnement de l’individu, c’est-à-dire son costume, son diplôme, son origine sociale ou nationale. Il faut profiter de cette valeur pour développer l’entreprise au travers du développement de chacun.

Certains sont rentrés dans l’entreprise alors qu’ils ne parlaient pratiquement pas français et ils ont pu accéder aux responsabilités selon leur capacité professionnelle. Le directeur des ventes, né au Portugal, est un ancien chauffeur qui a gravi tous les échelons. Le directeur des ressources humaines, né en Algérie a été embauché à 60 ans passés. On note également une forte représentation des femmes dans le personnel, même au sein du comité exécutif qui compte 2 femmes parmi les 8 membres qui le composent.

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Vous comptez dans votre population d’ouvriers qualifiés et de chauffeurs, une grande diversité des origines ethniques. Est-ce une politique voulue ?

On a effectivement une diversité très forte : 36 nationalités différentes, notamment d’Afrique, d’Asie, de pays de l’Est, et on continue cette embauche diversifiée. Il est clair qu’on a un métier qui nécessite beaucoup de main-d’œuvre. Mais on ne recrute pas sur une origine. Et on ne tient compte que du professionnalisme et de l’esprit d’équipe. Si, dans un groupe de personnes, l’une se distingue et se révèle meilleure, on va favoriser son développement et elle va se trouver promue. Il y a, dans l’entreprise, une possibilité d‘ascension sociale qui est voulue.

Nous avons été nommés en 2004 « ambassadeur de l’UE » au titre de la diversité et de la lutte contre la discrimination. L’année dernière, c’est ici qu’a été lancé le « Tour de France de la diversité », par l’ancien ministre délégué à la promotion des chances, Azouz Begag, en présence de Laurence Parisot, la présidente du Medef, et de Claude Bébéar, l’initiateur de la charte de la diversité.

On  conduit cette politique tout naturellement, sans se poser la question de façon théorique. Jean-Luc Petithuguenin dit souvent qu’on fait de la prose sans le savoir.

Vous conduisez aussi une politique active de mécénat artistiques (artistes peintres, sculpteurs, ballet à l’Opéra de Paris…) et de sponsoring, notamment en étant partenaire majeur d’un bateau, le Paprec-Virbac II, et de nombreux artistes peintres.  Selon  quelle logique ?

Le mécénat est le prolongement de cette politique de valeurs. Nous faisons d’abord du sponsoring qui est en liaison avec notre volonté, notre image. Le « Paprec Virbac » en est le symbole. La voile, c’est l’excellence, l’esprit d’équipe, sur un bateau on ne peut que se parler et se coordonner. Et on a de la chance avec notre skipper , Jean-Pierre Dick, qui gagne des courses. Le bateau  est un fer de lance pour l’ensemble de l’entreprise. Quand il y a une course, tout le personnel la suit. A l’arrivée de la Transat Jacques Vabre (2005) au Brésil et de la Route du Rhum (2006) en Guadeloupe, on a envoyé tous les collaborateurs qui avaient gagné un « castor d’or » (une récompense interne).

D’autres formes de sponsoring ont une volonté de proximité (nous soutenons les « Flash », l’équipe de football américain de La Courneuve) et quand quelqu’un de l’entreprise a une passion, on peut être conduit à le soutenir. On l’aide dans son développement personnel.


Le contexte

Né à La Courneuve, sur un  site qui recyclait des papiers de « belles sortes », Paprec est devenu une entreprise étendue sur 30 sites en France, traitant maintenant, outre les papiers-cartons, les matières plastiques, les déchets de chantiers, les déchets industriels banals, le bois, la collecte sélective des ménages et depuis peu les déchets d’équipements électriques et électroniques (D3E).

Dans les papiers, Paprec traite notamment 100% des déchets de la presse nationale et 60% de ceux de la presse régionale, ainsi que de nombreuses imprimeries. Elle a introduit une pratique originale, qui consiste à investir chez ses clients du matériel pour l’aspiration des déchets de papiers, ce qui permet une collecte automatique et sélective. Les produits du recyclage (2.000.000 de tonnes par an) sont revendus en France, en Europe, et même en Asie.

Paprec dispose de cinq usines de traitement de plastique, un recyclage qui impose un tri très précis selon les types de matières. Trois broyeurs de bois produisent 60 à 70.000 tonnes issues principalement de palettes cassées qui permettent de fabriquer des panneaux d’aggloméré ou des produits de chaufferie. L’entreprise s’est lancée récemment dans la collecte et le traitement des produits D3E (électriques et électroniques).

Enfin Paprec a développé une forte activité dans le traitement du tri sélectif des ordures ménagères.

La société a accru récemment son déploiement par une croissance externe en Bretagne, avec pour objectif d’étendre son maillage nationale en limitant les transports de déchets sur le territoire national et donc d’améliorer les bilans énergétiques. Depuis plus de dix ans, elle a développé la collecte des papiers de bureaux et le désarchivage avec sa filiale « La Corbeille bleue », ainsi que la destruction de documents confidentiels ou classés « secret défense » avec le service Confidentialys




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