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Tina Paillet (Gazeley) : des parcs logistiques économes en énergie


mercredi 11 juillet 2007

Filiale du géant américain Wal-Mart, Gazeley déploie en France des parcs logistiques dont les entrepôts et les bureaux ont l'ambition d'être économes en énergie et alimentés par des énergies rebouvelables, bâtis dans une verdure respectant l'environnement. (Audio disponible)


   
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default textMme Tina Paillet, vous êtes directrice du développement de Gazeley, entreprise britannique,  filiale du géant américain de la distribution Wal-Mart. Vous installez en Europe, et particulièrement en France, des plate-formes logistiques équipées pour fonctionner avec des énergies renouvelables. Pouvez-vous nous en expliquer le fonctionnement ?

Gazeley a une démarche environnementale de très longue date. Nous sommes un des premiers à avoir créé en logistique la notion de « parc ». Le plus ancien a été créé il y a 17 ans en Angleterre, sur 250 hectares, soit 750.000 m2 carrées de surface occupée, avec 7.000 emplois. Sur ce parc, nous avions déplacé 1 million de m3 de terre pour faire des butées et masquer les vues. Et on y a planté plus d’un million et demi d’arbres et d’arbustes.

Il y a trois ans, on s’est attaqué au bâtiment en tant que tel, après avoir constaté combien les bâtiments consomment d’énergie dans le monde. Nous avons investi plus d’un million d’euros et consacré un an et demi de recherche et développement pour créer un prototype sorti fin novembre 2004. Depuis, on ne cesse de l’améliorer et de le déployer en France.

C’est un bâtiment qui incorpore divers éléments.
D’abord, un éclairage zénithal plus important que la norme, avec des toitures qui laissent passer la lumière.
Egalement des éclairages économiques pour l’entrepôt et les espaces de bureaux attenants. On a des très grandes toitures, donc on en profite pour récupérer les eaux de pluie qui sont recyclées, chauffées avec des systèmes solaires et réutilisées en eaux sanitaires.
En plus des chauffe-eau solaires, nous avons rajouté des panneaux photo-voltaïques  pour l’éclairage des bureaux ou, dans le cas des très grandes installations, pour la revente sur le réseau du parc. On a également, selon les zones géographiques, la possibilité de mettre des éolienne très performantes en économie d’émissions de CO2.

Pour revenir à la verdure de nos parcs, nous veillons à ce que ces arbres et arbustes soient de provenance locale. Cela semble évident mais cela ne l’était pas il y a 15 ans. On faisait des appels d’offres simples, le mieux-disant étant choisi. Résultat : les arbres destinés à la région de Birmingham venaient d’Italie… Vous imaginez le bilan carbone du transport de l’arbre. Une fois sur place, il y avait aussi une mauvaise reprise de ces végétations en raison du climat local.

Ce type de bâtiment en est-il encore au stade du prototype ou est-il déjà proposé ? Et quel coût a-t-il pour l’utilisateur ?

La plupart de nos bâtiments sont pourvus avec l’ensemble des éléments décrits. Cela a un coût, mais qui n’est pas répercuté à nos utilisateurs. Gazeley a décidé d’investir en fonds propres sur ces technologies. On s’y retrouve dans l’attractivité de nos offres, par rapport à des utilisateurs qui souhaitent communiquer sur la notion d’environnement responsable. On s’y retrouve aussi par rapport à la législation : en étant en avance, nos bâtiments seront pérennes, ils ne seront pas obsolètes rapidement (en raison de règles de construction à venir).

L’utilisateur peut-il ne pas prendre ces équipements ?
 
Non. L’idée est de ne pas donner le choix. Un client ne peut pas déshabiller le bâtiment. C’est aussi une des raisons pour lesquelles Gazeley a voulu être porteur financièrement du projet.

Quel est le bilan énergétique ?

Nous avons des chiffres précis sur le prototype établi en Angleterre, soit un bâtiment de 45.000 m2. On a une économie d’énergie de 6,3% dû à l’éclairage zénithal qui occupe 15% du toit. Le récupérateur d’eau permet de recycler  400.000 litres et le chauffe-eau solaire fournit 50% de l’eau chaude. Les panneaux photovoltaïques fournissent 20% des besoins en éclairage extérieur. Une économie en éclairage de bureau par un système fluorescent a été estimée à 3.000 euros par an. Enfin, on a calculé une économie de 21 tonnes d’émissions de C02 avec une éolienne de 7 mètres de diamètre.  Il y a une réelle performance qui tend vers les objectifs d’économie de Kyoto.

Propos recueillis par Yves de Saint Jacob

Le site de Gazeley


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