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Auteur
Charlotte de Lorgeril est Associate Partner dans le secteur Energies, Utilities & Environnement au sein du cabinet Sia Partners.

Stations-service : condamnées à disparaître ?


mercredi 15 juin 2011

Hausse du pétrole, nouvelles technologies, nouveaux comportements de consommation : économie et écologie conduisent à leur perte les petites stations-service, notamment dans les zones rurales.


Etude conduite par Charlotte de Lorgeril et Jean-Nicolas Barral, consultants chez Sia Conseil.

La disparition des stations-service traditionnelles est en marche ! L'affirmation est rude mais depuis trente ans, le réseau ne cesse d'évoluer : les enseignes des grandes sociétés pétrolières laissent place aux grandes et moyennes surfaces qui représentent plus de 40% des stations-service.

Les nouvelles technologies, un secteur du pétrole instable, les économies d'énergie, les nouvelles réglementations environnementales, les nouveaux comportements de consommation (écologie, économie)... sont autant de facteurs qui ne favoriseront pas la survie des stations-service. Ce sont les plus petites qui sont menacées en particulier dans les zones rurales.

Dans la filière de la distribution, qui ne représente que 2,5% en moyenne des bénéfices des groupes pétroliers, la rentabilité dépend essentiellement des volumes de vente de carburants. Résultat : depuis 20 ans, près de 50% des points de vente ont fermé dans l'hexagone et cette tendance semble se poursuivre en 2011 suite au durcissement des nouvelles normes environnementales imposées par l'Etat. 

Les compagnies pétrolières tentent de réagir face à la grande distribution


Les tarifs ultra-compétitifs exercés par la grande distribution ont permis à Carrefour ou Leclerc par exemple, de s'imposer. Pour assurer leur pérennité dans l'environnement français, les sociétés pétrolières s'adaptent grâce à une nouvelle stratégie « low cost » qui permettra de re-dynamiser la vente de carburants et de reprendre du terrain sur les grandes et moyennes surfaces qui assurent aujourd'hui plus de 60% de l'approvisionnement des automobilistes.

Trop peu rentables, certaines stations sont aujourd'hui remplacées par des automates. On les appelle également les "stations fantômes" car aucun service n'y est proposé, aucune personne n'est physiquement présente pour renseigner le client et les paiements se font uniquement par carte bleue.

Le géant américain du pétrole ExxonMobil, plus connu sous le nom de Esso en France, a ainsi converti près de la moitié de ses stations-service de l'Hexagone en Esso Express. Des stations entièrement automatisées, qui lui permettent de proposer les prix les plus bas et de concurrencer les stations des grandes surfaces. L'offre Esso Express s'est en revanche enrichie en produits au fil des années  : un partenariat avec le groupe Casino a permis de mettre en place un système de robots automatiques proposant entre 200 et 300 références de produits allant de la barre chocolatée aux produits de première nécessité.

Aujourd'hui, c'est au tour de Total. En effet, le géant pétrolier semble vouloir changer son positionnement haut de gamme en transformant une partie de son réseau en France, en stations « low cost ». Le groupe teste depuis avril 2010, une nouvelle offre sur 45 stations. Cette offre qui pourrait être effective fin 2011, permettrait au géant pétrolier d'afficher des prix proches de ceux pratiqués par les enseignes de la grande distribution afin de multiplier par trois son nombre de clients.

Les grands acteurs pétroliers étrangers ont déjà commencé à se détacher du marché à l'image de Shell et BP qui ont vendu une grande partie de leurs stations-services à des opérateurs étrangers ou français.

Voir l'étude complète sur l'analyse du prix à la pompe et de l'impact de la conjoncture sur la distribution de carburants
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