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Electricité solaire : objectif de 60.000 emplois d'ici 2020


jeudi 27 septembre 2012

Dans un appel, sept acteurs majeurs du photovoltaïque demandent au gouvernement de prendre des mesures d'urgence et de faire les bons diagnostics pour confirmer les potentiels d'emploi de la filière. Faute de quoi, les dépôts de bilan de PME vont au contraire se poursuivre.


Les sept signataires de la tribune à « La chaîne Energie » sont l'Apesi,  le CLER, Enerplan, la FNCCR,    FTS, Gimelec et Hespul.

Pour nous, il ne fait aucun doute que la filière photovoltaïque française apportera une contribution significative au redressement industriel du pays et contribuera à une meilleure résilience économique des territoires, au bénéfice de milliers de PMI, PME et TPE.

Encore faut-il pour être capable d'exploiter ces potentialités, de poser le bon diagnostic en termes de création de valeur et de compétitivité.

De multiples axes industriels

La feuille de route gouvernementale sur la transition énergétique propose de bonifier le contenu européen des modules solaires. Cette mesure est insuffisante à elle seule pour sortir notre filière de la crise qu'elle traverse.

En effet, l'industrie photovoltaïque française n'est pas cantonnée à la production de cellules et de panneaux (qui représentent 20 à 15% de la valeur du kWh solaire, chiffre qui  décroît). Elle s'étend à « l'enveloppe active » du bâtiment, aux équipements électriques spécifiques, aux réseaux intelligents et à l'éco-mobilité, jusqu'à la fourniture de services, de produits et d'équipements à une industrie mondialisée. L'insertion de l'industrie française dans la chaîne de valeurs est donc possible à de multiples niveaux.

La croissance progressive et durable du marché national du photovoltaïque permettra de structurer la filière à travers le développement des axes industriels majeurs, avec des exigences de qualité, de performance et de durabilité, comme composantes de la compétitivité du « made in France ». La filière en aval de l'industrie proprement dite - conception, installation et maintenance des systèmes - partie prenante des engagements de qualité et de performance, représente la moitié des 60 000 emplois à créer d'ici à 2020 (1).

Deux grandes familles

D'autre part, une évaluation correcte de la compétitivité de l'électricité solaire exige de distinguer  deux grandes familles d'applications, dont les indicateurs sont différents : le « PV Bâtiment » où le générateur de petite à moyenne puissance est installé sur ou à proximité d'un bâtiment, et le « PV industriel » composé de grandes centrales sur bâtiments ou au sol.

Le premier, dont les coûts de production sont nécessairement plus élevés se compare au prix de l'électricité livrée au consommateur final, tandis que le second a vocation à produire l'électricité solaire la moins chère, qui se compare au prix de gros du marché de l'électricité.

Dans ces conditions, la compétitivité, appelée « parité réseau » par les spécialistes, apparaîtra dès 2014/15 dans le Sud de la France pour le « PV-Bâtiment » avec des installations simplifiées, alors que l'électricité solaire produite par les grandes centrales au sol sera compétitive avec les prix du marché de gros à l'horizon 2018/20. Le fait que l'électricité solaire autoconsommée soit d'ici quelques années moins chère que l'électricité délivrée par le réseau, permettra d'accélérer le pas vers la généralisation des bâtiments à énergie positive dans le neuf porté par une exigence réglementaire annoncée pour 2020, et vers la rénovation énergétique à haute performance dans l'existant.

Dans cet environnement, la mise en place de mesures d'urgence complémentaires est indispensable pour le salut des TPE, PME et PMI de la filière française. Il faut pour cela assurer le gel des tarifs d'achat photovoltaïque à leur niveau actuel jusqu'à la mise en place d'une nouvelle politique et l'augmentation de leur plafond de puissance de 100 à  250 kWc.
A défaut, l'hémorragie d'emplois et les dépôts de bilan vont se poursuivre dans les mois à venir dans le tissu d'entreprises petites et moyennes qui irriguent le territoire.

Apesi, Hadrien Clément - Président
CLER, Raphaël Claustre - Directeur
Enerplan, Thierry Mueth - Président
FNCCR, Pascal SOKOLOFF, Directeur général
FTS, Daniel Bour - Président
Gimelec, Alain Le Calvé - Délégué Général Adjoint
Hespul, Marc Jedliczka - Directeur Général


 

(1)    - NDLR : le solaire thermique représente par ailleurs, selon les estimations, un potentiel de 40 000 emplois.

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7 commentaire(s)
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Commentaire par brmomo
jeudi 27 septembre 2012 16:02
je vois un non sens dans la petite note de fin d article sur le fait que le solaire thermique représente à peine les deux tiers du potentiel d emplois de l' électrique. lorsque on regarde les chiffres, un capteur solaire pour l eau chaude permet d'économiser entre 3 et 5 kwh par jour en moyenne pour une habitation moyenne. c est énorme , c est de l énergie stockée et consommée sur place . par rapport à l utopie du photovoltaique c est une évolution de mode de vie facile à mettre en oeuvre et productive.
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Commentaire par carlino
jeudi 27 septembre 2012 17:39
malgré que le photovoltaïque soit écologiquement et socialement pervers je trouve que cette technologie a au moins le mérite de ne pas dénaturer l'environnement ...nos paysages sont préservés . c'est pas comme avec les ventilateurs géants ! Aussi , brmomo a totalement raison . il ne faut pas mettre de côté le solaire thermique qui est une technologie simple , efficace et sans terre rare et qui peut créer beaucoup d'emplois ...100% Français soit dit en passant .
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Commentaire par Hervé
jeudi 27 septembre 2012 21:17
@Carlino Ok pour ceux en toiture, mais les installation "industrielles" ça me laisse perplexe. Bon il est vrai que ça se voit de moins loin. @ L'auteur Tant que le problème du stockage ne sera pas résolu, le potentiel total du solaire restera limité a quelques % du mix électrique. (5% pour accompagnement du nucléaire et 10à15% pour l'accompagnement de centrales Gaz). Ce qui représente pour la France une puissance installée entre 20GW et 60GW environ. Il est très intéressant de déployer cette énergie en complément des autres, mais a condition que les couts soient bas. Si on considère le prix de gros du panneau à 0.5?/Wc, et si ça représente 15 à 20% du prix final, ça donne un prix fourni posé entre 2.5 et 3.3? ce qui est encore trop cher.
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Commentaire par brmomo
vendredi 28 septembre 2012 09:15
je pense qu il est impossible de savoir la vérité sur la durée de vie des installations photovoltaiques . je suis sûr que on assiste à ce qu on pourrait appeler de la propagande. dans un c dans l air récent un reportage parlait de 40 ans garantis, je n y crois pas du tout parceque je connais un peu la microélectronique pour les cellules et l' électronique de puissance pour les onduleurs.
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Commentaire par Richard Loyen
vendredi 28 septembre 2012 10:38
@ brmomo, sur le retour d'expérience sur la durée de vie des installations photovoltaïques, ci-après un lien sur une étude CEA INES sur les modules d'une installation vieille de 20 ans : http://www.photovoltaique.info/+Etude-des-modules-photovoltaiques+.html @ Hervé, toute la filière fait des efforts pour baisser le prix de l'installation et produire des kWh bientôt compétitifs avec l'électricité distribuée. L'enjeu est un déploiement de GW économiquement positifs pour le pays. @ Carlino, qu'est-ce qui vous permet d'affirmer sans argument que le photovoltaïque est "écologiquement et socialement pervers" ? @ tous : Développer le l'électricité et la chaleur solaire, n'est pas incompatible, loin s'en faut. Le plaidoyer pour le PV n'éclipse pas la chaleur solaire. Nous avons besoin de développer massivement ces deux branches de l'énergie solaire en France.
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Commentaire par carlino
vendredi 28 septembre 2012 17:35
Bonjour Richard , mes mots sont peut être un peu forts, je vous l'accorde ...mais si j'ai employé le mot pervers c'est a cause de deux raisons principales ..sachant que c'est moins pire que l'éolien industriel qui en plus saccage et dénaturent notre environnement ! - toutes ces technologies irrégulières et assez aléatoires nous obligerons a multiplier les centrales souples d'utilisation, comme les centrales a gaz ! donc nouvelle émissions de CO2 et plus de dépendance énergétique - Au niveau des particuliers, dans cette histoire, c'est quand même les plus modestes d'entre nous qui financent les installations photovoltaïques des plus riches !!! crédits d'impôts et prix de revente exorbitants garantis !!!. ça devrait être le contraire ....! je sais bien que la vie marche comme ça mais là c'est quand même orchestré par l'Etat ! c'est d'autant plus grave ! Le photovoltaïque et petit éolien devraient être réservés pour une auto consommation avec des systémes individuels de stockage tout comme le solaire thermique ou la géothermie . ...et bien entendu les aides , subventions et crédits d'impôts devraient être inversement proportionnel aux revenus ...là on serait socialement et écologiquement correcte ! Quand à la production industrielle, l'éolien non merci et avec toutes les autres technologies trop aléatoires en France...on fait fausse route ...je crois beaucoup plus a l'hydrolien par exemple et ou l'efficacité énergétique car gaspiller moins c'est quand même mieux q
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Commentaire par brmomo
vendredi 28 septembre 2012 21:27
bonsoir Carlino j approuve vos arguments , en particulier le fait que trop d énergie électrique intermitente obligera à remettre en route des centrales au gaz puisque les gros systèmes nucléaires n ont pas des temps de réponse suffisamment courts. comme on ne sait pas stocker l'énergie électrique, le particulier n a aucun intérêt à consommer sa propre production puisque l argument écologique disparait actuellement devant l argument financier.on y viendra sûrement mais avec des délais raisonnables cad lorsque effectivement les ressources nucléaires seront trop affaiblies.c est un non sens pour moi de forcer ce rythme. les technologies du photovoltaique sont parfaitement au point depuis de nombreuses années et on sait que les filières peuvent inonder le marché en peu d années , le faire par avance n a aucun sens puisque tous ces systèmes ont des faibles durées de vie.