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Par Editor


Plus du quart des PME françaises vont changer de mains dans les prochaines années


dimanche 13 janvier 2008

Conséquence rarement évoquée mais inévitable du « baby boom », plus du quart des dirigeants de PME françaises vont envisager de céder leurs entreprises, notamment dans la période 2010-2020, rendant très porteur le marché du financement de la transmission, estime M. Eric Pierre, Associé du cabinet Grant Thornton.


default textM. Eric Pierre, vous avez conduit pour le cabinet Grant Thornton une enquête européenne auprès de plus de 7.000 entreprises, montrant qu’un quart des PME européennes changeront de propriétaire d'ici à dix ans ? Pourquoi un tel mouvement qui peut changer les comportements économiques ?
La génération des baby-boomers, nés entre 1945 et 1960, devient celle des « papy-boomers ». Ceux qui ont créé des entreprises vont envisager de les céder, soit à leurs enfants, soit à leurs cadres, soit à l’extérieur, avec une amplitude maximale entre 2010 et 2020. On va donc assister à une augmentation considérable des cessions et acquisitions, avec tous les problèmes de financement ou de partages patrimoniaux qu’elles posent.
Le mouvement est européen et touche bien sûr de la même manière la France. Le mouvement est fort en Grande-Bretagne (33 % de transmissions), en Suède, en Allemagne, en Espagne. En France, retenons le chiffre d’un quart, qui est sans doute conservatoire.
Comment se préparent les chefs d’entreprise concernés ?
Il y a eu une très forte mutation dans les esprits. Aujourd’hui, on ne considère pas que les enfants doivent nécessairement prendre la suite de leur père. On considère même souvent préférable de laisser à ses enfants des biens moins volatils qu’une entreprise. On cherche alors des solutions en interne, avec le management de l’entreprise, ou en externe.
On rencontre aussi des chefs d'entreprise de 45-50 ans qui veulent "détacher un premier coupon" et sécuriser une partie de leur patrimoine tout en restant à la tête de leur affaire et en continuant à la développer. Démarche positive, car ils considèrent souvent qu’une fois qu’ils l’auront fait, ils se sentiront plus à l’aise pour prendre des risques et innover à la tête de leurs entreprise.
Quelles sont les grandes tendances prévisibles dans les modes de transmissions ?
Les formules de LBO, couplées aux dispositions légales sur les donations, fournissent des formules très variées. Mais dans tous les cas, le chef d’entreprise doit faire face à des problèmes de financement. Même s’il transmet à ses enfants, il doit régler le problème du partage et du financement de la succession.
Dans le même temps, les cadres en responsabilité dans des grandes sociétés qui veulent acquérir une entreprise, contactent les cabinets de cessions-acquisitions ou les fonds d’investissements. Ceux-ci sont riches, mais manquent de bras.
Même s'il y a actuellement une certaine fébrilité au niveau des marchés financiers, avec des banques sans doute moins prêtes à prendre des risques dans l’avenir, je pense qu'on peut dire que le marché de la transmission et tout particulièrement le marché du financement de la transmission resteront très porteurs dans la prochaine décennie.
Photo© Kirsty Pargeter - Fotolia.com


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