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Par Editor


Valérie Guimet : « la roue des odeurs de Suez-Environnement »


dimanche 13 janvier 2008

Suez-Environnement se préoccupe de la pollution olfactive, qui passe souvent derrière les autres nuisances comme le bruit, la pollution atmosphérique ou visuelle. Autrement dit : "ça pue, oui, mais ça pue quoi ? "


Valérie Guimet, vous êtes dans le secteur marketing-innovation chez Suez environnement, en charge de programmes dont l’un concerne un domaine peu étudié par les entreprises, celui de l’odorat. Quel est ce programme ?
Le programme est parti du constat de plusieurs nos filiales, dans les métiers de l’environnement, comme le traitement des eaux usées, la collecte et le traitement des déchets, la gestion des sites de compostage. Nous avons constaté l’émergence d’une problématique « odeurs ».

Notre approche est d’abord très scientifique. Sur un site existant, on va mesurer et quantifier l’ensemble des concentrations d’odeurs. Sur un site en construction, on va participer à la conception en évaluant le potentiel de création d’odeurs.
A côté de cette approche technique, on met en place une démarche plutôt sensorielle, fondée sur l’empreinte olfactive perçue par les riverains.
Vous allez donc procéder par sondages auprès de ces populations ?
On va monter des panels de « jurys de nez », à proximité des installations, qui vont nous rapporter leur perception des odeurs journalières. Démarche originale, nous avons mis au point une « roue des odeurs ». C’est une méthode qui permet de les catégoriser et de développer un langage commun qui dépasse le simple « ça pue ». C’est-à-dire : « ça pue, oui, mais ça pue quoi ? ».
Par métier, par activité, on développe donc une roue qui prend les familles principales des molécules odorantes. Sur la roue du compostage , vous aurez des choses sympathiques comme l’odeur de chou, de vinaigre, d’animal mort. Mais aussi des odeurs de résine de pin ou d’agrumes. Ce qui est intéressant, c’est de développer un langage commun.
Comment intervenez-vous auprès de l’entreprise ?
Quand l’exploitant a besoin d’une assistance, parce qu’il a reçu des coups de fil de riverains, il nous appelle pour nous dire : »depuis quelques jours, mon système de désodorisation ne fonctionne pas, j’ai une nouvelle odeur, j’ai plus de chou pourri que d’habitude, etc… ». Nous allons régir au plus vite, trouver des solutions techniques et réconforter les riverains.
Quels sont ces techniques ?
Des procédés chimiques, ou des procédés biologiques. Par exemple la mise en place de bio-filtres. Différents matériaux, comme les copeaux de bois, vont filtrer l’arrivée d’air qui est saturée en mauvaises odeurs. On va les disposer à l’intérieur de l’usine sur le cheminement de l’air confiné.


Propos recueillis par Jean-Luc Prigent, Newsteam
Photo : © jean-louis bouzou - Fotolia.com

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