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Fermeture de 20 à 30 raffineries d'ici 2035 en Europe


lundi 27 avril 2015

Les annonces de Total ont confirmé la crise du raffinage en Europe où des fermetures sont inévitables dans les 20 ans à venir. La chute des cours du baril n'arrange rien...


Voir l'analyse complète sur le site de SIA-Partners

Trois ans après la faillite de Petroplus et la fermeture des raffineries de Reichstett et Petit-Couronne, c'est au tour de Total, premier raffineur français, de dévoiler son plan de restructuration . Verdict : aucun licenciement mais un arrêt du raffinage de pétrole brut sur le site de La Mède dans les Bouches-du-Rhône.

En annonçant un plan d'investissement de 600 M € pour moderniser la raffinerie de Donges et convertir celle de La Mède, dans les Bouches-du-Rhône, en bioraffinerie (production de biodiesel à partir d'huiles végétales), Total parie sur l'innovation pour pérenniser ces deux sites qui ont perdu 200 M € en 2014. L'objectif est de dégager des bénéfices sur chacune des 5 plateformes métropolitaines et de maintenir ainsi une position dominante sur l'aval de la chaîne de valeur.

Tout le secteur est touché

Cette crise du raffinage, particulièrement tangible depuis 2010, concerne l'ensemble du secteur. ExxonMobil, avec sa filiale Esso qui s'est débarrassée de ses stations-service en 2014, a subi une perte de 447 M € sur la même année. Jean-Louis Schilansky, ex-Président de l'UFIP, estime que nos raffineurs ont essuyé des pertes atteignant 1,4 Mds € sur 2013 et 2014.

Le raffinage français, considéré comme structurellement déficitaire au regard des faibles marges brutes dégagées, est victime de la baisse continuelle de la demande pour les produits pétroliers. Ainsi, entre 1973 (date du premier choc pétrolier) et 2013, notre consommation nationale a chuté de 48%. Ces surcapacités sont exacerbées par un manque de compétitivité générale face aux raffineries américaines (qui surfent sur la révolution des pétroles et gaz de schiste), mais également face aux infrastructures modernes gigantesques au Moyen-Orient et en Asie (qui sont plus performantes et qui bénéficient d'intrants moins coûteux en se sourçant au plus près des lieux de production du brut). Les Etats-Unis, auparavant importateurs d'essence française, s'accaparent désormais nos débouchés à l'exportation en Afrique. Leur production, vendue à des prix très compétitifs, est dopée par un coût de l'énergie beaucoup plus faible qu'en France ; une énergie qui compte pour près de 30 à 40% des coûts d'exploitation d'une raffinerie.

En outre, la France est victime de ses spécificités, notamment sont attrait inconditionnel pour le diesel : près de 4 litres de carburants vendus à la pompe sur 5 alimentent un moteur diesel. Une raffinerie standard produit pourtant davantage d'essence. Nos raffineurs se voient ainsi obligés d'exporter des surplus d'essence qui trouvent plus difficilement preneurs, alors qu'il nous faut importer du diesel.

D'autres fermetures se profilent

Les surcapacités du Vieux Continent conduiront inévitablement à de nouvelles fermetures
En 10 ans, le taux d'utilisation des raffineries européennes est passé de 89 % en 2005 à 79 % en 2013. Francis Duseux, actuel Président de l'UFIP, estime « qu'on devrait avoir une restructuration d'environ 25 voire 30 % du raffinage à l'horizon 2035-2040, soit la fermeture de 20 à 30 raffineries sur les 79 actuellement en activité dans l'Union Européenne ».

Pourtant, après le 3e choc pétrolier de 2008 et jusqu'en 2013, l'Europe avait déjà enregistré une baisse substantielle de ses capacités de traitement en passant de 700 à 600 Mt/an, soit une réduction de 14% .
Auparavant gonflés par les profits réalisés dans l'amont, les bilans des groupes intégrés pouvaient aisément absorber les pertes dues à leur activité de raffinage. Mais la dégringolade des prix du brut, qui a fait plonger les majors pétrolières dans une grave crise de l'amont, pourrait bien précipiter les restructurations en Europe. La question est maintenant : quels seront les acteurs à moderniser et quels seront ceux à fermer ?



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5 commentaire(s)
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Commentaire par Lumino
mardi 28 avril 2015 00:43
Si on utilise l'huile de palme pour faire des agrocarburants, il ne restera plus rien pour mettre dans nos pâtisseries et autres produits alimentaires. Les gens seront moins malades. Les médecins vont perdre des clients. C'est ça que veut Total ?
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Commentaire par Gépé
mardi 28 avril 2015 07:24
Mes commentaires de l'article du 15 mars restent valables. Il faut réduire le cout du travail.
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Commentaire par Gépé
mardi 28 avril 2015 07:29
Il est urgent et indispensable de basculer la fiscalité du travail (les cotisations de retraites) sur la fiscalité énergétique.
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Commentaire par La chaîne Energie
mercredi 29 avril 2015 10:16
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Commentaire par La chaîne Energie
mercredi 29 avril 2015 10:18
test - Erat autem diritatis eius hoc quoque indicium nec obscurum nec latens, quod ludicris cruentis delectabatur et in circo sex vel septem aliquotiens vetitis certaminibus pugilum vicissim se concidentium perfusorumque sanguine specie ut lucratus ingentia laetabatur. Nec minus feminae quoque calamitatum participes fuere similium. nam ex hoc quoque sexu peremptae sunt originis altae conplures, adulteriorum flagitiis obnoxiae vel stuprorum. inter quas notiores fuere Claritas et Flaviana, quarum altera cum duceretur ad mortem, indumento, quo vestita erat, abrepto, ne velemen quidem secreto membrorum sufficiens retinere permissa est. ideoque carnifex nefas admisisse convictus inmane, vivus exustus est.
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